Databac

La loi non écrite

Publié le 05/01/2022

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : La loi non écrite. Ce document contient 162 mots soit 1 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Citations.


« • Aypa+c,s vôp.os La loi non écrite Cette expression est particulièrement célèbre : dans I 'Antigone de Sophocle (vv.

453 sq., déjà citée par Aristote, Rhétorique, 1375a 35), c'est ainsi que la protagoniste désignait les lois absolues dont l'origine serait divine ( et plus précisément, celle qui obligeait une sœur à enter­ rer son frère), et qui seraient plus importantes que les lois promulguées par l'homme ou par la cité.

Cette locution, utilisée par de nombreux auteurs du cinquième et du quatrième siècle avant J.-C., ne désigne pas toujours les lois divines: Andocide (De mysteriis, 85-89) évoque une loi de Solon qui impose d'obéir aux lois écrites et fait de l'existence de lois non écrites la caractéristique d'une société archaîque, inadaptée à sa propre époque, qui donne au contraire de plus en plus d'importance à l'écrit (cette conception historique des lois non écrites revient sous la plume de Philon, Abraham, 5 ; 216 ; Décalogue, 1 et chez Flavius Josèphe, Contra Apionem, 2, 15S ).

Chez Thucydide par contre (2.

3 7, 3 ), les lois non écrites sont supérieures aux lois promulguées par les Etats, non parce qu'elles émanent des dieux, mais parce qu'elles sont issues de conventions; elles émanent au contraire des dieux chez Xénophon (Mémorables, 4, 4, 19-21 ).

Les auteurs judéo-chrétiens ( cf.

notamment Philon, De virtute, 195 : Clément Romain, Homiliae, 3, 47 : Nilus, Ep., 3, 283 [PG 79, 524c] ; Théodoret, Graecarum ajfec­ tionum curatio, 4, 57) reprennent à leur compte la conception de Sophocle.

Une vision plus laïque, en quelque sorte, est au contraire exprimée par I' Athénien des lois de Platon (7, 793ab : 8, 838b ; 8.

841b) et par l'étranger du Politique (295e ; 298e) ou chez Lysias ( 6, 10).

Ho, 11,is les passages où notre sentence prend un sens plus géné­ rique (cf.

notamment Platon, la République, 563d; Aristote, les poli­ tiques ..

1319b 40 ; Démosthène, 23, 70 ; Rhetorica ad Alexandrom, 1, 7 ; 36, 37; 38, 9; Philon, Heres, 295 ; Diogène Laërce, 3, 86: Denys d'Halicarnasse, Antiquitates Romanae, 2, 24 ; Strabon, 15, 1, 53; 15, 1, 66), les lois non écrites devinrent peu à peu synonymes de droit naturel (cf.

par exemple.

Démosthène, 18, 275 ; Denys d'Halicarnasse, Antiquitates Romanae, 1, 41 ; Basile, Homiliae in Hexaemeron, 8, 4, 20 ; Eusèbe, De pauperum amore, 35, 893 ; Sévérien, Commentaire sur Job, 56, 564 ), ou des us et coutumes ances­ traux d'un peuple ( cf.

Philon, De legatione, 115 ; De legibus speciali­ bus, 4; Hypothetica, 194: Galien, De humero, 18a, 416; Dion Chrysostome, 76, 1 ; Pseudo-Clément, Recognitiones, 9, 19; Eusèbe, Praeparatio Evangelica, 8, 7, 6; Michel Psellos, Poemata,, 8,210; Syrianos.

Commentaire sur le ll€pi urdaEwv d'Hermogène, 16), ou encore des décisions despotiques d'un souverain (Clément d'Alexandrie,, Stromata, 3, 4, 30 ; Eusèbe, Contra Julianum, PG 35, 625 ; Roman d'Alexandre, 3, 17).

Chez Plutarque (Apophthegmata loconica, 221 b ; cf.

aussi Septem Sapientium Convivium.

l 63a), les v6µ.oL spartiates sur le courage et l'héroïsme restèrent non écrits ; et chez Alexandre d' Aphrodise (De anima, 157) les lois concernant les passions, com­ munes à tous les hommes, sont elles aussi non écrites.

Chez les auteurs latins, Cicéron (Pro Mi/one, 10, cf.

aussi Oralor, 165) parle de loi non scripta sed nala pour désigner une loi ni apprise ni lue, mais qui est une loi de la nature: la même expression est reprise par Quintilien (9, 3, 81) : saint Ambroise (Exaemeron, 5, 16 ..

55 ; cf.

aussi Explanatio Psa/morom, 36, 69, 1) et Martianus Capella (De nuptiis Philologiae et Mercurii.

5, 520).

Pour Isidore (Origines, 2, 10, 1 ; 5, 3, 2; De diffe- rentiis verborom, 339), Rudolf de Liebegg (Pastorale novellum, 5, 18, 1639) et Sedulius Scottus (Co/lectaneum miscel/aneum, 53, 5) la non scripta /ex est une loi née d'une habitude enracinée dans les traditions, tandis que Rupert de Deutz (De Sancta Trinitale, 4 ; ln Genesim, 4, 313) parle de non scripta sed naturalis /ex.

Pour les humanistes, le fait que les lois de la nature soient perpetuae et invio/abiles, leur garantit plus d'efficacité que les lois humaines, qui peuvent toujours être abro­ gées: cf.

par exemple 'Jx8varla, un des Col/oquia d'Erasme.

Pour les reprises modernes, cf.

le récit de Tolstoî, Marchez pendant que vous avez la lumière (8).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles