LA PROBLEMATIQUE PLATONICIENNE DE LA MORT : UNEL’APOLOGIE DE SOCRATE
Publié le 04/05/2022
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LA PROBLEMATIQUE PLATONICIENNE DE LA MORT : UNE RELECTURE DE
L’APOLOGIE DE SOCRATE
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE...............................................................................4
CHAPITRE I : LA CONCEPTION PLATONICIENNE DE LA MORT.................................7
I- ESSENCE ET SENS.......................................................................................7
1-LE DUALISME ENTRE LE CORPS ET L’AME...........................................................................7
2-LA MORT COMME SEPARATION DE L’AME D’AVEC LE CORPS.....................................9
3-LA MORT : UNE LIBERATION DES DE TOUS TRACAS EXISTENTIELS VERS
L’ESPOIR D’UN BONHEUR SANS FIN...........................................................................................10
II-L ‘ESCHATOLOGIE PLATONICIENNE............................................................12
1-L’IMMORTALITE DE L’AME SELON PLATON......................................................................12
2-LA VIE APRES LA VIE...................................................................................................................14
CHAPITRE II : QUELQUES LIMITES DE LA PENSEE PLATONICIENNE.......................16
I-DE L’IDEE DE LA « THANATOPHOBIE »..........................................................16
2-DE LA MORT DE L’ETRE CHER COMME CAUSE DE LA THANATOPHOBIE...............18
3-DE L’INHERENCE DE L’INSTINCT DE SURVIE EN L’HOMME.........................................19
II-AUTRES VISIONS ESCHATOLOGIQUES.........................................................20
1-DE L’ESCHATOLOGIE CHRETIENNE......................................................................................21
2-DE L’ESCHATOLOGIE EPICURIENNE.....................................................................................22
CHAPITRE III : UNE PERSPECTIVE DE TRANSCENDANCE DE L’IDEE DE LA MORT......24
I-L ’EXISTENCE COMME DEPASSEMENT DE LA MORT........................................24
1-LA MORT : UNE FAUSSE PREOCUPATION.............................................................................24
2-DE L’IDEE DE LA PROCREATION COMME DEPASSEMENT DE LA MORT..................25
3- DE LA CREATION ARTISTIQUE A L’ATEMPORALITE DE L’EXISTENCE HUMAINE
..................................................................................................................................................................26
II- DE LA THANATOPHOBIE VERS L’ACCEPTATION DE LA MORT.........................27
1-DE L’ESPOIR D’UNE VIE MEILLEURE APRES LA MORT..................................................27
2-LA PRATIQUE DE LA VERTU COMME GARANTIE D’UNE VIE MEILLEURE APRES
LA VIE....................................................................................................................................................28
CONCLUSION GENERALE................................................................................30
Bibliographie...................................................................................................32
LA PROBLEMATIQUE PLATONICIENNE DE LA MORT : UNE RELECTURE DE
L’APOLOGIE DE SOCRATE
INTRODUCTION GENERALE
Le discours philosophique loin de toute spéculation et de toute entreprise de
propagande idéologique, a pour dessein fondamental de questionner le sens de notre
existence.
Il s’agit là, de questionner le sens de notre là coupler à celui de notre être là.
Cette invitation philosophique relève d’une préoccupation métaphysique majeure, celle du
sens même de notre existence.
On comprend pourquoi en s’abritant sous les thèses de Jean
GRONDIN, l’homme marque un temps d’arrêt sur la trilogie questionnante ci-après :
« qui sommes-nous ? », « d’où venons-nous ? » et « où allons-nous ? » cette trinité
interrogative démontre à suffisance que l’homme a toujours eue pour préoccupation, le
désir de connaitre non seulement son origine et sa nature, mais aussi sa finalité.
C’est ainsi
que dans la même lancée, nous nous engageons nous aussi dans ce travail de recherche, à
réfléchir sur l’idée de la finitude de l’homme en abordant la problématique de la mort.
Cette question que nous voulons ainsi aborder dans ce travail de recherche, ne fait
pas l’unanimité.
Sa conception varie d’un penseur à un autre, d’une époque à une autre, ou
encore, d’une religion à une autre.
Pour certains philosophes idéalistes, à l’instar de
Platon, la mort est un grand bien, une aubaine.
Pour lui, elle n’est pas à redouter, car,
« elle est un raccourci qui mène au but » (Phédon, p.
66b).
Epicure, le philosophe
antique, partage aussi cette position : la mort n’est pas à craindre, car elle ne nous créée
aucun tort.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il affirme dans sa lettre à Ménécée
(référence) que la mort n’est rien pour nous, puisque, quand nous existons nous même, la
mort n’est pas encore, et quand elle survient, nous ne sommes plus.
