La médisance.
Publié le 02/12/2021
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La médisance est une espèce de meurtre, car nous avons trois vies : la spirituelle qui gît en la grâce de Dieu, la corporelle qui gît en l'âme, et la civile qui consiste en la renommée; le péché nous ôte la première, la mort nous ôte la seconde, et la médisance nous ôte la troisième. Mais le médisant, par un seul coup de sa langue, fait ordinaire. ment trois meurtres : il tue son âme et celle de celui qui l'écoute, d'un homicide spirituel, et ôte la vie civile à celui duquel il médit; car, comme disait saint Bernard, celui qui médit et celui qui écoute le médisant, tous deux ont le diable sur eux, mais l'un l'a en la langue et l'autre en l'oreille. David parlant des médisants : Ils ont affilé leurs langues, dit-il, comme un serpent. Or le serpent a la langue fourchue et a deux pointes, comme dit Aristote; et telle est celle du médisant, qui d'un seul coup pique et empoisonne l'oreille de l'écoutant et la réputation de celui de qui elle parle....Ceux qui pour médire font des préfaces d'honneur ou qui disent de petites gentillesses et gausseries, sont les plus fins et vénéneux médisants de tous. Je proteste, disent-ils, que je l'aime et que, au reste, c'est un galant homme; mais cependant il faut dire la vérité, il eut tort de faire une telle perfidie. C'est une fort vertueuse fille, mais elle fut surprise, et semblables petits agencements. Ne voyez-vous pas l'artifice? Celui qui veut tirer à l'arc, tire tant qu'il peut la flèche à soi, mais ce n'est que pour la darder plus puissamment : il semble que ceux-ci retirent leur médisance à eux, mais ce n'est que pour la décocher plus fermement, afin qu'elle pénètre plus avant dedans les coeurs des écoutants. La médisance dite par forme de gausseries, est encore plus cruelle que toutes; car comme la ciguë n'est pas de soi un venin fort pressant ains assez lent et auquel on peut aisément remédier, mais étant pris avec le vin il est irrémédiable, ainsi la médisance qui, de soi, passerait légèrement par une oreille et sortirait par l'autre, comme l'on dit, s'arrête fermement en la cervelle des écoutants, quand elle est présentée dedans quelque mot subtil et joyeux. Ils ont, dit David, le venin de l'aspic sous leurs lèvres. L'aspic fait sa piqûre presque imperceptible, et son venin d'abord rend une démangeaison délectable, au moyen de quoi le coeur et les entrailles se dilatent et reçoivent le poison, contre lequel par après il n'y a plus de remède.Ne dites pas : « Un tel est ivrogne », encore 'que vous l'ayez vu ivre; ni : « Il est adultère », pour l'avoir vu en ce péché; ni : « Il est inceste », pour l'avoir trouvé en ce malheur; car un seul acte ne donne pas le nom de la chose. Le soleil s'arrêta une fois en faveur de la victoire de Josué, et s'obscurcit une autre fois en faveur de celle du Sauveur; nul ne dira pourtant qu'il soit ou immobile ou obscur. Noé s'enivra une fois et Loth une autre fois, et celui-ci de plus commit un grand inceste : ils ne furent pourtant pas ivrognes ni l'un ni l'autre, ni le dernier ne fut pas inceste; ni saint Pierre sanguinaire pour avoir une fois répandu du sang, ni blasphémateur pour avoir une fois blasphémé. Pour prendre le nom d'un vice ou d'une vertu, il faut y avoir fait quelque progrès et habitude; c'est donc une imposture de dire qu'un homme est colère ou larron, pour l'avoir vu courroucer ou dérober une fois....Encore qu'il faille être extrêmement délicat à ne point médire du prochain, si faut-il se garder d'une extrémité en laquelle quelques-uns tombent, qui, pour éviter la médisance, louent et disent bien du vice. S'il se trouve une personne vraiment médisante, ne dites pas pour l'excuser qu'elle est libre et franche; une personne manifestement vaine, ne dites pas qu'elle est généreuse et propre; et les privautés dangereuses, ne les appelez pas simplicité ou naïvetés; ne fardez pas la désobéissance du nom de zèle, ni l'arrogance du nom de franchise, ni la lasciveté du nom d'amitié. SAINT FRANÇOIS DE SALES.
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