La place de l'animal dans la philosophie pratique kantienne

« Simon Latimier 17/12/19 Master 1 Quelle place tient l’animal dans la philosophie pratique kantienne ? Emmanuel Kant est un philosophe qui s’ancre complètement da ns ce que l’on pourrai t nommer la « tradition du propre de l’homme ».

Il fait en eff et parti de ces auteurs qui placent l’homme sur un piédestal au sein de la nature sous prétexte q ue ce dernier possèderait une qualité, un « propre de l’homme », dont il serait le seul pos sesseur, et qui ferait de lui cet être d’exception.

Kant développe ainsi une morale strictement anthropocentris te dans le sens ou la loi morale, découverte et prescrite par la raison, ne conc erne justement que les êtres rationnels, c’est -à-dire, les hommes.

Dès lors, les animaux ne peuvent se voir a ccorder ni devoirs ni droits moraux, et ainsi, ils semblent se limiter à n’être que des choses sans valeur en eux-mêmes qui ne seraient q ue de simples moyens en vue d’une fin : l’homme.

Mais faut-il réduire la place des animaux dans la philo sophie pratique kantienne à celle d’êtres n’étant rien d’autres qu’une possession des hommes et lai ssant ainsi ces derniers libres de faire d’eux ce que bon leur semble ? Nous verrons que la question de l’animal dans la philosophie pratique kantienne est plus ambigüe et plus co mplexe que cela, et qu’elle constitut une porte d’entrée intéressante dans la philosoph ie pratique kantienne.

Cet essai se propos e ainsi de faire un état des lieux général de la place que l’an imal tient au sein de la philosophie morale et politique kanti enne, mais également de l’importance qu’il tient dans la conception et la genèse de celle- ci.

En tentant de nuancer l’idée selon la quelle l’animal, en tant que moyen pour l’homme, est à la disp osition totale de ce dernier, nous tenterons de montrer que la pensée morale et politique kantienne s’articule réellement autour de l’animalité et des problèmes qui en découlent.

Nous aurons éga lement l’occasion de nous demander comment aurait pu évoluer la conception k antienne de l’animal s’il avait eu connaissances des différents travaux d’éthologie sur les animaux, et ainsi de trouver des éléments de réponses dans l’éthique environnementale.. »