Contrairement à ces
derniers, Saint Augustin parlant de la mort de l’être cher dans son ouvrage les
confessions, nous laissent comprendre que la mort est une fatalité, car elle nous pousse à
affronter ou à regarder notre propre mort en face ; elle nous fait réfléchir sur notre propre
destin ou notre fin.
Elle est aussi une source de douleur, d’angoisse.
« La douleur de sa
perte, affirme-t-il, voilà mon cœur de ténèbres » (1864, p.
44).
De cette antagonisme,
ressort le problème de la valeur de la mort.
LA PROBLEMATIQUE PLATONICIENNE DE LA MORT : UNE RELECTURE DE
L’APOLOGIE DE SOCRATE
Dès lors, il n’est pas superflu de se poser un certain nombre de questions à savoir :
qu’entend-on réellement par le vocable mort ? que représente-t-elle véritablement du point
de vu axiologique ? y a-t-il une vie après la vie ? Et enfin, l’homme peut-il transcender la
mort ? pour mieux mener notre investigation épistémologique, nous allons, dans un
premier moment présenter la conception platonicienne de la mort.
Conception selon
laquelle, la mort serait un grand bien pour l’homme vertueux ou pour le philosophe.
Dans
un second moment, nous soulignerons quelques limites de cette vision platonicienne, et
dans un troisième moment, nous présenterons quelques moyens pouvant permettre à
l’homme de transcender l’idée de la mort.
LA PROBLEMATIQUE PLATONICIENNE DE LA MORT : UNE RELECTURE DE
L’APOLOGIE DE SOCRATE
CHAPITRE I : LA CONCEPTION PLATONICIENNE DE LA
MORT.
Dans ce premier chapitre, nous voulons exposer l’idée que Platon se fait de la mort.
Il s’agit donc ici de voir quelles peuvent être les réponses de Platon au interrogations
suivantes : qu’est-ce que la mort ? Quel doit être l’attitude du philosophe face à la mort ?
Y a-t-il une vie après la mort ?
I- ESSENCE ET SENS.
L’idée que Platon se fait de la mort apparait de plus en plus étonnante, voir même
insensé pour le commun des mortels.
Cette triste réalité redoutée de tous est célébrée par
le disciple de Socrate.
Pour notre auteur, la mort est un bien.
Ainsi il pense que, les
hommes font une erreur quand ils considèrent la mort comme un mal c’est pourquoi il
affirme dans son dialogue Apologie de Socrate : « c’est nous, autant que nous sommes
qui faisons des suppositions incorrectes quand nous considérons la mort comme un mal ».
(1999, P.
40c).
La mort n’est pas tout à fait un mal.
Il y a au contraire de fortes chances
que ce dernier soit l’un des plus grands biens qui puisse exister.
C’est dans cette lancée
que Socrate affirmait au seuil de sa mort à ses auditeurs : « je vais vous le dire… il y a de
(fortes) chances que ce qui m’est arrivé soit un bien » (Ibid.
P.
41b).
Platon est d’avis que
la mort est un bien pour l’homme vertueux.
Pour soutenir sa posture, il utilise un certain
nombre d’arguments.
1-LE DUALISME ENTRE LE CORPS ET L’AME.
Le problème du rapport entre le corps (soma) et l’âme (psychè) est un débat aussi
vieux que la philosophie.
En effet, l’être humain est constitué, d’après la conception
platonicienne et de bien d’autres encore, de deux parties principales : une partie
matérielle, sensible et corruptible ; (Encyclopediae universalis, 1990, p.
610).
C’est celleci qui est le siège de toutes les sensations, des plaisirs de désirs et appentis.
C’est elle que
l’on désigne communément par corps ou soma en grecque.
Cette partie enveloppe une
seconde qui est, quant à elle, Rationnelle et intelligible, invisible et incorruptible,
immatérielle.
C’est celle-ci qui donne le mouvement et la vie au corps mortel.
Cette
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L’APOLOGIE DE SOCRATE
partie spirituelle est préexistante au corps.
Elle a vécu dans le monde intelligible comme
une fleur céleste avant de s’exiler dans le corps.
Elle est, selon Platon la plus essentielle
de l’homme.
Son principal objectif est de s’élever vers son ancienne demeure qui est sa
véritable patrie.
C’est elle qui doit saisir la Vérité dont le philosophe recherche d’une
manière perpétuelle tout au long de son existence.
Cette Vérité ne se trouve que dans le
monde des Idées.
