La France : la métropolisation et ses effets Fiche
Publié le 21/02/2025
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La France : la métropolisation et ses effets
Fiche
La France est un pays très urbanisé, à l'image des autres pays industrialisés et développés : 82 % de la population vit dans
une aire urbaine.
L'urbanisation de la population française a été progressive depuis la seconde moitié du XIXe siècle qui a vu
une nette augmentation d'un exode rural qui s'est terminé dans les années 1960.
Depuis cette période, les villes concentrent
la population et structurent l'espace.
Ces dernières décennies ont vu une accentuation du processus d'urbanisation et des mouvements de population en faveur
des plus grandes métropoles (métropolisation), mais aussi une migration des citadins vers les périphéries rurales des
agglomérations (périurbanisation).
Ces mouvements de population ont aussi entraîné une redistribution des populations à
l'intérieur des villes et un certain accroissement des inégalités socio-spatiales.
Dans ce contexte, les espaces urbains, très
attractifs, sont des enjeux majeurs du développement.
I.
Mouvements de populations, urbanisation, métropolisation
1.
Une urbanisation en constante augmentation et une explosion des mobilités
• 82 % des Français vivent dans une aire urbaine, c'est-à-dire un pôle urbain et sa couronne périurbaine.
Mais ce chiffre cache une
réalité plus complexe.
61 % des Français vivent dans les espaces les plus urbanisés (centres-villes par exemple) et 16 % dans les
communes périurbaines (communes rurales en périphérie des villes).
Mais si l'on compte également ceux qui vivent en campagne mais
dans la sphère d'influence d'une agglomération (unité urbaine avec un tissu urbain continu regroupant une ville et ses banlieues), plus
de 90 % des Français sont en fait des urbains.
• Cette forte urbanisation entraîne un étalement urbain qui a commencé dans les années 1960.
Cette période correspond au « baby
boom » et à un important afflux d'immigrants appelés en France d'abord pour les besoins de la reconstruction puis en raison du
dynamisme économique.
L'augmentation de la population favorise alors l'extension du tissu urbain et en particulier celui des
banlieues où l'on construit de grands immeubles pour abriter les populations les plus modestes.
À cette époque, la forte croissance économique française entraîne aussi une augmentation des salaires et le développement de la
classe moyenne.
Cette dernière cherche une accession à la propriété individuelle (encouragée par l'État) : les zones d'habitat
pavillonnaire commencent à se développer dans les communes périurbaines.
Actuellement, les centres-villes qui étaient davantage
délaissés sont réhabilités et de nouveau attractifs.
• L'étalement urbain est avant tout source de problèmes pour les communes urbaines : il nécessite un important développement des
infrastructures de transport, ce qui entraîne un bétonnage de plus en plus important de vastes surfaces : on parle d'artificialisation
du milieu.
Combiné avec le règne de la voiture individuelle, l'étalement urbain entraîne en effet une très forte augmentation des mobilités
et des migrations pendulaires (aller et retour du lieu de domicile au lieu de travail).
Il a aussi pour conséquences un engorgement
des transports (embouteillages) et une augmentation de la pollution atmosphérique urbaine (nuage de pollution au dessus des
villes, smog).
Dans ce contexte il n'est pas étonnant de voir se développer des pôles urbains secondaires (satellites) autour des villes avec non
seulement un habitat résidentiel, mais également des activités économiques et des emplois.
D'une manière générale, l'étalement urbain
et l'augmentation des mobilités constituent des problèmes pour les municipalités qui veulent développer des villes durables.
2.
Un territoire très métropolisé
• La France est constituée aujourd'hui d'un important réseau urbain très diversifié.
Paris, ville-monde, reste au cœur de ce réseau.
Avec son aire urbaine (région parisienne), elle représente plus de 11,8 millions de Français, soit 18,5 % de la population totale.
Elle
participe largement à la croissance démographique nationale (son déficit migratoire, dû au départ des retraités, est largement
compensé par un solde naturel positif du fait de la jeunesse de sa population).
Paris concentre également les plus importantes fonctions de commandement, que ce soit du point de vue politique, économique,
scientifique, ou culturel.
Cette concentration des pouvoirs au niveau de la capitale est un héritage historique que les différents efforts de
décentralisation n'ont jamais réussi à contrecarrer.
C'est de plus une ville mondiale, interface entre la France, l'Europe et le reste
du monde (70 % du trafic aérien français, la quasi-totalité du trafic aérien international).
Elle est ainsi la première capitale
européenne avec Londres.
Son dynamisme économique (elle génère à elle seule 29 % du PIB français) et sa très forte attractivité
(45 % des cadres à haut niveau de qualification travaillant dans les secteurs clés) renforcent encore sa domination écrasante sur le reste
du réseau urbain français : on peut ici parler de macrocéphalie.
• En dehors de Paris, le réseau urbain français comporte sept grandes métropoles qui dominent en province : Lyon, Aix-Marseille,
Lille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Strasbourg (Grenoble, Montpellier, Rennes, Nice sont presque des métropoles).
Ce sont des villes pour
la plupart moins puissantes que la moyenne des grandes métropoles de la dorsale européenne mais elles exercent un réel pouvoir de
commandement sur leurs régions et, pour certaines, au-delà.
La politique de développement des « métropoles d'équilibre », lancée en 1963 par la DATAR (Délégation interministérielle à
l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale) pour contrecarrer l'hypercentralisation du pays, a donc porté ses fruits.
Ces
métropoles françaises investissent dans des projets ambitieux et renforcent leurs liens entre elles et avec la capitale mais aussi avec les
villes étrangères.
Cette multiplication des liens et des réseaux en dehors de Paris favorise l'émergence d'un réseau urbain
polycentrique en France qui n'est pas uniquement centré sur la capitale : on parle d'un archipel métropolitain.
• Les plus petites villes ou les villes intermédiaires de tailles moyennes (entre 20 000 et 100 000 habitants environ : elles sont une
vingtaine en France) perdent en revanche de la population au profit des villes plus importantes qui attirent les hommes et les activités :
c'est le phénomène de métropolisation.
Selon le niveau de développement et d'attractivité de leur région, elles peuvent cependant maintenir leur population, surtout si elles
sont à proximité d'une grande métropole (sud et ouest de la France).
Mais elles ont une structure économique souvent très fragile
(beaucoup de services) et parfois très spécialisée : la délocalisation d'une entreprise importante ou de services publics (fermeture de
casernes par exemple) peut être source de fragilité.
Les villes intermédiaires n'ont ainsi pas de rayonnement international, voire
national : elles dominent uniquement leur département ou une aire urbaine somme toute assez limitée.
Exercice n°1
Exercice n°2
II.
Aménager les villes : réduire les fractures sociales et spatiales
L'étalement urbain et la métropolisation
• Le développement et l'attractivité des villes, en particulier des plus grandes métropoles, a favorisé l'explosion des prix du foncier
dans les centres-villes historiques le plus souvent réhabilités (ce sont pour les mairies de véritables vitrines qu'il faut entretenir
pour valoriser l'image de la ville).
Cette spéculation immobilière est particulièrement sensible dans les sept grandes métropoles
françaises, et encore davantage à Paris.
Principale conséquence : un processus de gentrification....
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