La Princesse de Clèves - Un amour voué à l'échec ?
Publié le 03/06/2022
Extrait du document
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CORRIGÉ DU COMMENTAIRE
Au XVIIème siècle, le courant précieux, développé dans les salons
mondains que fréquente Madame de La Fayette, a mis au premier plan, dans les
romans notamment, la peinture de l’amour, dont rend compte, par exemple, la
célèbre Carte de Tendre, parue dans Clélie, le roman de Mademoiselle de
Scudéry.
Ce thème se retrouve dans les œuvres de Madame de La Fayette, qui,
avant d’écrire La Princesse de Clèves, a composé une nouvelle, La Princesse de
Montpensier, publié en 1662 sous le nom de Segrais, racontant déjà l’histoire d’un
amour tragique.
Ainsi, ce passage du récit dépeint l’amour passionné, mais
impossible, du comte de Chabannes pour l’héroïne.
Comment les réactions de
l’héroïne font-elles ressortir la conception d’un amour voué à l’échec ? Pour
répondre à cette question, nous étudierons, dans un premier temps, le portrait de la
princesse, avant de mettre en évidence la douleur d’aimer.
On observera la structure de cette introduction :
- une amorce qui ouvre sur l’époque, le genre et le courant littéraire de l’époque de
l’œuvre ;
- une présentation rapide, progressive, de l’œuvre et de l’extrait à commenter ;
- la problématique du commentaire ;
- l’annonce des deux axes de l’étude.
On étudiera tout particulièrement la façon d’enchaîner ces quatre composantes de
l’introduction.
Le portrait de l’héroïne est fondé sur une opposition entre le rejet du
comte et le comportement ensuite inchangé à son égard.
Avant qu’il ne soit formulé, le récit, pris en charge par un narrateur
omniscient, annonce le rejet par la princesse de l’amour du comte, dont les
termes de l’aveu ne sont d’ailleurs pas répétés.
La métaphore, « s’étant bien
préparé à essuyer les orages dont la fierté de cette princesse le menaçait », reprise
par l’insistance lexicale, « toutes les rigueurs à quoi il s’était attendu » montre, en
effet, que ce rejet n’est pas, pour lui, une surprise.
Le choix de Madame de La
Fayette d’exprimer ce rejet par le discours rapporté indirect, introduit par la précision
« en peu de mots », est aussi une façon d’en marquer la brutalité.
Trois
arguments sont avancés.
Le premier, « la différence de leurs qualités et de leur
âge », dépeint une femme qui a pleinement conscience de son rang élevé dans la
noblesse, et de sa dignité d’épouse.
Au centre, elle rappelle son lien particulier avec
lui, devenu le confident de « l’inclination qu’elle avait eue pour le duc de Guise »,
mais, parallèlement, elle mentionne « sa vertu ».
Le fait qu’elle « ne prit pas la peine
de se mettre en colère contre lui », révèle à quel point elle est sûre d’elle, de sa
capacité à lui résister, ce que confirme également le terme « tranquillité ».
Le
dernier argument est un reproche directement adressé au comte, renforcé par le
redoublement lexical : « et surtout ce qu’il devait à l’amitié et à la confiance du prince
son mari.
» Trahir l’amitié est un signe d’irrespect du code d’honneur en vigueur.
C’est ce qui explique le sentiment alors ressenti par le comte : « Il sentit le mépris
des paroles de la princesse dans toute leur étendue ».
Le portrait de la princesse
fait donc ressortir, dans un premier temps, son respect pour les lois de la
morale.
1.
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