« L’histoire de la philosophie fournirait de très précieuses indications
concernant la façon dont ont pu être conçu les jeux de distinction et de corrélation entre
le soma et la psychè » ; (Idem).
Platon est ainsi le philosophe qui a reçu le mérite d’avoir
fondé un dualisme de l’opposition de l’âme et du corps.
En effet, le philosophe s’emploie à démontrer que le corps empêche l’âme de
s’épanouir correctement ; elle l’empêche ainsi d’atteindre la vérité.
« Quand il s’agit de
l’acquisition de la science, (dit Platon), le corps est … un obstacle si on l’associe à cette
recherche » (Phédon, 1965, P.
64e
).
En effet, le corps est dominé par les sens.
Et ces sens
faisant partir des facultés inférieures ne peuvent pas atteindre la vérité en soi.
Il ne peut
qu’induire l’âme en erreur en lui offrant de fausses certitudes.
C’est ce que traduit Platon
en ces mots : « la vue et l’ouïe offrent-elles aux hommes quelques certitudes, ou est-il
vrai, comme les poètes nous le chantent sans cesse, que nous n’entendons et ne voyons
rien exactement.
».
Or, poursuit-il : « si ces deux sens corporels ne sont pas exactes ni
sûrs, les autres auront peine à l’être car ils sont tous inférieur à ceux-là » (Ibid., P.
65a).
Le corps à cause de ses exigences physiques et matérielles, ses désirs et ses passions,
alourdi l’âme et l’empêche de s’élever vers sa patrie véritable.
C’est pour cette raison que
« l’âme du philosophe méprise profondément le corps, le fuit et cherche à s’isoler en ellemême ».
(Idem).
Ainsi, pour que l’âme puisse se mouvoir correctement, pour qu’elle
puisse atteindre son idéal, il est nécessaire et même bénéfique que cette dernière se sépare
radicalement du son tombeau ou sa prison qu’est le corps.
Une fois séparée du corps,
l’âme pourra mieux se déployer.
Car elle ne sera plus soumise à aucune contrainte.
Elle
sera ainsi débarrassée de toute possibilité de se tromper.
L’âme toute seule est sûr de
pouvoir atteindre la vérité en soi autant que possible.
Au vu de ce qui précède, il était
question pour nous de présenter le rapport dualiste qui existe entre le corps qui est une
partie sensible et corruptible et l’âme qui est une réalité intelligible.
Ainsi après analyse, il
en ressort que le corps constitue un véritable « tombeau » pour l’âme.
Ainsi pour mieux
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L’APOLOGIE DE SOCRATE
s’épanouir, l’âme doit nécessairement se débarrasser de la carapace du corps.
Toutefois,
comment Platon définie-t-il la mort ?
2-LA MORT COMME SEPARATION DE L’AME D’AVEC LE
CORPS.
Qu’est-ce que la mort ? qu’entend-on par, il est mort ? Ces deux interrogations sont
très essentielles dans la saisie du sens de la mort.
Le philosophe de la Grèce antique
Platon, mettant les mots dans la bouche de son maître Socrate, pense que la mort n’est rien
d’autre que la séparation de l’âme d’avec le corps.
(Cf.
Phédon, 1965, P.
63a-64e
).
En
effet, comme nous le disions plus haut, l’être humain est constitué de deux parties.
La
mort consiste donc en la séparation de ces deux parties, où chacune redevient elle-même
et indépendante.
En clair, on dit d’un homme qu’il est mort selon Socrate, quand les deux
substances qui le constitue, c’est-à-dire l’âme et le corps, se sont radicalement séparées.
C’est ce qu’il soutient en ces termes en parlant de la mort dans son dialogue le Phédon :
« est-ce autre chose que la séparation de l’âme d’avec le corps ? On est mort, quand le
corps, séparé de l’âme, reste seul, à part avec lui-même, et quand l’âme, séparée du
corps, reste seule, à part avec elle-même.
La mort n’est autre chose que cela … » (Ibid.
P.
64d).
Ainsi, les deux parties (le corps et l’âme ou le soma et la psychè) qui formaient
autrefois une unité, et qui étaient étroitement liées bien que divergentes, sont désormais,
dans la mort radicalement séparées et indépendante l’une de l’autre.
Après cette
séparation, la première partie matérielle, physique, sensible et corruptible tombe dans
l’inertie, à cause de la suppression de son principe vital : l’âme.
Elle est ainsi vouée à la
corruption.
Or l’âme quant à elle, se libère plutôt de sa prison, ou de son tombeau dans
lequel elle était confinée.
