LA LUTTE CONTRE LES PREJUGES A-T-ELLE UNE FIN ?
Publié le 16/05/2020
Extrait du document
«
LA LUTTE CONTRE LES PREJUGES A-T-ELLE UNE FIN ?
INTRODUCTION
Le mot préjugé vient du verbe latin praejudicare qui signifie juger préalablement.
Préjuger consisterait ainsi à juger avant d'être en mesure de le faire.
Ainsi lorsqu'on dit d'une personne qu'elle est pleine de préjugés, on signifiequ'elle est pleine d'idées toutes faites, d'opinions ou encore d'a priori.
On oppose alors le préjugé au jugement fondé,au savoir, à la connaissance ou à la science.
Savoir c'est alors aller contre les préjugés et montrer leur absence defondements.
Parler de la guerre contre les préjugés c'est évoquer le fait que nous les combattons parce que les préjugés doivent être combattus, et donc souligner d'emblée la dimension négative des préjugés.
En effet, le préjugé estsynonyme d'opinion sans véritable fondement et apparaît bien souvent comme un obstacle à la connaissance et àun rapport pacifique à l'autre.
Cette guerre a donc une fin (au sens de but) : que tous usent de la raison, cette faculté qui fait de nous des hommes.
On peut ainsi voir, par exemple, que l'histoire de la science est une lutte permanente contre lespréjugés, mais aussi que les rapports conflictuels aux autres ont bien souvent pour origine des préjugés c'est-à-diredes opinions préconçues sur les autres.
Dès lors, cette lutte, ce combat contre les préjugés peut-il un jour cesser,avoir une fin qui supposerait la disparition définitive de ces derniers ? Ne sommes-nous pas condamnés aux préjugés? Pourquoi cette question ? Parce que nous constatons que la connaissance de la vérité ne semble pas suffire àdétruire les préjugés.
Faut-il alors se résigner à penser que nous ne nous débarrasserons jamais des préjugés ? Unetelle résignation n'est-elle pas alors un abandon de la raison, faculté qui fait la grandeur de l'homme ? La questionsinitiale: "la guerre contre les préjugés a-t-elle une fin?" suppose bien d'autres questions mais trois sontessentiellement à retenir.
On pourrait, en effet, à juste titre, se demander d'une façon plus précise, à quellesconditions une guerre contre les préjugés peut-elle cesser? Mais, néanmoins, les préjugés peuvent-ils complètementdisparaître? Et enfin, pour finir, faut-il cesser de lutter contre les préjugés?
PREMIERE PARTIE :
A quelles conditions une guerre contre les préjugés peut-elle cesser?
A quelles conditions une guerre contre les préjugés peut cesser? La fin de cette guerre suppose ainsi que chacun soit dans un plein usage de sa raison afin de juger toujours en connaissance de cause et de ne plus selaisser aller à l'opinion.
Bachelard estime que l'opinion pense mal et qu'elle traduit des besoins de connaissances.
Nous retrouvons donc l'idée de préjugé selon laquelle dans un premier temps on juge avant de savoir et donc nous jugeons mal, etdans un second temps, cette méconnaissance de la situation invite à avoir plus de connaissance.
En effet, luttercontre les préjugés suppose d'apprendre à poser des problèmes et donc d'approfondir la connaissance.
Cettedémarche, très scientifique, consiste d'abord à dépasser les obstacles qui nuisent à la connaissance.
Il paraît doncpossible de lutter contre les préjugés même si cela demande de grands efforts.
Platon au livre 7 de la République nous décrit le chemin que suit le prisonnier que l'on détache du fond de la caverne.
En effet, le fond de la caverne incarne le lieu de l'opinion, du préjugé qui rend les hommes prisonniers de cequ'ils voient, incapables de juger véritablement.
Celui que l'on détache devient alors celui qui n'est plus prisonnier deses préjugés, il n'est plus soumis à ce que ses yeux voient mais est guidé par l'intelligence.
Dans ce texte on voitbien que cette progression qu'il nous décrit se fait à un certain prix.
Cela demande des efforts de passer au-delà denos préjugés.
Toutefois, si Platon nous montre qu'il est possible de lutter contre les préjugés, cela ne semble concerner qu'un seul homme et non tous les hommes.
En effet, un seul homme est délivré.
Cette lutte serait donc possible auniveau individuel et non au niveau collectif.
De plus, dans la suite du texte l'homme redescend dans la caverne etles autres essayent de le tuer.
On peut ici penser que Platon essaye de nous dire que la lutte contre les préjugésest sans fin et risque d'échouer sans cesse.
DEUXIEME PARTIE :
Les préjugés peuvent-ils complètement disparaître?
Si les progrès de la connaissance, si un meilleur usage de la raison fait reculer certains préjugés, ceci n'implique pas leur disparition totale.
En effet, certains préjugés persistent.
Avoir une préjuger c'est avoir des idéestoutes faites sur quelqu'un ou quelque chose sans soucis critique, sans aucune véritable réflexion.
En d'autrestermes c'est, juger sans savoir..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La fin de l'histoire et le dernier hommePas d'adversaire idéologique sérieux à la démocratie libéraleEvolution des sociétés humaines s'achèverait un jour : démocratieEt ceci pour deux raisons, une d'ordre économique et l'autre liée à la lutte pour la reconnaissance.
- Préparation à l’oral du baccalauréat de français Analyse linéaire n°4 - Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, 1990 (épilogue)
- Lecture Linaire n*3 Introduction : Juste la fin du monde Deuxième partie scène 3 « tu es là »
- JUSTE LA FIN DU MONDE EPILOGUE Jean-Luc LAGARCE, 1990
- Analyse linéaire Épilogue de Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce