La musique

« La musique La parole est essentiellement un vecteur d'idée et d'infor­ mation.

La musique, elle, agit sur l'imagination de l'homme, en évoquant des impressions et des sensations, avec une précision moindre que la communication verba­ le mais avec une puissance tout aussi grande, grâce à l'in­ fluence qu'elle exerce sur le développement culturel de la civilisation.

Malgré leurs très fortes colorations émotion­ nelles, les effets de toutes les musiques sont fondés sur des principes rigoureusement scientifiques.

La façon dont fonctionnent les instruments de musique est une dé­ monstration pratique des réactions du son, et la qualité de la musique dépend de la forme et de la structure des .

ondes sonores produites.

Pendant des siècles, la fabrication de ces instruments de­ meura un artisanat dépendant, dans une large mesure, du sens pratique et de l'instinct de quelques-uns.

Les modifi­ cations qui aboutirent aux conceptions traditionnelles avaient donc lieu par approximations successives.

Même aujourd'hui, les instruments produits par les fameux arti­ sans du passé sont encore bien souvent considérés comme Ci-dessous: Les expériences musicales du philosophe et mathématicien grec Pythagore .

Ces illustrations sont tirées d'un livre publié en Italie.

Elles montrent Juba/, le père biblique de la musique et Pythagore avec Philo/aas éprouvant les sonorités de cloches, .de marteau x, de verres, de cordes et de tuyaux de différents formats et poids .

Pythagore entama l'étude scientifique de la musique, il y a deux mille cinq cents ans.

Ci-dessus: Artisan luthier à l'ouvrage.

Il est aujourd'hui possible de fa­ briquer mécaniquement des violons techniquement parfaits.

En 1958 , déjà , huit instruments appartenant à la famille du violon furent imagi­ nés pour atteindre le sommet de la qualité sonore.

Nombreux , toutefois , sont les musiciens qui restent attachés à l'artisa­ natmanuel.

les échantillons les plus nobles de leurs espèces.

Les vio­ lons que fabriquait au XVIIe siècle le luthier italien An­ tonio Stradivarius par exemple, sont préférés à tous les autres et atteignent des enchères colossales lors des ventes publiques.

C'est seulement au cours des cinquante dernières années que la technologie a commencé à influencer directement la conception des instruments musicaux.

Aujourd'hui, on peut les construire suivant des normes scientifiques strictes, qui leurs permettent d'égaler, voire de surpasser, la qualité de fabrication traditionnelle de leurs prédéces­ seurs.

L'évolution la plus notable a été l'invention d'une famille entière de nouveaux instruments à corde.

En 1958, les acousticiens américains Frederick A.

Saunders et Carleen Maley Hutchins commencèrent à travailler, sur huit instruments dérivés du violon, une nouvelle série d'accords et d'étendues couvrant presque toute la gamme des hauteurs requises par la musique classique.

Les in­ struments -soprano, mezzo, alto, ténor, baryton, petite basse et contrebasse -furent conçus selon les principes de la science acoustique pour produire des tonalités de la plus grande qualité.

Le premier concert donné avec ces instruments, en 1966, recueillit un vif succès.

L'évolution ultérieure fut cependant freinée.

La plupart des musi­ ciens classiques s'opposent en effet à l'introduction de la technologie dans le monde de la grande musique, conti­ nuant à préférer le génie et les valeurs traditionnelles.

La grande révolution des dernières années fut la montée de la musique électronique.

Bien qu'elle soit, au départ, un reflet des recherches entreprises par certains musiciens pour trouver de nouveaux modes d'expression, la musi­ que électronique puise aussi aux sources de l'inventivité congénitale de l'homme.

En 1895 déjà, Thaddeus Cahill. »