La Grande ArméeUne phalange populaire.
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
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1 / 2 La Grande Armée
Une phalange populaire
Il a fallu beaucoup de temps pour for
mer la machine de guerre dont dispose
ra Napoléon: au 18-Brumaire, ce der
nier hérite d'une armée républicaine mal
organisée qui n'a obtenu
ses victoires
que grâce à son enthousiasme ou à son
importance numérique;
en Italie, sous le Directoire, les soldats de Bonaparte
étaient mal vêtus, mal armés, mal nour
ris et mal payés.
A peine au pouvoir,
le Premier consul
constitue une armée bien structurée et
bien hiérarchisée en régiments, brigades,
divisions et corps d'armée.
L'infanterie, instrument essentiel des
futures campagnes, est divisée en infan
terie
de ligne, opposée directement à
l'ennemi, et en infanterie légère, qui
comprend
les voltigeurs.
De même, la
cavalerie, chargée d'achever le travail de
l'infanterie, se compose d'une cavalerie de ligne, avec les dragons et les lanciers,
et d'une cavalerie légère, avec les hus
sards et
les chasseurs.
Quant à l'artillerie, son matériel n'est
pas renouvelé, mais s'aècroît fortement:
vers 1814, on compte
1200 canons pour 400 000 hommes, soit trois fois plus
qu'en 1800.
Dans La France et son armée, le général de Gaulle écrit: «Les Français ont tiré, à Austerlitz, 50000 coups de canon; ils en tirent, à Wagram, 96000; à la Moskova, plus de 100000; à Dresde, la seule artillerie de la Garde
lance 48000 boulets.» C'est au camp de Boulogne, en 1804, que la Grande Armée est intégralement
organisée; on l'entraîne au tir et à la
tactique; on la soumet à des revues et à
des défilés.
Son encadrement rappelle
1804-1815
celui de l'armée républicaine: ses sous
officiers sont des hommes sortant du
rang,
qui comprennent les problèmes de la troupe; de là, une fraternité remar
quable entre combattants; la France se sent unie au sein d'une armée qui, autrefois, se divisait en régiments à caractère
régional; l'intendance, le ravitaillement, le service de santé que réorganise le baron Larrey, la vaccination donnent
aux troupes une sécurité nouvelle.
La Grande Armée a un effectif moyen
de 600000 hommes; un état-major,
dirigé par Berthier, assiste l'Empereur.
Avec
les alliances, les conquêtes et les annexions, de nombreux étrangers vien
nent s'ajouter aux soldats français.
Malgré cette solide structure,
les militai
res en campagne ne sont pas toujours
disciplinés: des pillages, des meurtres,
des exactions diverses se produisent
souvent, notamment.
au cours de la
guerre d'Espagne.
La défaite
de Russie porte un coup fatal
à la Grande Armée.
Les guerres de la
Révolution et de l'Empire auront fait en
tout
1400000 victimes, parmi lesquelles 800 000 tués et 55 5 000 prisonniers ou
disparus.
Pourtant, les soldats de l'Em
pereur garderont pour leur chef un dé" vouement absolu, incarné par les gro
gnards de la Garde; de cet attachement
naîtra, par-delà les régimes, une solidari
té durable.
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