La minuscule carolineLa naissance de nos caractères d'imprimerie.
Publié le 17/05/2020
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«
1 / 2 La minuscule caroline
La naissance de nos caractères d'imprimerie VIlle siècle
La minuscule caroline apparaît avec la
renaissance carolingienne.
Les conseil
lers de Charlemagne, voulant donner à
l'Empire des bases solides en le ratta
chant étroitement à l'Antiquité romaine,
s'efforcent
de rendre au latin sa pureté,
mais ils veillent aussi à ce que les docu
ments, qui sont alors pour la plupart
liturgiques ou juridiques, soient plus
lisi bles.
En effet, depuis plus de trois siè cles, l'écriture a dégénéré; souvent, les textes sont rédigés en écriture cursive,
c'est-à-dire que les lettres formant un
même mot sont attachées les unes aux
autres; surtout, chaque région a tendan
ce à engendrer sa propre écriture qui,
ailleurs, devient à peu près illisible.
Dès
la seconde moitié du VIII• siècle, on a
déjà réagi un peu partout contre ces
inconvénients.
Mais d'où est venue l'impulsion décisi
ve? Les érudits français ont affirmé que
la nouvelle écriture a été élaborée dans
l'atelier
de copistes ou scriptorium de l'abbaye de Saint-Martin de Tours, dont
le chef, de 796 à 804, était Alcuin, le principal conseiller de Charlemagne.
Les spécialistes allemands ont soutenu
au contraire que la minuscule caroline
est
née chez eux, plus précisément à
Aix-la-Chapelle, dès le règne de Pépin le Bref.
Les Italiens, eux, ont préconisé
une origine romaine et pontificale.
On
estime actuellement que le berceau de l'écriture caroline a été le même que
celui de la puissance carolingienne,
c'est-à-dire l'ensemble des régions com
prises entre Loire et Rhin.
Plusieurs
scriptoria monastiques ont dû contri- buer
à son élaboration, avec peut-être
un rôle privilégié pour celui
de l'abbaye de Corbie.
De même, il est vraisem
blable que l'apparition, ou plutôt l'achè
vement
de la nouvelle écriture est en
relation avec la grande réforme liturgi
que, entamée par
Pépin le Bref et réali sée par Charlemagne.
En tout cas, la minuscule caroline s'est
propagée rapidement, jusqu'à supplan
ter
les autres types, sauf dans des ré
gions extérieures à l'Empire, comme
l'Espagne ou l'Italie du Sud.
L'écriture caroline, qui individualise net
tement chaque lettre et qui la sépare
de celle qui la précède comme de celle qui
la suit, vise une structure plus harmo
nieuse de la calligraphie mais, surtout,
une plus grande clarté, comparable à
celle des inscriptions romaines.
L'esthé
tique y a sa part grâce à l'allongement
et à l'ornementation des hastes et des
hampes.
A partir du
XII• siècle, la minuscule
caroline évolue vers l'écriture gothique,
moins lisible.
Mais
les premiers impri
meurs l'emploient de nouveau, et ce sont
des caractères empruntés aux manus
crits carolingiens que vous avez
en ce moment sous les yeux.
2 / 2.
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