La Papeterie

« 1 / 2 Papeterie Le papier et le carton sont essentiellement constitués de fibres enchevêtrées de cellulose, substance qui entre pour une grande pro­ portion dans la composition des végétaux : elle représente en effet 45 % à 55 % du poids du bois et des végétaux séchés.

Quels que soient l'origine de la cellulose et l'emploi auquel est destiné le produit fini, la fabrication se décompose en deux phases, la fabrication de la pâte à papier, et sa mise en œuvre.

Ces deux opérations sont si distinctes qu'elles constituent dans la pratique deux industries différentes, très souvent réalisées dans des lieux et même des pays différents.

C'est ainsi que de nom­ breux pays boisés (Canada, U.

S.

A., Pays scandinaves) sont de gros exportateurs de pâte à papier, alors que d'autres, moins riches en forêts, comme la Grande-Bretagne, se classent très honorablement par l'impor­ tance de leur production de papier.

La pâte à papier La cellulose.

La pâte à papier est une suspension dans l'eau de fibres de cellulose, dont l'origine peut être assez diverse : -Bois, résineux principalement, bien que des procédés relativement récents permettent l'emploi de bois feuillus : peuplier, bouleau, saule, hêtre, châtaignier ...

- Pailles de céréales diverses : seigle, blé, avoine, orge; - Plantes diverses : alfa, bambou, lin, chanvre, jute, sorgho, papyrus, ramie; - Tissus de coton, chanvre, lin, jute, ra­ mie (chiffons ou fragments neufs); - Vieux papiers, trouvant ainsi leur réemploi.

Remarquons que, si l'on excepte l'emploi qui fut fait du papyrus dans l'Egypte an­ cienne, et du « papier de coton » utilisé vers l'an 1 000, les chiffons furent la pre- m1ere matière utilisée à l'échelon « indus­ triel » pour la fabrication du papier, et ce jusqu'au milieu du XIX" siècle.

Nous verrons plus loin que les papiers se classent en catégories et en qualités très différentes suivant la matière première em­ ployée.

En effet, la cellulose n'est pas un corps simple, elle offre plusieurs aspects variant selon son origine.

Elle se présente en fila­ ments de longueur comprise entre dix mil­ limètres et quelques dixièmes de millimè­ tres, plats et larges ou ffiiformes; ces fila­ ments sont génériquement appelés des fibres.

Fabrication de la pâte.

Tout végétal est un composé de deux éléments : un élément organique et un élément minéral.

L'élément organique se divise en deux groupes : les celluloses et les lignines.

De cet ensemble seules les cellu­ loses intéressent le fabricant 'de papier.

Par suite, la fabrication comporte d'abord, en partant de la matière première choisie, une série d'opérations ayant pour but l'élimi­ nation plus ou moins complète des parties minérales et des lignines.

Les lignines sont solubles dans les alca­ lis, les sulfites, etc ...

alors que les celluloses ne sont pas altérées, d'où les recours aux traitements chimiques : pourrissage de la paille dans des cuves en présence de chaux, chauffage en autoclave du bois préalable­ ment écorcé et découpé en fragments (bà­ chettes), en présence d'une lessive de soude ou de bisulfite.

Les éléments minéraux sont chassés au cours de la désintégration du végétal par râpage mécanique ou action chimique, et s'éliminent par gravité ou en s'incorporant aux lignines.

On réussit ainsi à isoler plus ou moins parfaitement les celluloses qui constituent les pâtes à papier.

Si la matière première est constituée par des végétaux déJà transformés, comme les tissus de lin ou coton, en état de chiffons ou de fragments neufs, résidus des matures ou des usines de confection, seules les li- 2 / 2. »