La philosophie épicurienne
Publié le 10/03/2024
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«
La philosophie épicurienne
La philosophie épicurienne est une philosophie fondée par Epicure.
Sa doctrine s’est rependue grâce à son disciple latin, Lucrèce.
A la mort
d’Epicure, Lucrèce a alors répandu sa philosophie dans tout le bassin
Méditerranéen et particulièrement dans le monde latin et romain.
I.
Epicure
Epicure est un grand philosophe grec né à
Samos
en Grèce.
Il est l’élève de Xénocrate.
Vers 311
av.
J.C, Epicure crée une école de philosophie
à Mytilène (île de Lesbos), puis deux ou trois
années plus tard, il va dans une école à
Lampsacus (dans l’actuelle Turquie).
En 306, il
s’installe définitivement à Athènes pour
professer sa doctrine à ses disciples fidèles
dans son jardin.
Cette école, ouverte à tous est
surnommée « le Jardin ».
Epicure est décédé
en 270 av.
J.C.
Le jardin d’Epicure est en réalité une
école philosophique qui a perduré bien après la
mort d’Epicure et bien au-delà de ses préceptes.
Après la mort d’Epicure,
son courant philosophique, l’épicurisme, a continué de prospérer.
Cependant, l’épicurisme est entré en déclin avec la montée du
christianisme.
Certains aspects de la pensée d’Epicure ont connu des
résurgences pendant la Renaissance et au début des périodes modernes.
Il nous reste peu d’écrits d’Epicure.
Parmi ceux qui nous reste, nous
avons : la Lettre à Hérodote, la Lettre à Pythoclès, la Lettre à Ménécée,
les Maximes maîtresses.
II.
L’Epicurisme
L’épicurisme désignerait la vie dédiée au plaisir, notamment de la
chair.
En réalité, la doctrine d’Epicure est très austère : la vie doit être
guidé par des plaisirs simples, les plus minimalistes possibles voire
l’absence totale de peines.
La canonique ou la logique épicurienne
Le point de départ de l’épicurisme est la canonique : ensemble des
canons de la pensée, c’est-à-dire de critères ou de règles concernant la
vérité.
Il y a trois critères de la vérité : les sensations, les anticipations et
les affections.
C’est avec les sensations et les anticipations que l’on
construit la physique.
Les sensations sont les représentations sensibles, directes et exacte
de la vérité.
Pour Epicure, tout ce qui est perçu est loin d’être subjectif et
relatif, c’est au contraire vrai, réel et véridique.
L’idée générale de cette
sensation n’est que le souvenir de plusieurs perceptions semblables.
Toute idée a son origine dans une impression corporelle, dans la
sensation.
Ces sensations sont elles-mêmes dues à des formes ou images
matérielles qui proviennent des corps et frappent les sens.
Epicure est
sensualiste, c’est-à-dire qu’il attache à la représentation sensible un rôle
capital dans la formation du savoir.
Le souvenir permet la prévoyance ou l’anticipation.
En effet,
lorsqu’une sensation ou expérience sensible est répétée plusieurs fois,
elle laisse alors en nous une empreinte, réminiscence des sensations
antérieurs, qui nous permet de devancer toute nouvelle sensation et de
reconnaitre les objets.
Quant aux affections, elles nous font connaître uniquement le plaisir
et la douleur que les objets nous causent.
C’est sur elle que repose la
philosophie (pratique).
La physique : la doctrine atomiste d’Epicure
La physique est la pièce maitresse de la doctrine des Epicuriens car
elle désigne une représentation de la nature et du monde.
Cette « physique » élaborée sur la base des enseignements de
Leucippe et Démocrite (deux penseurs pré-Socratiques) adopte comme
principe explicatif des divers aspects du réel : le jeu et les combinaisons
variées des atomes qui sont des éléments immuables (qui ne changent
pas), insécables (qui ne peut pas être coupé) et infinis en nombre qui
forment alors les corps composés.
