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La France dans l'Europe des nationalités

Publié le 01/05/2024

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« THEME 2 LA FRANCE DANS L’EUROPE DES NATIONALITES : POLITIQUE ET SOCIETES 1848-1871 CHAPITRE 1 La difficile entrée dans l’âge démocratique : La 2ème République et le Second Empire Les 10 et 11 décembre 1848, les 1ères élections présidentielles au suffrage universel masculin de l’histoire de la République française sont organisées.

Louis Napoléon Bonaparte, neveu de l’Empereur Napoléon 1er, est élu Président de la République avec près de 75% des voix.

La 2 ème République (1848-1852) marque le début de la démocratie en France (démocratie = régime politique dans lequel les citoyens, dont les droits sont garantis, s’expriment par le vote). Mais cette entrée dans l’âge démocratique est difficile et s’efface avec le Second Empire de 1852 à 1870. Problématique : pourquoi la France échoue-t-elle à devenir une démocratie entre 1848 et 1870 ? I / La 2ème République de 1848 à 1852 : un échec ? A) La 2ème République : une démocratie politique  Le 24 février 1848, la Monarchie de Juillet et le roi Louis-Philippe Ier sont renversés suite à une insurrection parisienne du fait de la restriction des libertés de réunion et de presse mais aussi à cause de la crise économique.

Un gouvernement provisoire, la République, est proclamée par Alphonse de Lamartine.  Les principales mesures démocratiques sont mises en place : - Le 5 mars 1848, droit de vote : adoption du suffrage universel masculin (les femmes sont exclues). - Le 27 avril 1848 : abolition de l’esclavage par Victor Schoelcher dans toutes les colonies. - La liberté de la presse et des réunions publiques est restaurée. - Suivant les demandes des hommes de gauche présents au gouvernement provisoire, des mesures sociales sont promulguées.

Pour lutter contre le chômage, des ateliers nationaux sont créés dès le 27 février 1848 afin d'embaucher des volontaires pour des grands travaux.

La droite y voit une possibilité d'éviter de nouvelles émeutes.  La Constitution est votée le 4 novembre 1848.

Les pouvoirs sont séparés : - Pouvoir législatif : Assemblée Nationale (vote les lois).

Elle est élue et ne peut être dissoute. - Pouvoir exécutif : Président de la République (applique les lois).

Elu au SU pour 4 ans, mais non rééligible.

Il dirige le gouvernement, l’armée et l’administration.

Il ne peut refuser de promulguer les votes lois votées par l’AN. - Pouvoir judiciaire : magistrats (juger en fonction de la loi). B) L’échec de la démocratie sociale En 1848, de nouveaux idéaux apparaissent :  Les ouvriers vivent avec de faibles salaires et revendiquent un meilleur partage de richesse.  Les femmes réclament des droits sociaux (divorce) et politique (vote).  La République séduit des personnalités artistiques et littéraires, comme Georges Sand, qui s’engage auprès des socialistes, prenant position dans les journaux comme La Cause du Peuple, fondé en avril 1848.

L’idéal politique est une démocratie sociale (courant démocratique favorable à une citoyenneté sociale fondée sur l’égalité). Mais les idéaux vont rapidement disparaitre :  Inquiet par les insurrections qui pourront avoir lieux dans les ateliers nationaux, le gouvernement les fait fermer, enrôlant dans l’armée les ouvriers de – de 25 ans qui y participaient et renvoyant les autres en province.

En réaction, une nouvelle révolution éclate à Paris en juin 1848 : elle fait entre 3000 et 5000 victimes et 12000 prisonniers.  Du 22 au 28 juin, une insurrection des ouvriers éclate à Paris en signe de protestation.

Les tensions se multiplient.

Bourgeois et ouvriers s’opposent sur la question de la propriété (les bourgeois défendent la liberté de la propriété privée alors que les ouvriers revendiquent la propriété étatique au service de la collectivité).

Ces tensions sont réprimées par le général Cavaignac qui devient le chef du gouvernement.

L’agitation des villes tranche avec le calme des campagnes plus attachés aux traditions.

Les libéraux et la bourgeoisie craignant la prise de pouvoir par les socialistes se rangent progressivement derrière une majorité qui soutient le « parti de l’Ordre » et derrière Cavaignac.

Les mesures sociales sont annulées, la presse socialiste est censurée et plusieurs socialistes sont incarcérés ou s’exilent. C) Un tournant sous la 2ème République (la prise de pouvoir par LNB)  Les élections présidentielles sont prévues le 10 novembre 1848.

Le 11 décembre 1848, LNB, neveu de Napoléon 1er, est élu avec près de 75% des voix.  Elections d’avril 1849 : victoire du Parti de l’Ordre (alliance politique regroupant les monarchistes et les républicains modérés).