Tandis que le corps se corrompt enfuit dans les tréfonds de la
terre, l’âme, quant à elle, poursuit tranquillement et paisiblement sa vie dans le monde
intelligible, qui est sa demeure d’origine et sa vraie patrie.
L’âme ainsi libérée, peut
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L’APOLOGIE DE SOCRATE
désormais se mouvoir et mieux raisonner sans risque de se tromper, car elle n’est plus
soumise à la dictature des sens.
Ainsi perçu, la mort apparait donc pour le philosophe comme une réalité à
accueillir avec grande joie.
Car elle est l’accomplissement même, l’objectif de la
philosophie.
En effet, elle lui permet d’atteindre définitivement son but qui est de séparer
l’âme du corps autant que possible.
Pour Platon, celui qui s’occupe de la philosophie
comme il convient ne fait rien d’autre de rechercher la mort et l’état qui s’ensuit.
(Ibid.
P.
63e
-64d).
Pris dans ce sens, la mort n’est pas à craindre car elle au sage de parvenir à son
but.
Elle lui permet en effet d’atteindre la connaissance parfaite qui est sa chasse visée.
« Il nous est donc effectivement démontré que, si nous voulons avoir une pure
connaissance de quelque chose, il nous faut se séparer (du corps) regarder avec l’âme
seule les choses en elles- mêmes.
Nous n’aurons, semble-t-il, ce que nous désirons et
prétendons aimer, la sagesse, qu’après notre mort… » (Ibid.
67a.).
La mort apparait donc
ici comme un raccourci pour atteindre l’objectif du philosophe.
Prise dans ce sens, la
mort apparait non plus comme étant une fatalité à fuir ou à redouté pour l’homme, mais
plutôt comme une opportunité à saisir avec confiance.
3-LA MORT : UNE LIBERATION DES DE TOUS TRACAS
EXISTENTIELS VERS L’ESPOIR D’UN BONHEUR SANS FIN.
Platon soutient que, la mort n’est pas une réalité à craindre.
Pour lui, en effet, la
mort doit être perçue comme un grand bien, une merveilleuse aubaine à saisir avec
confiance et grande joie.
Pour convaincre ses auditeurs à ce sujet, notre auteur, dans son
dialogue apologie de Socrate, met en évidence deux hypothèses majeures : dans la
première hypothèse, le philosophe présente la mort comme étant un profond sommeil au
cour duquel le dormeur n’éprouve plus aucune sensation.
Dans la seconde, il pense qu’elle
n’est qu’un simple changement de statut du défunt.
Pour mieux saisir la pensée du
philosophe grec, il est nécessaire dans cette partie, de présenter ces deux arguments pour
en apercevoir la pertinence.
Dans la première hypothèse, Platon soutient que la mort nous libère de tous les
problèmes existentiels.
En effet, celui qui est mort n’éprouve plus aucune sensation.
Il ne
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L’APOLOGIE DE SOCRATE
voie plus rien, n’entend plus rien, ne ressent plus rien.
Un défunt n’a plus de problèmes de
santé, ni de problèmes gastronomique, encore moins sentimentaux.
Pour notre auteur en
effet, la mort est un repos éternel.
Un repos par lequel le concerné atteint « l’ataraxie »
qui est le bonheur le plus absolu.
Il la compare en effet, à un profond sommeil
dogmatique pendant lequel, le dormeur est dépourvu de ses sens.
Pendant ce sommeil
pense-t-il, le dormeur n’éprouve aucune sensation, il ne voie plus rien, même en rêve.
C’est ce qu’affirme le socratique dans son chef d’œuvre intitulé Apologie de Socrate en
ces termes : « la mort implique que le défunt n’est plus rien et n’éprouve plus la moindre
sensation de quoi que ce soit », (1965, P.40c).
Pour Platon, en effet, la suite du temps, ou
encore l’après vie, « ne parait plus qu’une seule nuit.
» Cette nuit qui serait la meilleur de
toute l’existence.
Alors, dormir reste donc la seule existence du défunt.
Si la mort est
quelque chose de pareil, ne serait-elle pas la meilleure chose qui puisse arriver à un
homme ? La mort est donc un grand bien à accueillir avec grande joie et assurance.
Elle
nous offre un espoir de bonheur interminable.
Dans la seconde hypothèse, notre auteur présente la mort comme une simple
métamorphose, un changement de milieux de vie.
En effet, le défunt, après sa mort, passe
simplement d’un statut matériel à un autre qui est immatérielle.
Il passe de la nature
corporelle à la nature spirituelle.
Il passe de ce monde ci pour un autre monde plus parfait.
C’est ce que soutient Emmanuel Swedenborg quand il affirme dans son chef d’œuvre la
vie après la vie en ces termes : « néanmoins, l’homme ne meurt pas, mais est seulement
séparé de la partie corporelle… ».
La mort ressemblerait aussi à un voyage d’ici-bas vers
un autre lieu ; ce lieu où se trouvent tous ceux qui sont mort.
Ainsi, après la mort, une fois
libérer de ce monde où règne l’injustice, la corruption et toutes sortes de maux, L’âme
pourra retrouver dans l’autre monde, non seulement tous ses êtres chers trépassés, mais
aussi des hommes meilleurs que ceux d’ici-bas, qui rendent la justice véritable, que
recherche le philosophe toute sa vie durant, et qui possèdent la connaissance véritable.
A
propos, Platon affirme ce qui suit : « … une fois arrivé chez Hadès et délivrer de ces gens
qui prétendent être juges, on y trouve des juges véritables, ceux précisément dont on
rapporte qu’ils y rendent la justice », (Ibidem, 41a).
Dans son dialogue Phédon, voulant
convaincre ses deux disciples Cébès et Simmias qui cherchaient à le faire changer
d’opinion afin de le sauver de la mort, Socrate ajoute : « si je ne croyais pas trouver dans
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L’APOLOGIE DE SOCRATE
l’autre monde, d’abord d’autres dieux sages et bons, puis des hommes meilleurs que ceux
d’ici, j’aurais tort de n’être pas fâché de mourir.
Mais soyez sûrs que j’espère aller chez
des hommes de bien » (Phédon, 63a-63e
).
Si la mort nous prive de toute sensation, si
l’après vie n’est qu’une seule nuit durant laquelle l’on dort aisément, si elle nous libère de
tous les problèmes existentiels, quelle grande joie que de mourir ! Si la mort nous permet
d’atteindre le monde intelligible qui est celui des essences, qui est un monde parfait où
règne la justice véritable, où l’on peut retrouver tous ceux qui nous ont précédé chez
Hadès, parmi lesquels nos êtres aimés, les grands sages trépassés, il est clair que ce
voyage vaut la peine d’être entrepris.
La mort apparait ainsi comme un grand privilège
pour l’amoureux de la sagesse.
Dès lors, la mort devient donc comme un « raccourci
permettant au savant d’atteindre son objectif ».
Car, arriver où il va, pense Socrate, le
philosophe atteindra pleinement ce qui a été l’objet essentiel de ses efforts pendant sa vie
terrestre.
Toutefois, une nouvelle question surgie, c’elle de savoir quelle sera le sort des
âmes une fois chez Hadès ?
II-L ‘ESCHATOLOGIE PLATONICIENNE.
La question fondamentale à laquelle nous nous engageons à proposer quelques
éléments de réponse dans cette sous partie est celle de savoir, ce que deviennent les âmes
humaines après la mort ? Vont-elles y vivre indéfiniment ou alors connaitront-elles à leur
tour la mort comme le corps ? En s’allaitant à la mamelle réflexive de notre auteur, nous
allons d’une part exposé la thèse platonicienne de l’immortalité de l’âme, qui soutient que
l’âme ne peut pas être sujette à la corruption de la mort, c’est-à-dire quelle ne peut pas
mourir.
Nous allons aussi d’autre part présenter la théorie platonicienne de la
réincarnation, qui voudrait que les âmes des défunts, après un certain moment, et après
avoir passé quelques étapes dans le monde intelligible puissent reprendre vie dans le
monde sensible dans d’autres corps, qui ne sont pas ceux avec lesquels ils vivaient autre
fois
1-L’IMMORTALITE DE L’AME SELON PLATON.
LA PROBLEMATIQUE PLATONICIENNE DE LA MORT : UNE RELECTURE DE
L’APOLOGIE DE SOCRATE
La question de l’immortalité de l’âme a toujours été au centre de débats
philosophiques.
Elle est sur la table des débats depuis l’antiquité.
Malgré de nombreuse
sarcasmes qui lui ont été adressées, le philosophe idéaliste soutient avec conviction que,
l’âme humaine est non seulement préexistante et immortelle au corps, mais elle est aussi
éternelle.
En effet, le philosophe grec affirme que les âmes, avant de chuter dans des
corps humains, existaient déjà dans le monde des idées comme des « fleurs célestes ».
Et
dans la mort, l’âme se sépare simplement de ce corps, et retourne dans son monde initial
ou du départ.
Ainsi, l’âme ne peut pas mourir.
Pour démontrer son argumentaire, le
philosophe emprunte une argumentation tripartite..
»
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