LA NOUVELLE-ZÉLANDE AU XXe SIÈCLE
Publié le 20/09/2020
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Archipel du Pacifique Sud, situé au S.-E. de l'Australie et composé principalement de deux îles séparées par le détroit de Cook, North Island (l'île du Nord) et South Island (l'île du Sud) ; cet archipel forme un État membre du Commonwealth ; capitale Wellington. Occupée sans doute à la fin du Ier millénaire de notre ère par un peuple polynésien, les Maoris, la Nouvelle-Zélande fut découverte en déc. 1642 par le navigateur hollandais Tasman, qui lui donna le nom qu'elle porte encore aujourd'hui. Aucun Européen n'y revint avant le voyage de Cook, en 1769. À partir de 1814, des missionnaires anglais entreprirent la conversion des Maoris. Des tentatives de colonisation européenne furent faites à partir de 1826, et, en 1837, un aventurier anglo-belge, le baron de Thierry, tenta de se tailler un royaume dans le nord-ouest de l'archipel. À la suite de la fondation par Wakefield de la Compagnie de la Nouvelle-Zélande (1839), le premier établissement durable de colons britanniques fut fondé au début de 1840. Par le traité de Waitangi (6 févr. 1840), la plupart des chefs maoris reconnurent la souveraineté britannique et obtinrent en échange la garantie de la possession de leurs terres. Mais l'occupation illégale de terres indigènes par les colons entraîna les sanglantes guerres maories de 1843/48 et de 1860/69. Elles furent suivies par une politique systématique de confiscation des terres ; décimés par la répression et par les épidémies, les Maoris, dont le nombre était estimé à quelque 100 000 lors de l'arrivée des Européens, n'étaient plus que 40 000 à la fin du XIXe s. tandis que la découverte de l'or (1861) provoquait un nouvel afflux de colons. Érigée en colonie (1851), la Nouvelle-Zélande fut pourvue d'une Constitution (1852) et d'un gouvernement autonome (1856). De 1870 à 1890, les conservateurs furent presque constamment au pouvoir, avec Harry Atkinson. L'introduction du suffrage universel masculin (1889) permit la victoire des libéraux, qui, pendant vingt ans, dirigèrent le pays avec John Ballance (1891/93), Richard Seldon (1893/1906) et Joseph Ward (1906/11). Après avoir participé en 1891 à la convention fédérale de Sydney, la Nouvelle-Zélande refusa finalement d'entrer dans le Commonwealth australien et obtint un statut de dominion au sein de l'Empire britannique (26 sept. 1907). Les libéraux firent de la Nouvelle-Zélande une des démocraties les plus avancées du monde. Elle fut la première à introduire le suffrage universel féminin (1893). Dès la fin du XIXe s., une série de lois sociales favorisa le développement du syndicalisme, introduisit une procédure d'arbitrage dans tous les conflits du travail (1894), institua le repos hebdomadaire (1894), la journée de huit heures (1897) et l'assurance vieillesse (1898). À partir de 1906, les libéraux furent affaiblis sur leur gauche par les progrès du courant socialiste, qui s'organisa en 1913, sous la forme d'un Labour Party de tendances sociales-démocrates. Les élections de 1911 virent la victoire du parti de la Réforme (conservateur) au pouvoir jusqu'en 1928. Les Néo-Zélandais participèrent à la Première Guerre mondiale en levant plus de 100 000 volontaires, qui, mêlés aux Australiens dans les divisions ANZAC (Australian and New Zealand Army Corps), s'illustrèrent aux Dardanelles, en Palestine et sur le front français. Conquise en 1914, l'île allemande de Samoa fut placée en 1920 sous mandat néo-zélandais. Réorganisés sous le nom de Parti Uni (United Party), les libéraux revinrent au pouvoir avec Ward en 1928. Aux prises avec la crise économique mondiale, qui affectait particulièrement la Nouvelle-Zélande, exportatrice de matières premières, ils formèrent en 1931 une coalition avec les conservateurs. Mais le Labour Party l'emporta aux élections de 1935. À la tête du gouvernement jusqu'en 1949 (en coalition avec les autres partis durant la Seconde Guerre mondiale), les travaillistes nationalisèrent la Banque de réserve et les chemins de fer, puis, en 1945, la Banque de Nouvelle-Zélande et les transports aériens ; ils imposèrent la fixation d'un salaire minimum (1936), développèrent la sécurité sociale (1938) et nationalisèrent la médecine (1941). Au pouvoir pratiquement sans interruption de 1949 à 1984, le parti national du conservateur Robert Muldoon pratiqua une politique d'étroite alliance avec les États-Unis. La Nouvelle-Zélande devint membre de l'ANZUS (v.) et de l'OTASE. En 1965, des unités néo-zélandaises d'artillerie furent envoyées au Viêt-nam du Sud pour y combattre aux côtés des Américains. Les travaillistes modifièrent sensiblement la politique étrangère néo-zélandaise ; pendant leur bref intermède de 1972 à 1975, ils reconnurent la Chine populaire. Puis, revenus au pouvoir de 1984 à 1989, ils affirmèrent, par la voix du Premier ministre David Lange, des options antinucléaires qui opposèrent la Nouvelle-Zélande à la France (affaire Greenpeace (v.) en 1984) et aux États-Unis. La Nouvelle-Zélande fut exclue de l'ANZUS. Les travaillistes mirent aussi en place une politique radicale de réglementation de l'économie (1984-1987) qui leur fit perdre les élections d'octobre 1990 mais qui fut poursuivie par le nouveau Premier ministre conservateur Jim Bolger. L'introduction, par référendum en 1993, du scrutin proportionnel renforça le poids des petits partis. Ainsi, aux élections d'oct. 1996, le parti national, n'ayant pas obtenu la majorité absolue, dut s'allier au parti nationaliste New Zealand First. Aux élections législatives anticipées de nov. 1999 une coalition du parti travailliste avec le parti de l'Alliance (gauche traditionnelle) porta au pouvoir la travailliste Helen Clark. Parmi les dossiers importants sur lesquels s'engagea la nouvelle coalition figuraient la revalorisation des retraites, la restauration de la législation du travail et l'aide aux Maoris (13 % de la population).