Il est attaché à la propriété privée et hostiles à la démocratie sociale.  L’AN vote une série de lois limitant la démocratie en 1850 : - Exclusion du SU des hommes ne résidant pas plus de 3 ans de suite dans la même commune - Restriction des libertés de réunion et de la presse - Loi Falloux permet à l’église de jouer, à nouveau, un rôle majeur dans l’enseignement  Une fois élu Président de la République, LNB déjoue les plans des membres du Parti de l’Ordre qui l’ont poussé vers le pouvoir.

Il entend gouverner de manière personnelle, tout en entretenant un lien direct avec le peuple.

En 1851, il entre en conflit avec l’AN qui refuse de modifier la Constitution pour lui permettre de se présenter à nouveau aux élections présidentielles.  Le 2 décembre 1851, le jour anniversaire du couronnement impérial et de la bataille d’Austerlitz, et alors que son mandat est sur le point de s’achever, LNB opère un coup d’état (coup d’état = renversement d’un pouvoir de façon violente et illégale). L’armée qui le soutient réprime toute résistance.

L’AN est dissoute et le SU est rétabli.  Le 21 et 22 décembre, il fait réaliser un plébiscite qui lui accorde 7,5 millions de « oui » approuvant la rédaction d’une nouvelle Constitution.

LNB se fait alors appeler « prince-président », annonçant un rapide changement de régime.  14 janvier 1852 : nouvelle Constitution qui établit une dictature au profit du « Prince-Président » qui est nommé pour 10 ans et concentre tous les pouvoirs. C’est la fin de la IIème République. II / Le Second Empire de 1852 à 1860 : un empire autoritaire A) Un encadrement très étroit des pratiques démocratiques Après avoir fait approuver son coup d’état par plébiscite (plébiscite = vote par lequel les citoyens se prononcent pour ou contre un texte ou une mesure), le 2 décembre 1852, LNB devenu Napoléon III, rétablit l’Empire. Les élections nationales sont encadrées.

Tous les 6 ans, les élections au Corps législatif (nom de l’assemblée) se font par des candidatures officielles : les préfets sélectionnent des candidats dévoués à l’Empereur et leur assurent une importante publicité.

En 1857, les bonapartistes remportent 276 sièges, contre seulement 7 pour l’opposition.

Le nombre élevé d’abstentionnistes (+ de 35%) montre qu’une partie des électeurs n’approuve pas ce système. Les élections des conseillers municipaux sont, elles aussi, très encadrées.

Le pouvoir exécutif, à travers le préfet, nomme le maire, qui n’est pas forcément choisi parmi les conseillers municipaux.

Celui-ci devient un fonctionnaire au service du régime, qui doit prêter serment. B) Une intense répression des opposants au Second Empire Les républicains tentent de s’opposer au régime.

Minoritaires après la victoire électorale du Parti de l’Ordre en avril 1848, ils s’unissent contre le coup d’état de 1851.

Ils dénoncent la mise en place d’un exécutif tout puissant mais ne parviennent pas à empêcher le coup d’état. La répression débute après le coup d’état : + de 26 800 personnes (dont 80 députés) sont jugées.

La répression atteint son apogée avec la Loi de Sûreté générale en 1858.

La répression prend des formes variées : arrestations, emprisonnements, déportations, proscriptions (proscription = bannissement pour des raisons politiques).

L’exil permet au régime d’être débarrassé de ses opposants.

En 1853, 5000 républicains sont encore en prison ou en déportation.

L’opinion publique critique la répression : Napoléon III en tient compte et proclame une amnistie générale en 1859.

Mais certains proscrits refusent de rentrer, tel Victor Hugo. C) Les ambitions d’ordre, de grandeur et de prestige du régime Napoléon III renforce l’ordre dans l’Empire :  Il va développer l’administration : les forces de police sont triplées.

Cette politique, inspirée du Césarisme définit le bonapartisme (césarisme = régime autoritaire inspiré de l’Antiquité où Jules César partageait le pouvoir avec le Sénat / bonapartisme = style de gouvernement initié par Napoléon Ier et pratiqué par Napoléon III, marqué par l’attachement à certaines valeurs de 1789 mais aussi l’attachement à un pouvoir exécutif fort).  Il mène une politique intérieure de grandeur.

Il veut un Etat fort, qu’il exprime à travers des symboles imposants : - Les résidences impériales, comme le palais des Tuileries, sont le théâtre d’une vie de cour fastueuse avec des soirées et des bals nombreux - Des édifices sont construits (le Nouvel Opéra de Paris par Charles Garnier) ou restaurés (la Cathédrale Notre-Dame de Paris par Eugène Viollet-le -Duc) afin de montrer la splendeur de la France - La modernisation de l’économie est encouragée : les innovations sont présentées à la 2ème Exposition Universelle, organisée à Paris en 1855 et l’Etat.... »

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