La nature et la culture
Publié le 29/05/2024
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LA NATURE ET LA CULTURE
Problématique :
L’univers, l’environnement
Nature :
l’essence d’une chose, une substance (ce qui fait que la chose est ce qu’elle est et sans quoi la chose
ne serait pas)
Culture : l’ensemble des actions que l’on exerce sur cette nature (notre nature) en termes d’artifices ou de stratégies
utilisés pour s’adapter dans un milieu.
➔ La culture est donc ce qui s’oppose à la nature : c’est ce qui est acquis par la nature : c’est ce qui est en nous par
hérédité biologique
I - Introduction
La notion de nature renvoie tout d’abord à l’ensemble de l’univers en ce qui est ordonné, organisé et possède en luimême un principe de fonctionnement qui lui est propre.
La nature désigne également l’essence d’une chose, la
substance, c’est-à-dire ce qui fait que la chose est ce qu’elle est et sans quoi elle ne serait pas.
Par exemple, il est de
la nature de l’Homme de penser.
Par opposition, la culture se définit par une négation ou comme une action que l’on exerce sur cette nature en
termes d’artifices ou de stratégies utilisés pour s’adapter dans un milieu parfois hostile.
Ce qui trouve une certaine
frustration à travers le mythe de Prométhée, ce qui soutient l’idée que l’être humain est originairement nu et
dépourvu de dispositions naturelles et qu’il n’a pu s’adapter qu’en ayant recours à l’artifice (=moyens rapides) et
autres ressources afin de faire face encore une fois à l’adversité.
Ainsi présentée, la culture pourrait alors s’entendre avec Margaret Mead comme l’ensemble des formes acquises de
comportement d’un groupe d’individus unis par une traduction commune et transmise par l’éducation.
II – La problématique de la nature humaine
Il faut entendre par nature humaine le sens de l’homme, c’est-à-dire l’ensemble des caractères qui définissent l’être
humain fondamentalement, mais le problème est de déterminer rigoureusement ce qu’est l’homme par lui-même de
façon permanente et universelle.
Ainsi, il sera question d’identifier ce qu’il y a chez l’homme d’identique, en dépit
des différentes influences qu’il aurait subi à travers les âges et d’une société à une autre.
Cependant, certains penseurs ont du mal à croire que l’homme est dû subir des modifications notables au point
d’altérer sa nature.
C’est le cas de Alain qui prône l’immuabilité de la nature humaine.
Une telle conception s’inscrit
dans un courant philosophique appelé l’essentialisme métaphysique qui soutient l’idée d’une nature humaine
préétablie, immuable et universelle.
Une thèse qui s’oppose à celle de l’existentialisme, qui réfute l’idée d’une nature humaine préétablie.
-
Essentialisme métaphysique ≠ Existentialisme
Jean Paul Sartre va plus loin lorsqu’il défend l’idée selon laquelle « il n’existe de nature humaine puisqu’il n’y a pas de
Dieu pour la concevoir ».
Ainsi, l’homme serait alors « un néant d’être qui tend vers l’être ».
Ce qui veut dire que
l’homme n’est jamais définissable à priori car il n’est rien d’autre que ce qui se fait et ce qu’il fait de sa vie (faire en
faisant se faire).
La Nature et la Culture - 1
La nature humaine est alors inscrite dans un processus socio historique qui en est l’instance de son élaboration et de
sa manifestation.
Cela revient à dire que la nature de l’homme n’est jamais statique comme celle de l’animal qui est
déjà tout ce qu’il peut être.
« Au lieu qu’un animal est au bout de quelques mois, ce qu’il sera toute sa vie, et son espèce au bout de mille ans, ce
qu’il était la première année de ces mille ans », pour expliquer un tel fait Jean Jacques Rousseau donne comme
élément d’explication la notion de perfectibilité qui est définit comme la faculté distinctive et presque illimitée qui
permet à l’homme de se perfectionner et de persévérer dans son être.
Dès lors, suffit-il à l’homme d’être doté d’une disposition intrinsèque pour être en mesure de se perfectionner ?
Le cas de Victor de l’Aveyron et des enfants sauvages rapportés par Lucien Malson constitue une illustration que
l’homme ne peut accéder à son humanité et construit sa nature que dans l’ambiance social et culturelle.
C’est dans cette perspective qu’Emmanuel Kant a pu dire « c’est dans le problème de l’éducation que gît le grand
secret du perfectionnement de la nature humaine ».
(= pour Kant, éduquer c’est se débarrasser de la partie animale,
on naît animal)
Bête/Animal
Humain
Tout ceci pour dire que c’est à travers l’éducation que la nature humaine s’est construite et que l’individu s’humanise
véritablement puisqu’il s’agit d’arracher l’individu à la brutalité animale par la soumission aux règles et normes de
l’humanité dont l’absence créer un être limité, borné et ignorant.
