La khata, l'écharpe de félicitéLa khata est symbole de courtoisie et de bénédiction.
Publié le 23/05/2020
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La khata, l’écharpe de félicité
La khata est symbole de courtoisie et de bénédiction.
C’est une
écharpe qui est d’abord signe d’une simple civilité, à la fois geste
d’offrande, d’accueil et d’échange courtois.
Elle est de toutes les
cérémonies, grandes ou petites, publiques ou familiales : le plus
souvent blanche, parfois orange ou jaune d’or quand elle est plus
particulièrement liée à la religion, elle prend en Mongolie la couleur
bleue du ciel.
Les plus belles écharpes sont en soie de qualité, souple et mousseuse,
légèrement moirée, à longues franges.
La formule sacrée du mani et les
huit symboles de bon augure sont tissés dans la trame.
C’est une très
longue pièce de tissu, de quatre mètres environ sur près d’un mètre de
large, qu’on réserve presque en exclusivité aux plus hauts hiérarques
religieux et aux personnalités marquantes.
Les khata des milieux aisés,
un peu moins somptueuses et plus répandues, sont toujours en soie,
mais de dimensions plus modestes : moins de trois mètres de long
pour une largeur de 90 cm.
Les plus courantes enfin sont nettement
plus petites, et relèvent davantage du symbole.
Elles sont rarement en
soie de nos jours, parfois encore d’un beau coton léger, mais le plus
souvent en tissu synthétique : juste le symbole d’un symbole.
Néanmoins, elles continuent de s’entasser avec la même ferveur au
pied des effigies divines, attestant la pérennité de la foi.
Comme les Tibétains sont réputés à la fois pour leur pragmatisme et
pour une subtilité proche de la perversité, la remise de la khata obéit à
un code plus riche en significations qu’il n’y paraît.
Aux échelons
supérieurs de la hiérarchie, par exemple pour un grand lama ou un
haut dignitaire civil, l’écharpe est offerte mains jointes à hauteur du
front, avec une cérémonieuse inclination du buste.
Le geste est alors
un témoignage de respect et de bonnes intentions.
Si la khata est
rendue, son propriétaire la gardera, car elle est désormais porteuse de
bénédictions, comme un talisman.
Si l’interlocuteur offre une autre
écharpe en retour, c’est un gage de protection, accompagné de v œ ux
précieux.
Entre personnes d’égal statut, l’échange se fait à hauteur d’épaule.
À
quelqu’un de plus jeune, elle est mise autour du cou.
Enfin, offrir un
présent dans une khata aura d’autant plus de valeur qu’à l’élégance du
geste s’ajoutera la complicité du partage..
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