La place du destin dans la tragédie
Publié le 19/12/2021
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Définition des termes du sujet
Le sujet porte sur la définition et les caractéristiques de la tragédie tels qu’ils sont posés
par Anouilh dans le prologue de sa pièce Antigone (on pourra se référer à ce passage du
prologue : « Et puis, surtout, c’est reposant, la tragédie, parce qu’on sait qu’il n’y a plus
d’espoir, le sale espoir ; qu’on est pris, qu’on est enfin pris comme un rat, avec tout le ciel
sur le dos, et qu’on n’a plus qu’à crier, – pas à gémir, non, pas se plaindre, – à gueuler à
pleine voix ce qu’on avait à dire, qu’on n’avait jamais dit et qu’on ne savait peut-être même
pas encore.
[…] Et il n’y a plus rien à tenter, enfin ! »).
La définition d’Anouilh met en lumière le caractère d’inéluctabilité de l’intrigue tragique,
c’est-à-dire que la tragédie ne répondrait pas aux schémas narratifs traditionnels (n œud –
péripéties – dénouement) puisque le dénouement serait déjà contenu en elle dès le départ
– et connu ou du moins deviné du spectateur – et qu’il n’y aurait donc aucune possibilité
pour les personnages d’échapper à leur sort : c’est finalement la question de la place du
destin – ou du fatum , en latin – tragique qui se pose, et qui est en effet un élément
fondamental du genre tragique depuis l’Antiquité.
Il faut préciser maintenant les deux éléments contenus dans le sujet.
Le premier élément
est : « tout est joué lorsque la pièce commence » : cela renvoie, nous l’avons vu, au fait
que le fonctionnement de la tragédie n’est pas une fonctionnement de péripéties et de
dénouement, et que la fin est pratiquement connue avant même d’entrer dans le théâtre,
notamment dans la mesure où les tragédies reprennent des canevas anciens et connus de
tous.
Le second élément est plus précis et porte sur la place des personnages et de leur
volonté dans la tragédie : « il n’y a rien à faire » : non seulement la tragédie semble avoir
sa fin contenue dans la situation même qu’elle met en place, mais encore elle ne laisse
aucune marge de man œuvre possible à ses personnages, dont la volonté n’existe
finalement que parce qu’elle se soumet au destin que la tragédie fait peser sur elle.
Ces
deux éléments invitent à s’interroger sur le rôle que joue le destin dans la tragédie et sur
Il va falloir se demander en quoi cette définition se vérifie dans l’ensemble du genre
tragique, si elle est pertinente et si elle est suffisante – renvoie-t-elle à une simple
caractéristique ou à un élément constitutif fondamental du genre tragique ?
Eléments pour le développement
* L’intrigue déjà connue de la tragédie : l’enjeu de la pièce n’est pas de raconter
une histoire nouvelle
L’intrigue a une place tout à fait particulière dans le genre tragique, dans la mesure où elle
est presque toujours empruntée à des schémas anciens, souvent antiques – ainsi, en
allant voir l’ Antigone d’Anouilh, le spectateur a en tête le schéma de l’Antigone de Sophocle
et connaît déjà l’enjeu de l’intrigue et son dénouement.
Cela est vrai pour toutes les
tragédies écrites au XXème siècle – Antigone , donc, mais aussi La machine infernale de
Cocteau ou Amphitryon 38 de Giraudoux – mais aussi et surtout pour les tragédies
classiques que l’on considère comme les tragédies majeures de la littérature française.
Dans les préfaces de la plupart de ses tragédies, Racine fait ainsi référence à l’auteur
antique auquel il emprunte son canevas, et annonce que l’intrigue que l’on va suivre est
sans doute déjà connue de nous.
La préface de Phèdre est intéressante à ce titre : Racine
y déclare avoir emprunté son intrigue à Euripide – qui lui-même l’avait puisée à une
certaine mythologie commune – et en examine la teneur, en en révélant les ressorts –
destin, culpabilité – comme si le lecteur de la préface connaissait nécessairement cette
intrigue et sa source.
Cela constitue une première manière de considérer que « tout est
déjà joué lorsque la pièce commence »
* La place du destin dans la tragédie.
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