La fuite à VarennesLa révolte du roi prisonnier.
Publié le 17/05/2020
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La révolte du roi prisonnier
Au soir du 20 juin 1791, des ombres se glissent hors des Tuileries et montent
discrètement dans un fiacre.
Nul ne
reconnaît sous leurs déguisements le roi
et la reine, Madame Elisabeth, le dau
phin et sa sœur, qu'accompagne Mme
de Tourzel.
Le Suédois Axel
de Fersen,
qui joue
le rôle de cocher, va conduire la
famille royale jusqu'à la barrière Saint
Martin, où attend une grosse berline.
Quels motifs font donc agir Louis XVI?
Le roi n'ignore pas
les dangers que lui et
les siens courent à Paris.
Il garde,
d'autre part, l'arrière-pensée de faire
appel aux forces étrangères pour rétablir
l'ordre ancien et désire
se rapprocher
des frontières.
Enfin, hostile à la Consti
tution civile du clergé, qu'il a été con
traint de signer,
il a été outré, à Pâques,
de ce que la foule l'ait empêché de se
rendre à Saint-Cloud, où il voulait assis
ter à une messe dite par un prêtre réfrac
taire.
Refusant d'être prisonnier des
Pa
risiens, il a donc décidé d'aller rejoin
dre dans l'Est l'armée du marquis
de
Bouillé.
Maintenant,
la berline roule vers Mont
médy, mais
elle prend, dès le début, des
retards énormes sur l'horaire prévu:
les
hommes de Bouillé, las d'attendre, ne se
trouveront plus au rendez-vous fixé.
A
Sainte-Menehould,
le fils du maître de
poste Drouet reconnaît
le roi: il prend
aussitôt
un chemin de traverse et rejoint
la berline à Varennes, où
il fait arrêter
les fugitifs par l'épicier Sauce, procureur
de la Commune.
La petite
ville est pleine
25 juin 1791
de patriotes et les hussards de Bouillé ne peuvent ou ne veulent intervenir.
A Paris, l'Assemblée, prévenue par un
exprès, envoie trois commissaires, Bar
nave, Pétion et La Tour-Maubourg, à la
rencontre des prisonniers.
Après une
triste nuit dans l'arrière-boutique
de
Sauce, ceux-ci remontent en voiture.
Le
retour est un calvaire: sous une chaleur
torride, on avance lentement, et des
braillards, accrochés aux portières, inju
rient
le roi.
Après deux étapes à Châ
lons et à Meaux, le cortège atteint Paris,
dans un silence lourd de menaces.
Des
ordres ont
en effet été donnés: «Qui conque applaudira le roi sera battu, qui
conque l'insultera sera
pendu.»
Enfin, voici les Tuileries, mais que va
t-on faire du monarque? Selon la Cons
titution prête à être votée, on a besoin
d'un roi.
Malgré
les républicains qui ré
clament la déchéance, l'Assemblée vote
l'irresponsabilité du fugitif, prétendu
ment
«enlevé des Tuileries».
Furieux de
cette fiction,
les patriotes vont manifes
ter leur mécontentement:
le 1 7 juillet
une pétition déposée au Champ-de
Mars demande la mise en accusation de
Louis XVI.
L'affaire
se termine par une
fusillade meurtrière,
ce qui accroît les
rancœurs.
L'évasion manquée du roi va
hâter la marche de la Révolution.
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