C’est donc les mouvements de ces
atomes, leurs chocs, leur pesanteur qui permettrait d’expliquer les
phénomènes de l’univers.
Ici, la doctrine atomiste d’Epicure met fin aux
diverses représentations mythologiques qui expliquaient avant comme la
Terre c’était formée, et laisse donc place à une nouvelle doctrine
rationnelle, fondée sur la raison.
Cette doctrine atomiste intègre la nouvelle notion de clinamen qui
désigne le mouvement spontané par lequel les atomes sont en mesure de
dévier de la ligne de chute causée par la pesanteur.
Cette nouvelle notion
fait ressortir une sorte de liberté mécanique qui sert de fondement
physique à la liberté humaine.
Par ce clinamen, les atomes prennent euxmêmes l’initiative d’un mouvement « rompant les lois du destin » comme
l’écrit Lucrèce.
L’âme est ainsi, ici, représentée par un corps d’atomes
matériels, tel une vraie partie du corps comme les pieds ou les oreilles.
Enfin, cette doctrine atomiste explique l’existence des dieux comme étant
de simples assemblages solides d’atomes qui vivent dans des
intermondes.
Ainsi cette doctrine atomiste est au centre de la doctrine
épicurienne.
La sagesse et la morale épicurienne
La morale épicurienne a pour fin de définir le bien et de rendre
l’humain heureux.
Nous ne dépendons que de nous-mêmes, nous
sommes libres et rien ne s’oppose réellement à notre bonheur.
Dans un premier temps, nous avons la question de la mort.
Si nous
nous référons à la doctrine atomiste vu précédemment, la mort désigne
alors la dissolution des atomes et donc la perte définitive de la sensibilité,
un simple épisode physique.
La mort c’est donc être dépourvu de
sentiment.
Cependant, il n’y a aucune raison de s’angoisser à propos de
celle-ci puisque une fois mort nous ne la penserons pas.
La seule chose
réelle qui s’offre à nous c’est le plaisir.
Selon chaque personne, la notion de plaisir est différente, cette
notion est acquise par l’expérience et les sensations de chacun.
Ainsi,
selon Epicure, pour être heureux, il faut se connaitre soi-même, et vivre
selon sa nature.
Mais cette expérience est donc limitée par la mort
(puisqu’elle se définit par l’absence de sentiments/sensations).
C’est donc
pourquoi, le bonheur ne peut donc se définir que pendant notre vie
terrestre.
Il faut donc arrêter de se projeter dans le futur ou de ressasser
le passé, il faut simplement profiter de l’instant présent.
D’où le fameux
précepte « Carpe Diem » (« Cueille le jour ») traduit par le poète Horace
qui met donc en relief cette idée de profiter de l’instant présent.
Dans sa
morale, Epicure dit qu’il faut se faire plaisir, il parle du plaisir idéal, de
celui qui rend heureux, c’est-à-dire du plaisir naturel et nécessaire.
Les
plaisirs peuvent se classer en trois catégories :
-les plaisirs naturels et nécessaires (à la vie) : tel que la satisfaction de la
faim, de la soif, du désir sexuel, …
-les plaisirs naturels non nécessaires (bannit en quelque sorte de la
philosophie épicurienne) : plaisirs de la faim, de la soif, et du désir sexuel
mais pratiqués à l’excès
-les plaisirs non naturels et non nécessaires (également bannit de la
philosophie épicurienne) : le goût des richesses, de la gloire, de
l’honneur, …
Les plaisirs naturels pratiqués à l’excès ne sont pas nécessaires à
notre bonheur car ils nous rendent dépendants.
Chaque désir assouvi
entraîne automatiquement un nouveau désir et ainsi de suite, … Ces
désirs impossibles à assouvir nous privent de notre liberté en nous
empêchant de passer à autre chose.
Seul une pratique raisonnable des
plaisirs naturels peut mener à la sagesse....
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