La laïcité en Turquie : l’abolition du califat en 1924 par Mustapha Kemal.
Publié le 20/06/2021
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«
Leo
Pechadre
1D
Axe 2.
États et religions : une inégale sécularisation.
Jalon 1 .
La laïcité en Turquie : l’abolition du califat en 1924 par Mustapha Kemal.
A l’aide des repères P.
384-385, du dossier P.
392-393, et en veillant à restituer les notions et le lexique spécifique, répondez à la
problématique suivante : En quoi l’abolition du califat bouleverse-t-elle la Turquie et le monde musulman ?
Dans le monde actuel, 22.5% de la population est de confession islamique.
Cette
communauté est fortement concentrée en Turquie où la majorité de ces habitants sont
musulmans.
Cela est dû en partie à l’histoire du pays.
En effet, la Turquie était avant 1924, un
état théocratique, cela signifie que le pouvoir politique du pays était assuré par l’autorité
religieuse et pouvait être exercé par l’un de ses représentants.
Ces derniers étaient le sultan
et le califat qui dirigeaient le pays.
Cependant, en 1924 l’Assemblée abolit le califat.
Ainsi,
nous pourrons nous demander en quoi l’abolition du califat, bouleverse-t-elle la Turquie et le
monde musulman.
Le 1 er
novembre 1922 l’assemble d’Ankara va abolir et destituer le sultanat ottoman.
Ainsi, le
cousin du sultan : Abdul Mejid deviendra calife.
Cependant, il aura comme seul pouvoir, la
puissance spirituelle et non des pouvoirs politiques.
Toutefois, suite à la proclamation de la
République deTurquie en 1923, l’Assemblée va voter l’abolition du califat le 3 mars 1924 pour
poursuivre « l’œuvre d’évolution de la Turquie ».
Cette décision va alors rompre le dernier
lien avec le passé de la Turquie puisque le califat représentait la tradition religieuse à la tête
des ottomans.
Selon Paul Gentizon, journaliste suisse qui est correspondant du quotidien Le
Temps en Turquie dans les années 1920, le califat représentait une puissance spirituelle, il
augmentait le prestige de la Turquie grâce à l’autorité qu’il exerçait sur les autres peuples et
surtout, il possédait tous les éléments d’une grande politique.
Mais ce journaliste explique
également que les dirigeants d’Ankara n’étaient pas du même avis puisqu’ils pensaient que le
califat avait précipité la ruine du peuple turc et que c’est cela qui a poussé Mustafa Kemal à
abolir le califat.
Suite à la réduction des pouvoirs du califat et à sa destitution, de
nombreuses réactions ont eu lieu en Turquie, mais aussi dans le monde musulman.
En effet,
en Egypte, et plus précisément, l’université d’Al-Azhar du Caire soutient fortement les
décisions qui ont été prises puisque selon eux, par cet acte, les Turcs ont apporté une
innovation sans précédent dans les annales de l’Islam.
Cependant, étant donné que le califat
disparaît à partir de 1924, tous les pays arabes anciennement « soumis » au califat, rejettent
la nouvelle autorité religieuse et spirituelle turque.
Ainsi, l’ancienne unicité religieuse
disparaît et les différents courants religieux (sunnisme, chiisme et alévisme) vont se séparer,
et même s’opposer.De plus, après cela, Mustafa Kemal a continué d’élargir sa politique de
laïcisation en accueillant massivement des femmes dans les universités ce qui n’était pas le
cas avant.
De surcroit, en 1926, il instaura une adaptation du Code civil occidentale et en
1928, la mention de l'islam comme religion de l’Etat turc est supprimée de la Constitution.
Enfin, en 1937, stade ultime, le principe de laïcité est inscrit dans la Constitution.Cependant,
la Turquie ne connaît pas de véritable séparation entre l’Etat et la religion.
En effet, dès le
lendemain de l'abolition du califat, le 4 mars 1924, Mustafa Kemal crée une direction des
affaires religieuses, le Diyanet, cette institution est placée sous l’autorité du gouvernement et.
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