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La France : la métropolisation et ses effets

Publié le 10/05/2024

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« La France : La métropolisation et ses effets Introduction Le territoire français est un espace largement urbanisé puisque plus de 75 % de la population française vit en ville.

La ville (l’unité urbaine) se définit par l’INSEE comme un espace présentant une zone de bâti continu qui compte au moins 2 000 habitants.

Comme le reste du monde, la France est touchée par le phénomène de métropolisation qui voit la concentration des hommes et des activités dans les métropoles.

Or, métropoles ce n’est pas ville ! On voit se dégager une grande diversité de situations et de dynamiques qui marquent les espaces urbains français. Problématique : Comment la métropolisation recompose-t-elle les espaces urbains en France ? I.

La macrocéphalie de Paris renforcée par la métropolisation. A.

Paris, ville globale.

Paris est la capitale de la France mais c’est aussi une ville globale ce qui signifie que son rayonnement s’exerce à l’échelle mondiale. Sa domination s’appuie sur d’un point de vue historique sur la volonté de construire le territoire national autour de Paris (réseaux de communication en étoile autour de Paris). La ville a donc bénéficié de plusieurs siècles de centralisation.

Elle concentre les fonctions métropolitaines de commandement et demeure très attractive (IDE, tourisme).

Elle accueille des évènements internationaux comme les congrès et salons (Mondial de l’automobile).

Sa nomination pour l’organisation des JO de 2024 symbolise son classement dans les villes globales.

La mégapole de Paris concentre près de 12 millions d’habitants dans une région urbaine qui regroupe l’Île de France et dans laquelle on va trouver des espaces de recherches de type technopoles (Paris-Saclay), des espaces de logistiques (Roissy).

Le quartier des affaires de la Défense est considéré comme le 4e quartier d’affaires au monde (attractivité) et le 2ème d'Europe. B.

Un espace marqué par des recompositions spatiales importantes. Même si la course à la verticalité épargne Paris, la ville connaît elle aussi le développement de grands projets architecturaux comme le musée J Chirac-Quai Branly, la Philharmonie de Paris sans oublier la pyramide du Louvre.

Ce dynamisme lui permet d’être très attractive d’un point de vue touristique puisque Paris est la ville la plus visitée au monde avec 28 millions de touristes en 2018 et 40 millions en prenant en compte l’ensemble de l’aire urbaine.

Pour continuer de lutter à l’échelle mondiale, la métropole du Grand Paris a été créée en 2016.

Regroupant 123 communes, cette nouvelle collectivité développe une politique de transports et de spécialisation économique pour faciliter les mobilités et éviter la saturation des réseaux.

C’est dans cette logique qu’a été pensé le projet du Grand Paris Express avec 200kms de nouvelles lignes de métro et 68 gares.

Du fait des prix très élevés, la mégapole de Paris est touchée par le phénomène de gentrification qui voit les populations les plus pauvres rejetées dans les quartiers en périphérie au profit de populations aisées qui vont transformer le quartier.

La multiplication des locations privées d’appartements conduit à une accélération de la hausse des loyers (Paris possède près 60 000 annonces chez Airbnb) et à une baisse des populations dans certains arrondissements.

Plus généralement, la fragmentation socio-spatiale est croissante.

Les quartiers défavorisés de banlieue restent trop souvent à l’écart des dynamiques de métropolisation, malgré les politiques d’aménagement du territoire (village Olympique de Paris 2024 en Seine Saint Denis). C.

La Macrocéphalie parisienne. L’indice de primatie qui calcule le rapport entre le nombre d’habitants de la ville la plus importante et celui de la deuxième ville la plus peuplée atteste de la domination de Paris à l’échelle nationale : Paris et l’Île-de-France concentrent près de 20 % de la population, 30 % du PIB français.

Le quartier de la Défense concentre à lui seul près de 20 % des sièges des grandes entreprises françaises.

La primatie de Paris est l’une des plus importantes des pays des Nords.

On parle de macrocéphalie (développement disproportionné de la ville la plus peuplée par rapport au reste du territoire).

Le développement de Paris limite le développement des villes les plus proches (Amiens, Rouen par exemple), malgré les politiques de décentralisation qui se sont multipliées depuis les années 80.

Cependant, l’attractivité parisienne est à nuancer au niveau national.

Le solde migratoire de Paris est négatif (-0.9 %) ce qui signifie que les personnes qui quittent Paris sont plus nombreuses que ceux qui s’y installent.

En effet, de nombreuses personnes vont partir de la mégapole de Paris à la recherche d’un meilleur cadre de vie (moins de temps de transport, loyers moins élevés donc vie plus facile…). II.

Un renforcement de l’attractivité des métropoles régionales. A.

Le dynamisme des métropoles françaises. En France, on dénombre 22 métropoles.

Une métropole c’est avant tout un statut administratif qui est définie depuis 2010 et qui a été réaffirmé par la Loi MAPTAM de 2014 (modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles) qui leur a confié des compétences accrues afin de contrebalancer la macrocéphalie de Paris et de lutter dans la compétition avec les autres métropoles européennes.

Pour se faire, elles développent des aménagements de haut niveau : • Quartiers d’affaires (Euralille, Lyon Part-dieu) • Aéroports internationaux (Lyon, Nice) • Technopoles (Nice-Sophia Antipolis, Grenoble) Les métropoles vont organiser et structurer un réseau urbain de proximité.

Elles vont concentrer les dynamiques de recherche et de croissance et sont connectées entre elles et avec Paris par un réseau de voies de communication plus ou moins complet illustré par les lignes TGV.

Ces métropoles sont en concurrence entre elles et avec les autres métropoles européennes et pour être attractives, elles vont mettre en place des projets de rénovation urbaine et créer des musées très modernes (MUCEM à Marseille). Ces espaces métropolitains connaissent eux aussi des problématiques d’étalement urbain, de fragmentation sociospatiale mais de manière différenciée.

Les métropoles les plus dynamiques comme Nantes ou Bordeaux ont beaucoup de mal à maintenir des espaces de mixité sociale.

Marseille et Lille font partie des métropoles avec les plus fortes inégalités, notamment en lien avec la gentrification et le développement des quartiers résidentiels fermés (20 % à Marseille). B.

La hiérarchie métropolitaine française. Derrière la domination de Paris se met en place une hiérarchie des métropoles françaises : • Lyon, Strasbourg et Lille sont considérées comme.... »

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