«
Peuplée avant l’arrivée des européens par les Maoris, annexée par le Royaume-Uni
en 1840 et colonie britannique séparée en 1841, la Nouvelle-Zélande décline en
1901 l’offre de l’Australie de se joindre à la nouvelle fédération.
Elle obtient
le statut de dominion en 1907, accède à l’indépendance complète dans le cadre du
statut de Westminster en 1931, mais ne ratifie ce statut qu’en 1947.
La
Nouvelle-Zélande pratique une alternance classique entre partis conservateurs
(Liberal Party, Reform Party, United Party et à partir de 1936, National Party)
et Labour Party (fondé en 1916).
Ces partis vont appliquer, tour à tour, des
politiques ultraréformistes qui font du pays un laboratoire social : c’est le
premier État au monde à donner le droit de vote aux femmes, dès 1893.
Dans les
années 1890, sa politique sociale est sans doute la plus progressiste du monde.
Gravement touchée par la crise de 1929, la Nouvelle-Zélande va se doter de 1935
à 1938 d’un système de protection sociale complet unique au monde, sous
l’impulsion des Premiers ministres travaillistes Michael Joseph Savage
(1935-1940) puis Peter Fraser (1940-1949).
C’est le Welfare State
(État-providence), rebaptisé par ses détracteurs « État-nounou » (Nanny State) :
santé gratuite ou subventionnée, allocations familiales, semaine de quarante
heures, etc.
En 1949, les nationaux, emmenés par Sidney Holland (1949-1957),
gagnent les élections ; ils domineront la vie politique néo-zélandaise jusqu’à
nos jours, hormis les parenthèses travaillistes de 1957 à 1960 (Walter Nash), de
1972 à 1974 (Norman Kirk) et de 1984 à 1989 (David Lange).
La crise des années
1970, aggravée par l’entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun, touche
durement la Nouvelle-Zélande.
Après une période de conservatisme interventionniste (Robert Muldoon,
1975-1984), les gouvernants vont démanteler l’État-providence en rivalisant de
zèle doctrinaire : les travaillistes au nom du « réalisme économique » (David
Lange et son ministre des Finances, Roger Douglas, de 1984 à 1989) ; les
nationaux au nom de l’ultralibéralisme (Jim Bolger, 1990-1997).
En 1997, Jim
Bolger est remplacé par Jenny Shippley ; fin 1999, le Labour retrouve le
pouvoir, sous la conduite de Helen Clark.
Politique internationale.
Aux côtés de la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande participe aux deux guerres
mondiales et subit de lourdes pertes (18 000 tués sur une population de 1
million lors de la Première ; 12 000 au cours de la Seconde).
La
Nouvelle-Zélande est très active dans le Pacifique : elle est directement
impliquée dans l’administration des îles Cook et Niue, que lui a confiées le
Royaume-Uni en 1901 et avec lesquelles elle conserve des liens de
libre-association (depuis 1965 et 1974) ; elle a administré jusqu’en 1962 les
Samoa occidentales, enlevées à l’Allemagne en 1914 (aujourd’hui État de Samoa).
Wellington est à la pointe de la bataille pour la dénucléarisation du Pacifique.
En 1984, le gouvernement travailliste interdit les ports néo-zélandais à tout
bâtiment porteur d’armes nucléaires, même américain, et cela malgré l’adhésion
du pays à l’ANZUS (1951), le pacte militaire le liant aux États-Unis et à
l’Australie.
En 1985, Wellington signe par ailleurs le traité de Rarotonga pour
la dénucléarisation du Pacifique sud ; la même année, les services secrets
français coulent, à Auckland, le Rainbow Warrior, le bateau de l’organisation
écologiste internationale Greenpeace, qui se préparait à se rendre à Muroroa.
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