La Dame aux Camélias - Lecture analytique sur les chapitres XXVI et XXVII : Montrer que la scène de la mort contribue au mythe de l'héroïne et relève d'un côté romantique.
Publié le 17/05/2020
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La Dame aux CaméliasLecture analytique sur les chapitres XXVI et XXVIIMontrer que la scène de la mort contribue au mythe de l’héroïne et relève d’un côté romantique.
La Dame aux Camélias a été écrite par Alexandre Dumas fils en 1848 au XIXème siècle sous la Restauration.
Ce roman appartient au mouvement littéraire du romantisme.
L’auteur faitbeaucoup d’allusions à la religion chrétienne dont le retour caractérise le mouvement du romantisme.
Le titre de cette œuvre, La Dame aux Camélias, se réfère à l’héroïne de ce romanqu'est Marguerite Gautier.
Les deux derniers chapitres du roman constituent le passage à étudier ; les derniers moments de la vie de Marguerite ainsi que sa mort y sont relatés sousforme de journal dans le chapitre XXVI.Dans un premier temps nous allons étudier les faits qui nous permettent de montrer que l’héroïne de ce roman est un personnage mythique et dans un deuxième temps, le côtéromantique de ce passage malgré la scène de la mort. Nous pouvons donc essayer de répondre à la question : « En quoi la scène de la mort relève d’un côté romantique et contribue au mythe de l’héroïne ? »
Marguerite Gautier est morte dans les plus belles années de sa vie de courtisane ; elle était en quelque sorte à l’apogée de sa réussite sociale.
Chez les courtisanes, la jeunesse est unpoint culminant de leur vie.
Marguerite étant morte dans cette
période-là (« jeune encore, j’étais écrasée par la souffrance.
» page 300), on peut considérer que sa mort est tragique.
Malgré sa fin qu'elle sait toute proche, Marguerite profitepleinement des derniers moments de sa vie comme pour tenter de s’éloigner de la mort.
L’énumération page 291 nous le montre : « j’étais de toutes les fêtes, de tous les bals, de toutesles orgies ».
En vérité générale, les personnes décédées jeunes deviennent plus facilement mythiques ; ce fait est du à leur mort souvent tragique.
La mort prématurée de Margueriteprend donc part Marguerite meurt après de longues souffrances physiques et morales.
On retrouve notamment dans son journal le champ lexical de la douleur : « martyre » page 290, « abandon » page294, « souffrir », « souffre », « malade » page 302, « souffre » page 303, « martyre », « tortures » page 305.
Une personnification nous montre aussi que la souffrance de Marguerite esttelle que son corps en est écrasé : « j’étais écrasée par la souffrance.
» page 300, « j’étais épuisée de corps et d’âme.
» page 291.
Lors de la rédaction de son journal, Marguerite utiliseune ponctuation forte pour traduire son immense souffrance : « Oh ! Ma vie passée ! » page 296, « Oh ! Nos beaux jours de Bougival ! où êtes-vous ? » page 298.
Marguerite subit unedéchéance corporelle : « On m’a rapportée à moitié morte chez moi.
J’ai toussé et craché
le sang toute la nuit.
» page 301.
L’héroïne éprouve donc des souffrances longues, autant physiques que morales qui contribuent à la rendre mythique.
Marguerite meurt d’amour pour Armand qui l’a quittée.
Elle ne vit plus que pour ses souvenirs de leurs heureux moments passés ensemble.
Des indices comme l’emploi du passé ainsique des pronoms possessifs qui l’incluent elle et Armand nous montrent cela : « l’amour que vous aviez eu pour moi » page 290, « sacrifice que je vous avais fait » page 292 et« notre séparation » page 290, « nos beaux jours » page 298, « notre vie » page 299, « notre premier rendez-vous » page 301.
Tous ces faits nous indiquent que Marguerite seraccroche désespérément à son passé et qu’elle n’est pas prête d’oublier Armand.
La situation d’énonciation nous permet aussi de dire que Marguerite ne vit que pour Armand car,durant tout le passage, elle ne s’adresse qu’à lui : « Qui sait si je vous écrirai demain ? » page 298.
Le narrateur nous confirme que Marguerite est morte d’amour par la citation : « qu’uned’elles avait éprouvé dans sa vie un amour sérieux, qu’elle en avait souffert et qu’elle en était morte.
» page 310. Le côté romantique de la scène de la mort est accentué par l’omniprésence de la fatalité dans le passage étudié.
On remarque que Marguerite utilise le futur proche : « elle va mourir »page 303, « Je vais mourir » page
304, « tu m’habilleras » page 304.
Ce temps est un temps de certitude qui montre que Marguerite n’a aucun doute sur sa mort prochaine.
On remarque aussi l’utilisation des questionsrhétoriques telles que : « Que vouliez-vous que je fisse, mon ami ? Me tuer ? » page 292, « A quoi bon guérir ? » page 298.
Marguerite se parle à elle-même ; elle a besoin d'exprimerses sentiments.
La plupart de ces questions sont adressées à Armand dont l'absence est une grande souffrance pour elle.
Dans ce passage, la religion est très présente ; l’auteur veutainsi montrer que c’est Dieu qui décide de la destinée des Hommes : « La volonté de Dieu soit faite ! ».
On retrouve aussi le champ lexical de la religion : « abbé », « confessée », « monpère », « pécheresse », « chrétienne » page 304, « enfant de cœur », « crucifix », « sacristain », « Dieu », « tabernacle saint », « prêtre », « Ciel », « Dieu » page 305.
Le narrateur lui-même, reconnait que la fatalité a frappé le destin de Marguerite : « la triste destinée qui venait de s’accomplir » page 308.On peut conclure que la scène de la mort contribue pleinement au mythe de l’héroïne tout en relevant d’un côté romantique car avant tout, Marguerite meurt d’amour.
L'héroïne est doncvraiment un personnage mythique car ce n'est pas seulement sa jeunesse qui contribue à ce phénomène mais aussi le fait que sa mort ait un côté fatal....
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