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La ligne Maginot: Une sécurité trompeuse.

Publié le 17/05/2020

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Homme politique français. Élu député de la gauche démocratique en 1910, sous-secrétaire d'État à la Guerre (1913/14), il partit au front en 1914 comme simple soldat et fut grièvement blessé. Ministre des Colonies et des Pensions dans divers cabinets, puis ministre de la Guerre de 1922 à 1924, et de 1929 à sa mort, il fit voter la loi du 4 janv. 1930 sur la construction, à la frontière de l'E., d'une ligne fortifiée qu'on appela ligne Maginot. En raison du refus de la Belgique, la ligne Maginot ne fut pas poursuivie le long de la frontière franco-belge. En mai/juin 1940, l'armée allemande, qui avait lancé sa principale offensive par la Belgique, la prit à revers. La ligne Maginot, symbole d'une stratégie défensive, avait entretenu un sentiment de sécurité illusoire dans le commandement français.

« 1 / 2 La ligne Maginot Une sécurité trompeuse André Maginot (1877-1932) est un vété­ ran de Verdun .

Haut fonctionnaire, puis député, il devient secrétaire d'Etat à la Guerre, avant d'être grièvement blessé en 1914.

Il occupe divers postes ministé­ riels avant de prendre le portefeuille de la Guerre de 1922 à 1924, puis de 1929 à 1932.

En 1930, on vote la construction de la ligne fortifiée qui porte son nom.

En fait, l'idée remonte à la fin de la Première Guerre mondiale, qui a permis de cons­ tater l'efficacité des ouvrages militaires édifiés après la guerre de 1870-1871.

C 'est Painlevé qui a conçu le projet en 1925: il espérait défendre ainsi l'Alsace ­ Lorraine et la route de Paris en évitant des boucheries comme celle de Verdun .

Le plan initial prévoit des ensembles de fortifications massives de 20 km de front sur 15 de profondeur; munies d'artillerie sur tout leur pourtour, elles doivent assurer un feu continu ..

Mais l'état des fmances publiques interdit une réalisation aussi coûteuse; on se conten­ te donc d'une barrière frontale sans position de repli et nettement plus vulné ­ rable.

Chaque bastion est relié à son voisin par un réseau de communications souterrai­ nes; la ligne doit pouvoir résister trois mois aux pires assauts sans aucun ren­ fort; elle est équipée d'armes perfection­ nées, au champ de tir soigneusement calculé.

Toutes les constructions sont pourvues de dortoirs, d'arsenaux, d'hô­ pitaux, de salles de gymnastique, d'usi­ nes électriques; il y a même un chemin de fer souterrain.

Une série d'inonda­ tions artificielles complètent le dispositif.

193 0-1 940 En 1935, la France a déjà dépensé 7 milliards de francs, avant même l'achè­ vement de la ligne qui fait naître un sen­ timent de sécurité illusoire: on estime inutile de moderniser l'armement; l'avia­ tion, les chars, 1 'artillerie restent bien inférieurs à ceux de l'ennemi potentiel, ce que, très tôt, le général de Gaulle dé­ nonce.

De plus, la frontière franco­ belge, pour des raisons politiques, reste partiellement découverte.

La ligne encourage en outre la «mentalité Magi­ not», conception toute défensive de la stratégie, alors que la politique extérieu­ re française suppose l'initiative.

Cette contradiction ne tarde pas à se manifes­ ter: après le coup de force allemand en Rhénanie, le général Maurin, ministre de la Guerre, déclare devant la Cham­ bre: «Nous avons dépensé des milliards pour construire la ligne Maginot; nous ne serons pas assez fous pour aller au­ devant de cette barrière à je ne sais quel­ le aventure!» Au moment de la crise de Munich, les diplomates ne peuvent que céder au chantage hitlérien.

En 1940, la Wehrmacht n'a qu'à tour­ ner cette ligne incomplète pour la neu­ traliser: en juin , au moment de la capitu­ lation française, la ligne est, intacte , aux mains des Allemands. 2 / 2. »

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