La Culture
Publié le 17/05/2020
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--- Informations sur l'utilisateur --- Sujet que l'utilisateur souhaitait consulter : (Id: 28641) PLATON : CRITON (Résumé & Analyse) Nom : Hadir TALBI E-mail : [email protected] Id user : 166787 Vente autorisée : Oui Pour visualiser son profil suivez ce lien : http://www.devoir-de-philosophie.com/compte/Doudaa.html --- Informations sur le document transmis --- Titre : La culture Catégorie: Philosophie Envoyé par copier/coller --- Contenu du document --- Contenu du copier/coller: Culture1/ Culte et mémoire : le culte des morts2/ Langage et société : la lecture3/ Art et travail : le beau Résumé du cours Introduction La culture : du mot à la notion Le mot culture est,comme tous les mots, plein de sens.
La simple connaissance des sens d'un mot est souvent indispensable à la réflexion.Culture veut dire originellement le soin et l'amélioration du sol (cultura), en conformité avec la nature du sol.
D'où la « culture d'esprit », qui est le soin et l'amélioration de l'esprit,en conformité avec la nature de l'esprit.
On parle en ce sens d'un homme cultivé - encore faut-il définir précisément l'activité par laquelle on prend soin et on améliore les facultésinnées de l'esprit, autrement dit ce qui véritablement cultive.Mais suivons d'abord les leçons de la langue.
Cultiver, c'est prendre soin.
Il y a des choses qui périssent sans soin.
Le mot culture, pris absolument, renvoie donc à l'attention, ausouci, au respect, à la conservation.
C'est-à-dire à la religion en son sens le plus ancien (religio, c'est l'attention scrupuleuse, la vénération).
Autrement dit à la foi dépourvue detoute crédulité, qui est finalement la volonté elle-même.
Commémorer, par exemple, c'est cultiver le souvenir : et sans un tel soin, sans une telle culture, rien ne se conserve, sinonpar hasard et très provisoirement.C'est pourquoi, bien que la culture consiste dans le soin d'une nature, elle n'a elle-même rien de naturel, c'est-à-dire ne dérive pas de nature.
De la considération de la nature engénérale, on ne peut déduire la culture ; la seule nature dont elle dérive, ou du moins à laquelle elle est inhérente, étant la nature humaine, en tant précisément que cettedernière est toute de culture.Enfin le mot culture contient le mot culte, lequel désigne de façon générale toute cérémonie.
Mais la principale est le culte des morts, qui est, selon la formule de Comte rapportéepar Alain, « le plus grand fait humain ».
Non seulement en ce que l'homme est le seul à le pratiquer, ce qui suffit à avertir de l'importance de ce culte pour l'être humain, mais sansdoute bien davantage aussi en ce que toute activité humaine, et notamment toute pensée, en constitue peu ou prou une forme plus ou moins élevée.Prendre comme objet de réflexion la culture, ce n'est donc pas s'intéresser à une chose particulière ; c'est comprendre ce qu'il y a d'humain en l'homme.
Cela conduit à réfléchir ausigne et au langage, à l'éducation et à la société, à la mémoire et à la religion.
Cela conduit surtout à comprendre la liaison de toutes ces choses, qui rend impossible de les traiterune par une en suivant un ordre des matières sans tomber dans l'abstraction.
1/ Culture et mémoire : le culte des morts (lecture suivie du propos d'Alain « Le culte des morts » complété par « Commémoration », « Costume et coutume » et le propos « Lesmorts gouvernent les vivants....
»)1.1) Le culte des morts comme signe d'humanité Partout où il y a des hommes, ceux-ci pratiquent le culte des morts, qui est probablement la plus ancienne de toutes lescérémonies.
Cela suffit à considérer qu'on peut beaucoup apprendre sur la culture en réfléchissant là-dessus, car ne désigne-t-on pas le plus souvent par culture l'ensemble descoutumes et cérémonies propres à une société ?Or il faut d'abord constater qu'il n'y a point de coutumes ni de cérémonies chez les animaux (et partant, point de société animale).
En particulier, ceux-ci n'honorent pas leursmorts ; en un sens on peut même dire qu'ils n'ont pas de morts, c'est-à-dire pas d'ancêtres.Matériellement, le culte des morts consiste à conserver qqechose d'un être qui n'est plus.
Cette chose peut n'avoir aucun rapport de ressemblance avec lui : ce qui importe, c'estqu'elle le représente.
Tel est sans doute le premier signe, c'est-à-dire le fondement même du langage humain.Conserver : parce que sinon, tout disparaît en même temps que l'existence cesse.
