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La Peste d'Albert Camus: la solidarité face à la révolte

Publié le 29/08/2020

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« "La Peste" d'Albert Camus: la solidarité face à la révolte "La Peste" est saluée par la critique qui décerne son prix à Albert Camus.

Le romancier, humaniste refusant tout ce qui emprisonne l'homme, est aussi essayiste, dramaturge et journaliste.

Maître à penser malgré lui, son oeuvre d'une grande tenue morale reçoit le prix Nobel. En décernant leur prix à Albert Camus pour son roman "La Peste", les critiques, au-delà du thème du livre, saluent l'approche éthique de l'homme.

Inscrivant ses personnages dans une situation de crise et traduisant leurs diverses attitudes - de la lâcheté au courage - l'auteur s'attache à comprendre l'individu devant la mort, la souffrance, la séparation.

"La Peste" apparaît, en fait, comme un symbole de ce qui fut vécu durant l'occupation.

Cette résistance de l'homme face à la terreur se retrouve également dans "L'État de siège", pièce se situant en Espagne et honorant les opposants à la dictature franquiste. Fortement influencé par le philosophe Jean Grenier, dont il suivit les cours à l'université d'Alger et avec lequel il entretient une longue correspondance, Albert Camus cherche toujours à favoriser la solidarité entre les êtres, face à l'adversité et à l'oppression.

En 1937, alors qu'il rompt avec le Parti communiste après trois ans d'adhésion, il publie son premier livre, "L'Envers et l'Endroit", et crée une troupe de théâtre pour faire accéder le public populaire aux grandes pièces du répertoire. Réformé contre son gré, il ne peut s'engager et monte à Paris où, de journaliste, il devient résistant dans le mouvement "Combat".

Poursuivant son oeuvre littéraire, il publie clandestinement en 1942 "L'Étranger" puis "Le Mythe de Sisyphe" qui forment, avec "Caligula" (1944) et "Le Malentendu", ce qu'il définit comme le cycle de l'absurde.

S'opposant à tout dogmatisme, Camus, n'oubliant jamais qu'il a été élevé dans un milieu pauvre par une mère illettrée, témoigne déjà de la condition humaine et se pose en témoin de son temps.

Les grands traits de sa pensée sont alors tracés. Le cycle de la révolte commence avec la Résistance et la rédaction en chef du journal "Combat", de 1944 à 1947.

Les thèmes de justice, de dialogue et de liberté, émaillent ses éditoriaux qui seront plus tard repris dans Actuelles I. Parallèlement, et bien qu'il le récuse, il est considéré avec Sartre comme un maître à penser par une jeunesse qui voit en eux les chefs de file de l'existentialisme. Poursuivant son oeuvre avec "Les Justes" et "L'Homme révolté" - "Je me révolte donc nous sommes" - Camus, fidèle à lui-même, condamne de la même manière fascisme et stalinisme.

Cette opposition à tout dogmatisme entraîne d'âpres polémiques avec Sartre et l'équipe des Temps modernes. Rejeté par les Français d'Algérie pour avoir émis l'idée d'une trêve civile lors du conflit qui déchire sa terre natale, il vit un drame personnel alors qu'on lui reproche de ne pas s'engager davantage.

Prolongeant toutefois sa quête d'humanisme, il publie "L'Exil et le Royaume" en 1957, recueil de nouvelles dans lequel les personnages traduisent sa recherche solitaire et douloureuse de communion et de vérité. Lorsque le prix Nobel lui est décerné en 1957, le jury salue l'homme et son oeuvre qui mettent en lumière les problèmes qui se posent de nos jours à la conscience.

Trois ans plus tard, alors qu'il travaillait sur "Le Premier Homme", il meurt dans un accident de voiture.. »

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