La prise de la BastilleLa fin d'un symbole.
Publié le 17/05/2020
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«
1 / 2 La prise de la Bastille
La fin d'un symbole
Sur son agenda, Louis XVI nota, le 14 juillet 1789: «Mardi quatorze: rien.» Les nouvelles ne parvenaient pas vite à Versailles.
Louis XVI ne pouvait pas
deviner que, plus tard, la chute de la vieille et orgueilleuse Bastille qui dres
sait ses huit tours au-dessus du fau
bourg Saint-Antoine deviendrait
le sym
bole de la victoire du peuple et de la
chute de la monarchie.
Sur le moment,
l'événement, de médiocre importance en soi, surprit l'opinion.
Depuis quelques
semaines, pourtant, l'effervescence
grandissait.
Des bruits absurdes cou
.
raient: des brigands menaçaient les
populations, les aristocrates méditaient
d'affamer les Parisiens, le roi concen
trait des troupes pour mater la capitale.
Le 12 juillet 1789, la nouvelle du renvoi
du populaire Necker accrut J'agitation:
des orateurs improvisés annoncèrent
une prochaine
«Saint-Barthélemy» de
patriotes.
Le 13, les députés du tiers
état, réunis à l'Hôtel de Ville, créèrent,
pour protéger la ville, un comité perma
nent qui décida la formation d'une mili ce civique.
Dès le lendemain, la foule
alla s'emparer de 3000 fusils et de quel
ques canons aux Invalides, puis à la
Ba-stille afin d'y prendre d'autres armes.
La vieille forteresse, qui servait de pri
son d'Etat et dont les hautes tours domi
naient l'est de Paris, avait alors comme
gouverneur le marquis de Launay, en
fonction depuis 1776.
Celui-ci comman
dait à une très faible garnison, compo
sée de 30 Suisses et de 85 invalides.
Voyant les manifestants approcher, il tenta de parlementer et accepta même
14 juillet 1789
de faire reculer les canons installés au
sommet des remparts, mais il laissa
imprudemment les émeutiers pénétrer
dans
les cours avancées.
D'où partit le premier coup de feu? Sans doute de la
forteresse, où, comme dit Rivarol, Lau
nay, affolé,
«perdit la tête avant qu'on la lui coupât».
Ce fut en tout cas le signal de la ruée.
Les gardes-françaises, qui
s'étaient joints aux bandes populaires,
braquèrent leurs canons contre
les gros
ses tours.
Après quatre heures de com
bat, au cours duquel les assaillants per
dirent une centaine d'hommes, Launay
capitula, sous promesse
de vie sauve .
Traîné jusqu'à l'Hôtel de Ville, il fut
massacré avec six des siens, ainsi que le prévôt des marchands, Flesselles.
Les
têtes furent promenées au bout de piques tandis que les vainqueurs tiraient de prison les «victimes du despotisme»: deux fous, un débauché, quatre faus
saires.
Apprenant la nouvelle,
le roi accepta de renvoyer les troupes qu'il avait concen
trées autour de Paris.
Il rappela Necker
et se rendit à l'Hôtel de Ville, où il accepta d'arborer la cocarde tricolore,
symbole de la France transformée.
Un entrepreneur de démolition, Palloy, tail
la dans les pierres des petites bastilles.
Son commerce
ne l'enrichit guère et il mourut ruiné.
Illustration: Prise de la Bastille Musée Carnavalet.
Paris/Photo Tallandier © 1980.
Edito-Service S.A., Genève, et Lib.
J.
Tallandier, Paris
Imprime en Italie A 16 305 03·15
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