Et cela montre qu'il y a deux manières d'être.
Etre présent au monde, à ce qui se produit sousnos yeux et qui nous affecte, comme la vache qui voit passer les trains : cela est simplement réagir à ce qui nous entoure.
Mais comme ce qui nous entoure ne cesse de changer,d'où tirerions-nous notre identité si notre être se limitait à cela ? La forme humaine que nous avons ne vient pas des choses autour.
L'être humain n'est pas le produit del'adaptation au présent.
Etre humain, c'est d'abord être formé par d'autres hommes, c'est se conformer à des signes, c'est être intégré à une société.Or d'où provient la société ? La simple coopération dans le présent ne forme pas une société : les abeilles ou les fourmis ne font pas société, pas davantage que n'importe quelleespèce animale.
Certes, l'individu n'y tire son existence que du groupe et de la fonction qu'il y occupe, comme un organe est relié à l'ensemble du corps, mais en dehors de leurfonctionnement, rien ne rassemble les individus, rien ne les tient assemblés, rien ne les relie (selon l'autre sens du mot religion, venant de religare, relier en latin) : or il faut bienqqechose autour de quoi l'on se rassemble, qqechose que l'on vénère ou que l'on honore (le totem par exemple dans les sociétés « primitives »).
Il n'y a pas de monument chezl'animal.
Et la raison pour laquelle il n'y en a pas, c'est que le premier monument, à l'origine de tous les autres, est un monument au mort : la tombe.Car le culte des morts n'est pas seulement le plus ancien rite, et il n'est pas seulement propre à l'homme : il est aussi ce par quoi l'homme acquiert son humanité.
Qu'avons-nousen effet d'humain, si ce n'est ce qui nous a été transmis par d'autres (coutumes, vêtements, abris, mais aussi langage), qui l'ont eux-mêmes reçus d'autres, etc...
: sans cette liaisonentre les générations, assurée par la commémoration, tout ce qui constitue l'humanité se dissout.Par nature, il n'y a point d'homme ; l'homme est le produit de l'homme ; et en ce sens, on a raison de dire que l'homme ne descend pas du singe.
Car du singe à l'homme, il n'y apas de lien.
Certes biologiquement, l'homme est une mutation du singe : l'origine est commune ; mais son humanité ne s'explique pas par là.
L'homme, en tant que tel, anécessairement des ancêtres, et ce qu'on nomme son humanité n'est d'abord rien d'autre que ce qu'il en hérite ; par lui-même, un individu n'est pas humain et ne peut le devenir,c'est-à-dire ne peut posséder aucun des attributs de l'homme, parce qu'ils supposent tous la société tout entière.
Voilà ce que signifie d'abord le culte des morts : nous sommesdébiteurs de tous ceux qui nous ont précédés : c'est ce qu'exprime notamment Auguste Comte quand il qualifie l'humanité de « Grand Etre », seule réalité au regard de laquellel'individu n'est qu'une abstraction, puisque tout ce qu'il a de réel est dans ce qui l'y rattache.1.2) Mémoire et souvenirLe culte des morts consiste d'abord à se souvenir des morts.
Mais il ne faut pas confondre la mémoire avec le souvenir.
Comme le note Alain, « les animaux ont la mémoire aussibonne que nous ».
Mais la mémoire animale est sans volonté ; c'est une conservation sans piété, sans discernement, sans tri.
La mémoire est de nature, tandis que le souvenir estde culture.Plus exactement, la mémoire est du corps ; seul le souvenir est de pensée.
Pour le comprendre, il suffit de concevoir ce qu'est un corps, quel qu'il soit : il s'agit au fond d'une partiede l'étendue, et même le corps le plus simple, celui dont on aimerait penser qu'il n'est pas composé d'autres corps, doit avoir nécessairement une dimension, donc êtrenécessairement composé d'autres plus petits qui en sont les parties.
Parce que tout corps occupe un espace, tout corps est également nécessairement entouré d'autres corps,avec lesquels il est en contact et qui le modifient sans cesse.
Or ces modifications que chaque corps subit sous l'effet des autres ne sont rien d'autre que des déplacements de leursparties constitutives.
Et ce qu'on appelle la mémoire n'est rien d'autre que la trace de ces modifications : par exemple, une feuille de papier pliée conserve par la suite la trace de lamodification qu'elle a subi.
Si elle est pliée plusieurs fois de suite de la même façon, la trace de ces modifications sera plus profonde, plus marquée.
Inversement, si elle est pliée.
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