La pièce "Le Malade Imaginaire" n'est-elle qu'une comédie ?
Publié le 05/09/2021
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Le Malade imaginaire est la dernière pièce de Molière, créée le 10 février 1673 au théâtre du Palais-Royal :
Molière, qui joue le rôle d'Argan, meurt juste après la quatrième représentation, le 17 février.
Cette comédie-ballet est
une comédie brillante par les fastes qu’elle déploie.
Pour autant Le Malade imaginaire n’a –t-il pour vocation que le rire ?
Nous analyserons d’abord les raisons qui peuvent faire penser que Molière n’a d’autre but que celui de divertir son
public (I), pour voir ensuite si ce rire ne peut pas être dépassé et utilisé comme un moyen pour servir une critique (II)
et enfin la comédie lui permet d’éviter la censure et de répondre à ses détracteurs (III).
Dans un premier temps, la comédie-ballet, Le Malade imaginaire , présente des caractéristiques qui soulignent
la gratuité du rire et laisse penser à une absence de « moralisation par le rire ».
Elle reprend ainsi nombre des
spécificités de la farce.
L’une consiste à mettre en scène la tromperie : la comédie du Malade imaginaire repose
entièrement sur un personnage qui se trompe lui-même sur son état de santé et cherche à entraîner son entourage dans
cette déformation de la réalité.
Particulièrement farcesques, sa maladie imaginaire nichée dans l’univers du « bas » et
pousse donc aux allusions scatologiques et obscènes.
Le dramaturge ajoute à cela le comique de mots à l’instar du nom attribué au médecin, « Fleurant », qui vient du verbe
« fleurer », qui lui-même signifie « sentir une odeur ».
Le spectateur est donc amusé lors de la réplique de Toinette où
elle dit à son maître « c’est à Monsieur Fleurant à y mettre le nez ».
Par ailleurs, Toinette incarne ce comique, celui de
mots, dans cette pièce, même quand elle n’en est pas la source directe.
En effet, les injures que profère Argan à son
encontre en la traitant d’imprudente ou encore de coquine, appartiennent au comique de mots.
Plus le maître insulte
la servante, plus il semble impuissant face à l’indifférence de Toinette.
Elle le nargue et sa colère devient dérisoire face
à cette attitude.
Le comique de situation est également présent dans le Malade imaginaire .
L’effet comique est alors produit par la
situation d’un personnage dans l’histoire.
La situation est généralement racontée sous forme de surprises, de
rebondissements, coïncidences ou quiproquos.
Dans la scène 5 du premier acte, on observe ainsi un quiproquo entre
Angélique et Argan : Angélique pense à Cléante et cela la remplit de joie et Argan semble satisfait car il pense marier
sa fille.
Ils sont tous deux euphoriques pour des raisons différentes.
Ce qui rend le malentendu efficace sur cette scène
c’est que le spectateur ignore les projets d’Argan et découvre ceux-ci en même temps que les personnages.
Le comique de caractère, produit par la description des traits moraux , des vices ou des idées des personnages, est
présent par l’intermédiaire du personnage d’Argan.
Ses sautes d’humeur sont au cœur du Malade imaginaire .
Son
ingénuité excessive, sa peur et son impulsivité sont autant d’attitudes qui accentuent le comique de la pièce.
En
écoutant avec docilité les extravagances de Toinette déguisée en médecin ou encore en se laissant intimider par les
prévisions de M.
Purgon, Argan provoque le rire du début à la fin.
Le comique de geste est utilisé dans le Malade
Imaginaire à l’instar de l’acte I, à la scène 5 où Toinette et Argan se confrontent.
Ce type d’opposition dans lequel un
1.
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