La Paz

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A 4000 mètres d'altitude (300 m.

au-dessus du niveau de Lhassa, au Tibet), La Paz, siège du gouvernement de la Bolivie, est la capitale la plus haute du monde.

La raré­ faction de l'oxygène y rend souvent la vie difficile aux nouveaux venus et ralentit J'ensemble de J'activité (depuis longtemps les Indiens des hautes terres andines usent de la coca comme stimulant).

La cuisson des aliments y est malaisée (J'eau bout à 60 degrés) et le feu s'allume si mal qu'aucun incendie ne saurait s'y propager.

2.

Centre administratif, économique et culturel du pays, La Paz ne jouit pourtant pas du titre de ..

capitale légale » réservé, en raison de vieilles rivalités locales, à Sucre (73 000 habitants, à 500 km.

au sud).

Dans une vallée relativement abritée, sur le toit de l'Amérique, entourée de cimes qui comptent parmi les plus hautes du continent (lllimani: 6882 m.), La Paz reste marquée par son Isolement.

Sous bien des aspects, elle conserve un caractère provincial (380 000 habitants).

Au cœur d'un pays sans débouché maritime, elle est reliée à l'extérieur par un réseau de routes et de voies ferrées d'exploitation difficile.

3.

Malgré une agriculture déficiente, Je haut plateau bolivien constitue, bien avant la conquête espagnole, une zone de peuplement des Indiens de langue aymara (autre motif d'isolement: 50 Ofo des Indiens boliviens parlent quechua et seulement 10 Ofo J'espagnol).

A 80 kilomètres de la ville, le lac Titicaca reste un des hauts lieux de la mythologie solaire des Indiens.

4.

Nuestra Senora de la Paz (Notre-Dame-de-la-Paix), fondée en 1548 par Alonso de Mendoza et un commando de douze hommes, fut longtemps un poste militaire entre les mines de Potosi et Lima, siège de la vice-royauté, souvent en butte à l'hosti­ lité des Indiens.

L'émancipation apportée par Sucre, un des lieutenants de Bolivar, ne lui donna pas la paix.

La place centrale où se dresse le palais du gouvernement perpétue le nom de Murillo, un patriote exécuté en 1809.

Le XJXe siècle connut de multiples convulsions.

En 1946, le président Villaroel fut pendu à un réverbère.

La révolution de 1952 fit presque 3000 morts dans la ville.

5.

Jusqu'à cette date, La Paz avait été le centre d'un pouvoir concentré entre les mains d'une petite oligarchie blanche, la ..

rosca " (la couronne, le cercle).

La natio­ nalisation des mines, la réforme agraire, le droit de vote donné aux analphabètes élargirent alors les bases du pouvoir.

L'évolution de la classe moyenne et la promo­ tion des métis modifient la société.

D'autre part, les paysans commencent à constituer une force politique au même titre que les mineurs.

La capitale devient l'arbitre entre les régions, les secteurs économiques et les classes sociales; elle n'est plus seule­ ment le refuge d'une petite élite.

6.

Cependant les difficultés, l'échec de la nationalisation des mines et l'inflation freinent les progrès et empêchent la capitale de se développer au même rythme que d'autres métropoles latino-américaines.

Le spectacle de la misère, aggravée par un climat très rude, y reste fréquent.

Les grands ..

jets ..

atterrissent à El Alto et la civilisation technique pénètre sur le toit de l'Amérique, mais il suffit de s'éloigner de quelques dizaines de kilomètres pour rencontrer des populations qui pratiquent le troc et où le taux d'analphabétisme dépasse 50%. 2 / 2. »