Alain
Jean Paul Sartre
Jean Jacques
Rousseau
Lucien Malson
Emmanuel Kant
Prône l’essentialisme métaphysique, nature humaine préétablie
« un néant d’être qui tend vers l’être », l’homme n’est jamais définissable
➔ Nature humaine inscrite dans un processus socio historique
notion de perfectibilité : est définit comme la faculté distinctive et presque illimitée qui
permet à l’homme de se perfectionner et de persévérer dans son être
Utilise le cas de Victor de l’Aveyron et des enfants sauvages pour montrer que l’homme
construit sa nature que dans l’ambiance social et culturelle
Eduquer c’est se débarrasser de la nature humaine
III – Nature Humaine et société : le fait culturel
Au regard de ce qui a été dit à propos de la nature humaine, il semble bien difficile de la concevoir en dehors de
l’ambiance social qui constitue les lieux spécifiquement humains c’est-à-dire l’instance ou l’homme développe ces
virtualités et autres aptitudes sans lesquelles il serait encore un être borné et limité.
Sous ce rapport, pour
déterminer l’émergence du fait culturel, il serait utile de chercher à établir ce qui constitue le point de jonction entre
la culture et la nature.
Ce qui nécessite la découverte d’un élément fédérateur qui puisse renfermer à la fois les
attribues de la nature et de la culture.
C’est pourquoi Claude Lévi-Strauss considère la prohibition de l’inceste
(interdiction).
Tous ceci pour dire que la culture s’enracine dans la nature et celle-ci se prolonge encore dans la
culture.
Par ailleurs, l’édification de la culture ne s’est pas opérée sans violence c’est-à-dire sans une certaine
répression exercée sur nos pulsions et notre propre nature.
Une répression est nécessaire par ce qu’étant la
condition pour la mise en place de la culture.
La Nature et la Culture - 2
En effet, la culture exige la limitation de la libido qui doit être mobilisée, analysée et investie dans les activités
socialement utiles et valorisées par la société et pour l’acquisition de l’homme : c’est ce que Michel Foucault appelle
la domestication sexuelle.
Toutefois, il convient de noter que l’état de fonctionnement et d’organisation de la société est toujours
proportionnelle à l’intensité de la violence exercée sur nos pulsions.
C’est ainsi que Herbert Marcuse à travers une
critique rigoureuse des sociétés industrialisées a pu démontrer que l’action qui est mené sur nos instants dans le
cadre de la mise en place des normes expliquerait en partie le malheur de la société ou bien le malheur au sein de la
société.
Autrement dit, les névroses, le stress et autres pathologies du genre seraient l’expression de la répression qui
est exercée sur nos pulsions.
La conséquence est que l’homme est réduit à être un être unidimensionnel.
IV– Diversité et relativité des cultures : le dialogue des cultures
La notion de diversité culturelle pourrait se comprendre comme ce qui fait que les cultures ne soient pas identiques.
En effet, pour s’adapter à son environnement immédiat, chaque peuple développe un ensemble de représentations
qui se déclinent en termes de savoir, de savoir-faire, de savoir être … ainsi, la culture serait la réponse adaptée aux
conditions du milieu et par rapport à des besoins spécifiques.
Cependant, la diversité culturelle n’est pas bien vécue
par les peuples, elle pourrait éventuellement générer des conflits liés au mépris ou à la méconnaissance de l’autre.
Suivant une telle logique, on aura de plus en plus tendance à considérer l’autre parce qu’il est différent du point de
vue de son ethnie, de son histoire, de sa langue, de sa couleur de peau ou tout simplement du point de vue de la
représentation qu’il développe à propos de son environnement comme quelqu’un qui n’appartient pas à la sphère de
l’humanité.
Autrement dit, tout groupe social pourrait amener à penser que l’humain s’inscrit dans le cadre strict de
sa sphère territoriale et qu’en dehors de celle-ci l’humain n’existe pas.
Tout ceci repose sur un prisme idéologique déformant qui se nourrit de vieux préjugés comme le racisme,
l’ethnocentrisme ou la xénophobie.
Dès l’instant qu’il y a ce préjugé idéologique, il suffit de s’appuyer sur le levier
économique pour pouvoir imposer sa culture aux autres : c’est ce que l’on appelle l’impérialisme culturel.
Dans le
contexte actuel de la mondialisation, il y a une culture que tend de plus en plus à se présenter comme un paradigme
c’est-à-dire un miroir à partir du lequel le monde entier devrait se voir et se refaire.
Une culture qui se présente
comme la seule culture....
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