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LA PEAU DE CHAGRIN

Publié le 21/06/2024

Extrait du document

« EL 7 : La Peau de chagrin, extrait 3, Partie III, « L’agonie » (p.

407-408) Situation du passage : Afin de préserver sa vie autant que possible, Raphaël se réfugie dans la nature avec laquelle il fusionne.

Il s’agit d’une pause, à la fois spatiale et temporelle, dans le destin de Raphaël, pendant laquelle son énergie, son être, semblent au repos total, où il semble à nouveau maîtriser sa vie. Structure du texte : - 1er mvt : l.1 à 8 : un sentiment de plénitude et de calme - 2ème mvt : l.8 à 22 : un total abandon aux lois de la nature - 3ème mvt : l.22 à fin : une renaissance, un retour aux sources de l’enfance (ou le temps retrouvé) Problématiques possibles :  En quoi cet extrait constitue-t-il une parenthèse (ou un sursis) dans le destin de Raphaël ?  En quoi cet extrait fait-il écho au discours de l’Antiquaire ?  Comment la nature apparaît telle une force créatrice dans cet extrait ?  En quoi cet extrait fait-il de Raphaël un personnage romantique par excellence ?  Comment dans cet extrait Raphaël échappe-t-il à la destruction de la Peau ?  …… L.1 à 8 : Un sentiment de plénitude et de calme. - Les CC de temps « pendant plusieurs jours », puis « des journées entières »(l.5) inscrivent cette description dans une sorte de bulle temporelle qui correspond à une pause. - dès le début du passage, champ lexical du bien-être : « bien-être », « calma », « apaisa »(l.23) qui s’oppose aux « inquiétudes » et « souffrances » qui étaient devenues un mode d’existence pour Raphaël, d’où l’adjectif « extraordinaire » (l.2) qui à la fois fait référence à cet état nouveau mais aussi au caractère presque magique des bienfaits de la nature, idée confirmée plus loin dans l’extrait. - L’adjectif « sensible » (l.2) fait échos au repos des sens. - La répétition de l’adverbe de négation « sans soins, sans désirs »(l.1) exprime l’absence de volonté de Raphaël, conformément aux conseils prodigués par l’Antiquaire au début du roman : Raphaël, pour survivre, renonce à ce « Vouloir (qui) tue ». - L’impression que le temps s’arrête est renforcée par l’imparfait d’habitude (l.4 à 8) mais aussi par l’adverbe antéposé « Là » et le verbe « restait »(l.5) qui marquent aussi une pause dans l’espace.

Raphaël n’est plus en mouvement, sa dépense d’énergie est minimale. - - Dès la ligne 3, la position en hauteur de Raphaël prend une dimension symbolique : « il gravissait », « s’asseoir sur un pic » suggèrent que le personnage a acquis une forme de sagesse, qu’il regarde le monde désormais avec distance. La grandeur de la nature (« immense étendue »,l.5, « toutes les œuvres, sur la terre, dans les eaux ou dans l’air ,l.8) qui se trouve face à lui semble l’avoir remis à sa juste place et avoir mis fin à son orgueil, à ses ambitions.

Cela est confirmé par les comparaisons de - - Raphaël à « une plante au soleil » ou « un lièvre au gîte », éléments vivants dénués de volonté.

On remarque que trois des quatre éléments de la nature sont réunis sans le feu dans l’énumération (l.8)!-(synonyme de désir dans le roman) Les références à la vue, « ses yeux embrassaient »(l.5), « il épiait »(l.7) non seulement résument son état de contemplation mais réfèrent aussi au discours de l’Antiquaire pour qui « voir » équivalait à « SAVOIR », seule source de bonheur et de longévité possible selon lui. Le mot « progrès » pour qualifier « toutes les œuvres » de la nature réaffirme son pouvoir créateur.

Elle est le fruit de la Création au sens divin du terme. Ainsi le début de cet extrait présente Raphaël dans une nature bienfaisante, qui apparaît telle une bulle où le personnage peut renoncer à toute volonté et s’accorder une pause au rythme de la nature qu’il regarde tel un modèle d’existence, conformément à la philosophie prônée par l’Antiquaire au début du roman. L.8 à 22 : Un abandon total aux lois sacrées de la nature. - - - - Tout au long de ce passage s’exprime l’idée d’une fusion totale avec la nature et ses éléments avec les expressions « s ‘associer » ( l.8), « s’identifier assez complètement »(l.9), « se glisser dans », « devenir partie intégrante »(l.13), « avait épousé (…) habité »(l.14), l’hyperbole « si parfaitement uni »(l.17), et plus loin le pronom relatif « avec lequel »(l.20), « mêlé sa vie »(l.21), « s’y était implanté »(l.22) ….qui forme un champ lexical de la fusion. Ce désir de communion avec la nature revêt une dimension sacrée comme en témoignent la comparaison aux « criminels (…) sauvés (…) à l’ombre d’un autel » mais surtout la périphrase métaphorique religieuse « le sanctuaire de la vie »(l.13) pour désigner la nature.

C’est aussi un rappel du passé de Raphaël soumis à la débauche qu’il a désormais fui. On peut noter une allitération en –s dans ce passage qui peut suggérer cette idée de fusion. Ce désir de fusion devient d’ailleurs un véritable abandon, une soumission : la négation partielle « il ne voulait plus être chargé de lui-même »(l.11) marque une rupture avec son être, sa volonté, qu’il abandonne à une autre volonté. L’idée de soumission revient à plusieurs reprises : « passive obéissance » et « tomber sous la loi despotique et conservatrice qui régit toutes les existences instinctives »(l.9-10).

Cela fait référence à une force supérieure, toute puissante, l’énergie vitale de la Création.

On parle en effet de « large et puissante fructification »(l.14), de « mouvement intime »(l.9), de « terre animée »(l.18) qui représentent la force de la Création.

Le champ lexical de la loi.... »

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