La fleur de lotusOmniprésente dans les représentations bouddhiques, la fleur de lotussemble indissociable des divinités qui peuplent ce monde où,étroitement mêlées, ombres et lumières n'en finissent pas de jouer àcache-cache sur l'Octuple Sentier de l'Éveil.
Publié le 23/05/2020
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La fleur de lotus
Omniprésente dans les représentations bouddhiques, la fleur de lotus
semble indissociable des divinités qui peuplent ce monde où,
étroitement mêlées, ombres et lumières n’en finissent pas de jouer à
cache-cache sur l’Octuple Sentier de l’Éveil.
Symbole cardinal, le lotus
l’est depuis la nuit des temps védiques indiens : qu’il soit ouvert ou en
bouton, blanc, rose, rouge ou bleu, il est associé à un aspect déterminé
de l’enseignement, ou de la sagesse, et il en traduit un trait révélateur.
Rappel implicite de la vraie nature de l’homme, le lotus y renvoie par
analogie : il a beau naître dans la fange boueuse des étangs assoupis,
une fois qu’il a traversé la perfide douceur de l’eau, il jaillit et
s’épanouit dans l’air ou à sa surface comme un miracle d’harmonie
perpétuellement renouvelé.
La fascination qu’il exerce depuis si
longtemps sur l’esprit des hommes a conduit les artistes d’Asie à le
choisir comme assise privilégiée des Bouddhas et des bodhisattvas,
tandis qu’il est dans le même temps l’un des attributs les plus
fréquents des divinités protectrices ou bienveillantes.
Le Protecteur
attitré du Haut Pays, Chenrésig, est incarné parmi les hommes par son
émanation le dalaï-lama, qui porte le titre de Seigneur du Lotus Blanc,
cette couleur qui résume en elle toutes les autres symbolisant la
perfection spirituelle du Bouddha.
Rose, le lotus est l’apanage de Siddh¯ arta, le Bouddha historique.
Rouge, la fleur représente la compassion, ou encore la nature originelle
des bodhisattvas, et est alors directement associée à
Avalokiteshvara-Chenrésig, tandis que le lotus bleu, toujours figuré en
bouton, est un emblème distinctif de Manjushri, bodhisattva de la
connaissance, celui qui est l’image de la victoire de l’esprit sur les sens.
Sa double nature fait parallèlement du lotus un symbole solaire, dans
la mesure où les variations de sa floraison se déclinent en fonction de
la puissance de l’astre.
Ses huit pétales stylisés renvoient
naturellement à l’Octuple Sentier, et il accompagne les Tibétains dans
la psalmodie en solitaire, il peut symboliser le Bouddha lui-même,
voire le double aspect, masculin et féminin, de la divinité : entre la
corolle et la tige, il y a une complicité qui est aussi complémentarité,
comme sont complémentaires l’ombre et la lumière qui sculptent les
creux et les bosses de l’existence quotidienne..
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