La place de la politique dans Lorenzaccio

« 1 / 2 La place de la politique dans Lorenzaccio Il serait réducteur de considérer Lorenzaccio comme une pièce politique car Musset dissocie la littérature de la politique.

Mais il est manifeste que la pièce engage une réflexion sur ce thème; ne serait-ce que par la récurrence des termes qui renvoient à une idéologie politique.

D Une réflexlon sur la polltlque l.

Les attitudes des personnages face à la politique Musset illustre trois modes de relations à la politique, trois attitudes diffé­ rentes : le retrait au travers de Philippe Strozzi et du duc, la compromission au travers de la marquise et du cardinal, et la participation désespérée au tra­ vers de Lorenzo.

2.

Le retrait Philippe et le duc représentent deux formes différentes de retrait de la poli­ tique, Philippe le fait au nom de ses valeurs ; le duc, lui, est un tyran qui ne s'occupe jamais d'affaires publiques, un inconscient aveuglé par sa quête de plaisir .

Les deux constituent des échecs.

3.

La compromission La compromission consiste à privilégier son intérêt personnel au détriment de la fidélité à ses convictions politiques; la marquise Cibo prétend utili­ ser son adultère avec le duc pour l'amener à l'idéal républicain et se leurre elle-même; le cardinal -qui triomphe à la fin de la pièce - a une concep­ tion cynique de la politique dans laquelle il poursuit son intérêt personnel; on peut ajouter les deux républicains , Venturi et Bindo (II, 4), qui, présen­ tés d'abord comme des opposants, se laissent «acheter» par les faveurs que Lorenzo demande pour eux au duc.

4.

L'action désespérée Enfin, Lorenzo incarne la participation sans espoir .

Scindé en deux, lié à la fois à Alexandre et à Philippe, il avait espéré que l'action politique lui rende son unité, mais cet espoir est vain, l'action ne lui a pas apporté la rédemption attendue.

Il est assassiné sans que la révolution n'ait eu lieu. 2 / 2. »