La France et l'Italie, de Louis XII à Catherine de Médicis

« BERNARD Eric Dissertation d’Histoire Moderne Licence 2 Sujet : « La France et l’Italie, de Louis XII à Catherine de Médicis » « Le Roi Très Chrétien est complètement tourné vers les choses de l’Italie » disait le nonce du pape Jules III.

Cette formule résume bien l’obsession des rois de France, dont le regard était centré sur l’Italie, et ce, pour diverses raisons.

En effet, la rinascita débuta en Italie dès le XIVe siècle mais atteignit son apogée au cours du XVIe siècle.

L’Italie en était donc l’instigatrice et les projecteurs de la scène européenne braqués sur ses artistes, ses peintres, ses architectes, etc.

En outre, l’Italie, durant plusieurs décennies, fut le théâtre d’un cycle de longues et coûteuses guerres, mieux connu sous le nom de guerres d’Italie, qui débutèrent sous le règne de Charles VIII, en 1494.

Il semble par ailleurs important de noter le fait que le nom « Italie » n’avait pas le même sens à l’époque qu’aujourd’hui.

En effet, aujourd’hui, le mot « Italie » désigne un pays, un Etat avec des institutions, etc., tandis qu’à l’époque, l’Italie désignait un vaste territoire dans lequel se trouvaient de nombreuses cités-états autonomes à l’instar de Gênes, Venise, Florence, etc… Il n’y avait donc pas forcément d’unité entre celles-ci. Il semble intéressant de se demander quelles relations entretinrent la France et l’Italie sur la période s’étalant du règne de Louis XII à Catherine de Médicis, soit de 1498 à 1589. Une première partie traitera donc des ambitions territoriales des rois de France en Italie ; une deuxième partie s’attachera à l’empreinte artistique et culturelle italienne dans le royaume de France.

Enfin, la troisième partie traitera des relations politiques et diplomatiques entre la France et l’Italie. I) Les ambitions territoriales des rois de Frances en Italie et les guerres d’Italie Tout d’abord, Louis XII, François Ier et Henri II eurent en commun les ambitions territoriales en Italie, suivant les pas de Charles VIII. Tout d’abord, Louis XII, sacré roi en la cathédrale de Reims en 1498, revendiqua, outre Naples, Milan.

Le royaume de Naples était en effet gouverné par la maison d’Anjou (maison cadette des Capétiens), mais tomba aux mains d’Alphonse V, roi d’Aragon, en 1442.

René d’Anjou, dernier représentant de la maison d’Anjou mourut, léguant alors les droits sur le royaume de Naples au royaume de France.

Quant à Milan, Louis XII entendit bien récupérer ce duché, au nom de sa grand-mère, Valentine Visconti.

Voilà donc les raisons pour lesquelles le « Père du peuple » prépara minutieusement et sur conseil du cardinal- archevêque de Rouen sa campagne italienne.

L’année 1499 vit le rapprochement du royaume de France et de la république de Venise par la signature du traité de Blois, qui permit à la couronne française d’obtenir la région de Crémone en échange d’une protection militaire.

Après que Louis eut conquis le duché de Milan fin 1499, il se tourna vers le royaume de Naples, qui aboutit au traité de Grenade, signé en 1500 par Louis XII et Ferdinand d’Aragon.

Ce traité partagea le royaume de Naples entre la France et l’Espagne.

Le roi de Naples trouva refuge en France et obtint le titre de duc d’Anjou, en contrepartie de son renoncement à la. »