La Pléiade
Publié le 15/05/2020
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La Pléiade
La poésie s'est renouvelée sur l'initiative d'une élite savante et distinguée, la Pléiade, qui entreprit de relever à lafois la dignité de la langue et celle de l'inspiration; le héraut du groupe fut Joachim du Bellay, le véritable chef,Ronsard.
La Pléiade3 dirigée par Ronsard et du Bellay5 a inauguré la grande poésie d'inspiration classique.
Un enthousiasme commun caractérisait surtout l'esprit de la nouvelle école.
Ayant pour la plupart une connaissanceapprofondie des lettres antiques et italiennes, les sept membres de la Pléiade voulaient fonder chez nous un art neufet grandiose ; malgré la différence des tempéraments individuels, ils partageaient tous un ardent amour de la languefrançaise, l'intention d'aborder les grands genres classiques et un vif désir de s'immortaliser.
Leur programme fut rédigé en 1549 par Joachim du Bellay : Défense et Illustration de la langue française.
Après avoir accusé vivement l'insouciance des poètes français et l'orgueil des latinistes, du Bellay, pour illustrernotre langue et la porter au niveau du grec et du latin, recommande de l'enrichir et de renouveler les sujets.
Enrichissement de la langue.
Attentif à la rendre « copieuse et riche », du Bellay propose les procédés suivants :
• Invention et dérivation (par provignement, c'est-à-dire par « bouturage ») de termes nouveaux : myrteux, floride,odoreux, fardeur, adj.
(colorant), ailer (donner des ailes), déliber (goûter);
• Formation de mots composés : porte-crinière, porte-couronne, (le vent) irrite-mer, haut-célébrer ;
• Restauration de termes vieillis : isnel (léger), ains, los (gloire) ;
• Emploi de mots techniques et rares ; termes de métiers (calfeutrer), de chasse (pantois), de guerre (morion,gorgerin) ;
• Tournures grammaticales et syntaxiques plus libres : ex.
adjectif = adverbe (léger, légèrement) ; infinitif = nom (ledormir, le sommeil, etc.).
Ronsard dira dans La Franciade :
Oyant l'effroi du sifflant de l'épée (le sifflement effroyable).
Rénovation de la poésie.
Du Bellay s'est montré moins assuré quand il a esquissé l'idéal de la nouvelle poésie.
On voitseulement qu'elle devra être classique, c'est-à-dire inspirée aveuglément des « exemplaires » grecs et latins ;savante, c'est-à-dire inaccessible au vulgaire ; et enfin laborieuse, acquise par le travail intense et personnel desauteurs.
Les paragraphes relatifs aux genres ne donnent que des indications sommaires : du Bellay définit l'épigramme, l'ode,la satire, le sonnet, « docte et plaisante invention italienne », l'églogue, la tragédie, le poème épique ; il montre quetous, sauf le sonnet, seront renouvelés de l'antique et désigne l'auteur qui a porté le genre à sa perfection.
Il conclut d'une façon belliqueuse :
« Là donc, Français, marchez courageusement vers cette superbe cité romaine, et des serves dépouilles d'elle ornezvos temples et autels...
Donnez en cette Grèce menteresse.
Pillez-moi sans conscience les sacrés trésors de cetemple delphique! »
Écrite sous l'inspiration de Ronsard, la Défense est un manifeste collectif constituant le programme général de laPléiade ; il ne doit pas être considéré comme une préface de l'œuvre personnelle de du Bellay..
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