La démocratie

« LA DEMOCRATIE 1- La démocratie, dont l'étymologie grecque associe le "démos" signifiant le peuple et le "kratos" signifiant le pouvoir, émerge au Vème siècle avant Jésus-Christ à Athènes.

Sur l'Agora, alors place centrale de rassemblement dans la capitale grecque, les citoyens se livrent à des débats et participent directement à la prise de décisions régissant la cité.

Cette forme de démocratie athénienne se caractérise ainsi par son caractère direct, les citoyens exerçant le pouvoir de manière immédiate.

Au XIXe siècle, Abraham Lincoln se distingue en élaborant une théorisation approfondie des principes démocratiques. Simultanément, la démocratie prend forme au sein des sociétés occidentales.

L'émergence du parlementarisme britannique, consacrée par la promulgation du Bill of Rights en 1689, marque un jalon significatif lors de la "révolution Glorieuse".

Cet événement consolide la monarchie mixte tout en réaffirmant le rôle du parlement face à la couronne.

Un siècle plus tard, lors de la Révolution française, s'érige la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Celle-ci énonce des principes fondamentaux, consacrant l'égalité des citoyens devant la loi et reconnaissant les droits naturels et inaliénables de l'homme.

Cette révolution marque la fin de siècles de gouvernement monarchique absolu en France et inaugure le concept de souveraineté populaire, où le pouvoir émane directement du peuple. 2- La formulation contemporaine qui s'est solidifiée en Occident tout au long du XXe siècle comporte divers critères essentiels.

Parmi ceux-ci figurent l'élection au suffrage universel, le pluralisme politique, la tenue d'élections libres, la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) et l'indépendance du système judiciaire.

La démocratie doit également assurer la préservation des libertés publiques, comprenant la liberté d'expression, la liberté d'opinion, le droit de réunion et la liberté de la presse. Néanmoins, il est crucial de souligner que la démocratie ne se présente pas sous une forme unique, mais plutôt sous différentes déclinaisons, chacune marquée par son propre récit, ses atouts distincts et ses vulnérabilités spécifiques.

Chacune des démocraties, au gré de son histoire singulière, porte en elle des forces et des faiblesses qui lui sont propres. 3- Toutefois, au sein de ces démocraties, divers enjeux se manifestent, tels que l'insuffisance de diversité parmi les représentants, la persistance de la corruption, l'influence prépondérante des lobbys, le déficit d'indépendance de l'appareil judiciaire, les atteintes aux libertés de la presse, les risques inhérents à la manipulation de l'opinion à travers les réseaux sociaux, ainsi que la propagation insidieuse de fausses informations. Par exemple, le manque de diversité au sein des organes représentatifs peut se concrétiser par une sousreprésentation persistante de certains groupes sociaux, limitant ainsi la pluralité des voix entendues.

De même, la corruption peut se manifester dans des pratiques néfastes qui détournent le pouvoir au détriment de l'intégrité et de l'équité.

Le pouvoir d'influence des lobbys peut, quant à lui, altérer la neutralité des décisions politiques au profit d'intérêts particuliers. L'indépendance limitée de la justice peut engendrer des inquiétudes quant à la préservation des droits et libertés fondamentaux, tandis que les entraves aux libertés de la presse peuvent restreindre la diffusion d'informations cruciales.

Par ailleurs, les réseaux sociaux, bien que puissants vecteurs de communication, peuvent également devenir des espaces propices à la manipulation de l'opinion et à la dissémination de fausses informations, compromettant ainsi la santé du débat public. 4-L'idée d'universalisme, véhicule une portée qui s'étend à l'ensemble de l'humanité.

Dans cette optique, la démocratie se présente comme une entité universelle, arborant des valeurs qui transcendent les particularités individuelles, offrant à chaque être la possibilité de s'approprier ces fondements au sein de la société.

Parmi ces piliers, il est possible de trouver des valeurs telles la justice, l’égalité, la nécessité de représentativité, ainsi que le droit à la liberté. Les événements des Printemps arabes en 2011 ont cristallisé cette réalité universelle de la démocratie. Ils ont mis en lumière le fait que les aspirations à une représentation directe et équitable sont des aspirations largement partagées par les peuples à travers la plupart des parties du monde.

Ces mouvements populaires ont dépassé les limites géographiques et culturelles, illustrant ainsi l'universalité des principes démocratiques qui résonnent dans les aspirations humaines, indépendamment de tout cadre spécifique. 5-6-7-8 Alexis de Tocqueville (1805-1859) est un penseur politique et sociologue français du XIXe siècle.

Il est renommé pour ses analyses sur la démocratie et la société américaines.

Issu d'une famille noble française, Tocqueville est principalement reconnu pour son œuvre majeure, De la démocratie en Amérique (1835 et 1840), dans laquelle il explore les conséquences de l'égalité des conditions et de la démocratie sur la société et le gouvernement.

Lors d’un voyage d’étude avec un de ses amis en 1831, Tocqueville a pu étudier les institutions politiques, sociales mais également économiques des ÉtatsUnis.

Par conséquent, cela lui a permis de comprendre les avantages et les défis de la démocratie américaine.

Les deux premiers documents constituent deux extraits distincts de Le Monde selon Tocqueville, qui abordent le sujet des « Combats pour la liberté ».

Cette œuvre admet pour auteur Nicolas Baverez et a été publié aux Editions Tallandier en 2020.

Dans cet écrit, l’auteur dévoile la compréhension de la démocratie américaine du XIX siècle selon Tocqueville.

L'époque de Tocqueville était marquée par des transformations majeures, notamment la montée de la démocratie, les bouleversements sociaux et politiques, et les aspirations vers une nouvelle organisation de la société. Le second document constitue un extrait de : Les grands auteurs : Tocqueville, Marx, Durkheim, Weber.

Paru en 1996 aux éditions Hatier, Henri Mendras et Jean Etienne rapportent l’analyse de Tocqueville à propos d’une forme de despotisme qui pourrait germer au cœur même de la démocratie ainsi que la dangerosité du conformisme.

Ainsi, quel est le portrait critique de la démocratie selon Tocqueville ? Nous verrons successivement, la manière dont il caractérise la démocratie, les périls qui menacent la démocratie, puis les différents moyens possibles afin de lutter contre ces dérives. Selon Tocqueville, la démocratie désigne un processus providentiel d’un genre nouveau, une société avant tout marquée par la « puissance du principe d’égalité ».

La société démocratique américaine est mue selon lui par deux principes essentiels, la mobilité sociale et le bien être matériel.

Les positions sociales de sorte ne sont plus figées dans la société (changer de profession, de statut social ou de catégorie sociale).

Par conséquent, les pauvres peuvent s’enrichir, et les riches peuvent s’appauvrir. Cette nouvelle possibilité bouleverse la société toute entière, laissant place à des aspirations individuelles : « la valeur accordée à la réussite économique et à la richesse ».

Ainsi, cette égalité des conditions, selon Tocqueville,.... »