La nature de l’homme est-elle culturelle ?
Publié le 22/05/2024
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«
LA NATURE
La nature de l’homme est-elle culturelle ?
La conscience de l’homme lui permet de se fixer les lois de son existence.
C’est un être
intersubjectif dont les rapports au monde dépendent aussi fortement d’autrui.
Contrairement
aux animaux, il lui est nécessaire d’aller au-delà de ses besoins naturels.
Ainsi, pour
appréhender le monde, il a besoin de se cultiver et de s’intégrer au sein d’une culture
collective.
Quels liens l’homme entretient-il avec la nature environnante ? Les différentes cultures ontelles des rapports différents à la « nature » en tant que concept ? Ou existe-t-il une façon
unique de vivre le monde en s’appropriant ou en dépassant la nature ?
3 axes de réflexion : `
-Le lien entre nature et culture,
-la transformation de la nature extérieure et de l’intériorité de l’homme par le travail
-la transformation symbolique du monde à travers la religion
L’homme par son travail, métamorphose l’environnement naturel et se donne une place
dans le monde et la société humaine ; Dans ce monde, qu’il souhaite peupler mais aussi
fabriquer selon ses repères, il semble y percevoir quelque chose qui le dépasse.
L’homme semble être destiné à dépasser la brutalité de la nature pour la cultiver, la
transformer, se l’approprier.
La nature, projection culturelle ou réalité à transformer ?
3 Définitions de « nature » :
-Ensemble des choses physiques et vivantes qui existent, en dehors des transformations
que l’homme y a produites
-Ordre qui régit le monde, selon certaines croyances et représentations
-Essence, principe, définition d’une chose (comme dans les expressions « par nature » ou «
la nature de l’homme »)
Selon LESTEL, la culture n’est pas spécifique de la nature humaine mais plutôt propre au
VIVANT ( =« intrinsèque »au vivant).
La culture s’appliquerait donc aussi bien à des
animaux qu’à des humains, mais à des degrés différents, comme le démontrent certains
travaux éthologiques (= qui décrivent et étudient les comportements des animaux)
LEVISTRAUSS lui, critique l’ethnocentrisme, attitude de mépris qui consiste à considérer sa
culture comme supérieure aux cultures plus « sauvages », plus proches de la nature, et
n’obéissant pas aux mêmes normes.
En attribuant un caractère « plus naturel » à une autre
culture, on lui refuse une égalité de valeur culturelle.
Lévi-Strauss définit la Nature comme tout ce qui est constant chez l’homme, ce qui relève de
l’universel, du général et de la spontanéité ;
En opposition à la Culture, qui relève du particulier, du singulier, des « coutumes, des
techniques, des institutions » et, de tout ce qui permet de différencier les hommes entre eux
Pour DESCOLA, la nature ne serait pas un concept universel car l’idée même de nature est
une création culturelle et même n’existe pas dans certaines cultures .
« La nature n’existe
pas partout et toujours »
Certaines cultures conçoivent la nature davantage comme sujet que comme objet, et «
confèrent aux plantes et aux animaux les attributs de la vie sociale », vivant en complète
harmonie avec eux.
Le terme « proche de la nature » serait même un contre sens pour certains peuples tant la
nature est une part d’eux même.
La nature en tant qu’ensemble homogène, séparé du
sujet, n’existe donc pas pour eux.
1)L’Homme est un être disposé à la culture.
A/ L’homme serait par nature (=par essence) un être de mutation
Le mythe de Prométhée de Platon évoque la création du vivant :
A la demande de Zeus, le Dieu suprême de l’Olympe, 2 frères, titans, PROMÉTHÉE et
ÉMÉTHÉE doivent créer la vie sur terre, les hommes et les animaux, leur octroyer des dons,
des qualités et répartir des attributs pour assurer la conservation et la survie des espèces,
de façon équitable.
Impulsif, Eméthée (nom signifie « qui réfléchit trop tard ») commence par
les animaux, en leur attribuant tous les dons : Force, rapidité, courage, ruse, poils et plumes
pour se protéger du froid ;
Quand vient enfin le tour des hommes, il ne leur reste plus rien pour s’adapter au milieu et
survivre : Ils apparaissent dans leur nudité originelle, sans arme ni moyen de défense, sans
protection, dépourvu de tout attribut donc sans aucune chance de pouvoir survivre dans ce
monde sauvage.
C’est le plus faible des animaux de la création.
Plus sage et avisé que son frère, Prométhée se met alors à imaginer les hommes debout
sur deux pieds, à l’image des Dieux et veut leur donner ce qui les rendra supérieurs aux
animaux : La connaissance .Après avoir façonné le corps des hommes avec de l’eau et de
la terre, il va leur transmettre son savoir, (reçu d’Athéna, déesse de la sagesse) notamment
la métallurgie, les arts et les techniques agricoles.
Il ne reste plus que le feu, pour soumettre
la nature hostile et survivre.
Prométhée ira voler ce feu aux Dieux….
Pratiquement et matériellement, le feu devient leur moyen de défense et de protection par la
lumière et la chaleur qu’il procure, leur permet la cuisson des aliments, assurant ainsi leur
conservation et leur santé.
Il permet également de construire leur habitat, de fabriquer des
outils, de solidifier des objets etc…C’est donc le développement de la technique
Le mythe montre que l’homme peut-être d’une intelligence supérieure à celle des autres
espèces vivantes, puisqu’il devient capable d’un savoir-faire, que n’ont pas les autres
animaux.
Le feu lui donne la possibilité de transformer la nature, le réel.
Cette supériorité lui
permet de sortir de la condition animale.
L’homme apparait comme un être culturel, capable
d’inventer, de transformer le monde.
Cette....
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