la liberté chez Bergson
Publié le 20/08/2021
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Extrait texte du document: « La liberté selon BERGSON Dans la troisième partie de son Essai sur
les données immédiates de la conscience, Bergson applique sa méthode àun grand problème,
commun à la métaphysique et à la psychologie, le problème de la liberté.
Les philosophes se
demandent si l'homme a, ou non, le pouvoir de choisir, d'une façon relativement
imprévisible,entre diverses actions également possibles.
Selon eux, lorsque je réfléchis, en me
demandant si je ferai ou ne feraipas tel ou tel voyage, les deux solutions sont également
possibles, et nul ne pourrait prévoir avec certitude madécision, — si je suis libre.
Le
déterminisme scientifique, ou déterminisme physique, nie la liberté en s'appuyant sur l'idée de
la science et dumécanisme universel exigé par elle.
Le déterminisme psychologique nie la liberté
en invoquant l'analyse de l'actevolontaire et du caractère.
Au contraire la philosophie de la
liberté affirme que l'homme, lorsqu'il réfléchit, 'peutchoisir de façon imprévisible entre les
diverses actions possibles.
Bergson critique les différentes formes du déterminisme ; puis il
établit l'existence réelle de la liberté ; enfin il montreque le problème est né d'un malentendu.
*
* * Le déterminisme physique, sous sa forme la plus récente, est intimement lié aux théories
mécaniques, oumécanistes, de la matière.
L'univers est un amas de matière qui se résout en
molécules et en atomes.
Ces particulesexécutent des mouvements de toute nature.
Ces
mouvements élémentaires expliquent les phénomènes physiques,les actions chimiques, les
qualités de la matière que nos sens nous font connaître, chaleur, son, électricité, etc.
Cesmouvements sont soumis à une grande loi, la loi de la conservation de l'énergie : aucune
force ne peut ni se perdreni se créer.
Il n'y a point d'atome dont la position ne soit déterminée
par la somme des actions que les autresatomes exercent sur lui.
Or la matière qui entre dans la
composition des corps organisés est soumise aux mêmes lois que la matière nonvivante.
Il n'y a,
dans le système nerveux, que des molécules et des atomes qui se meuvent, s'attirent,
serepoussent.
L'état moléculaire du cerveau humain, à un moment donné, résulte des chocs que
le système nerveuxreçoit de la matière environnante : les sensations, les idées, les sentiments,
les désirs, tous les états deconscience, sont les résultantes mécaniques obtenues par la
composition des chocs reçus du dehors, avec lesmouvements dont les atomes de la substance
nerveuse étaient animés antérieurement.
Puis les mouvements moléculaires dont le cerveau est
le théâtre ont pour résultante une réaction de l'organisme surle monde environnant.
Mouvement réflexe ou action soi-disant volontaire et libre résultent nécessairement de l'étatdu
cerveau.
Puisque la loi de la conservation de l'énergie s'applique aux atomes du système nerveux
comme aux autres atomes,le mathématicien qui connaîtrait la position des atomes d'un
organisme humain à un moment donné, ainsi que laposition de tous les atomes de l'univers
capables de l'influencer, pourrait calculer, avec une précision infaillible, lesactions passées,
présentes et futures de la personne à qui cet organisme appartient, comme on prédit
unphénomène astronomique.
Bergson objecte, d'abord, que, même en acceptant, par
hypothèse, l'extension du principe de la conservation del'énergie aux vivants, il n'en résulterait
pas que la vie psychologique fût soumise à la même fatalité que la matièrevivante.
Il faudrait
d'abord prouver (on reviendra sur ce point important en étudiant, plus tard, les rapports de
l'âmeet du corps) qu'à un état cérébral donné correspond un état psychologique rigoureusement
déterminé.
Cettedémonstration est encore à faire.
Sans doute une vibration déterminée du
tympan, un ébranlement déterminé du nerf auditif, font apparaître en laconscience une note.
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