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La crise raciale dans les grandes villes américaines

Publié le 06/07/2020

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« Pour qui a eu l'occasion de regarder d'un peu près, au cours des derniers mois, les quartiers noirs des concentrations urbaines de New York, de Houston, de Chicago et de la côte californienne, la question qui se pose n'est pas de savoir pourquoi des émeutes éclatent dans les ghettos où sont parqués les habitants de couleur. Ce qui intrigue bien davantage l'observateur européen, c'est l'espèce de miracle qui fait que ces troubles ne débordent jamais sur les quartiers blancs. Quel ouvrier turc travaillant sur un chantier de Cologne accepterait le << way of life » d'un noir de Chicago de même qualification professionnelle. A deux ou trois exceptions près, les grandes villes américaines offrent le spectacle déprimant, maintes fois décrit, par les Américains eux-mêmes, d'une lugubre anarchie architecturale, d'un désert quadrillé par la géométrie d'un ennui omnivore. Si patient soit-il de complexion, l'Américain moyen en a tiré les conséquences; le soir venu (très tôt puisque les bureaux ferment à cinq heures) il se retire à la campagne et abandonne à son triste sort une cité non seulement pouilleuse et mal entretenue, mais mal protégée contre la pègre amateur et professionnelle. Être noir signifie neuf fois sur dix qu'on ne peut s'évader de ce cadre de vie. Ainsi Chicago est-il sans doute un cas extrême mais par là même exemplaire de la condition d'infériorité du noir dans la société américaine. Car on y voit à l'oeuvre un système tendant à se perpétuer parce qu'il est une source d'enrichissement pour de nombreux blancs et pour quelques noirs qui naviguent dans leur sillage. La clef de ce système est une institution qui est la contradiction même de la « libre entreprise » et de tous les principes professés par la démocratie américaine : le syndicat des agents immobiliers, qui décrète souverainement, puisque les neuf dixièmes des transactions passent par son intermédiaire, dans quel périmètre les noirs auront le droit d'emménager ou d'acheter une maison. L'implantation noire, par son ampleur, pose en effet des problèmes considérables. En 1940, la population noire de Chicago n'était que de 273 ooo personnes, soit 8 p. cent du total; en 1950, elle atteignait 492 ooo personnes, soit 14 p. cent; en 1964, on l'estimait à 930 ooo, et d'ici à 1970, on attend encore un demi-million de nouveaux arrivants de couleur. [...] Face à cet afflux que fait et qu'envisage la municipalité? Pratiquement rien, du moins rien à l'échelle du problème. La charge de structurer l'immigration revient aux agents immobiliers qui s'en acquittent selon << la règle du jeu » qui est de maintenir la demande sous la pression d'une offre raréfiée, donc onéreuse et profitable. De 1940 à 1950, la surface occupée à Chicago par la population noire changea à peine. Ensuite, il fallut trouver une méthode pour canaliser le flot des arrivages. Cette « police de l'habitat » reste en vigueur aujourd'hui: les noirs ne peuvent « avancer » que par « blocs >> contigus à ceux occupés par leurs frères de race. Entre temps, effrayés par la dévalorisation de leur propriété ou par l'invasion de leur quartier, les blancs qui occupent les blocs libérés par les noirs auront vidé la place à vil prix; place qui sera ensuite vendue ou louée avec un bénéfice net variant de 30 à 60 p. cent. Comme on prévoit que dans le seul West Side de Chicago, la relève portera dans les prochaines années sur 3 à 400 ooo personnes, il est facile de calculer l'enjeu matériel que représente le marché sans restriction sur le territoire de Chicago. Pour que le « slum » (bas-quartier) cesse d'être un sous-produit de la société américaine, il faut qu'il cesse d'en être le produit, autrement dit le résultat d'un processus abandonné aux seules forces qui ont intérêt à l'éterniser. Depuis lundi, le Congrès américain s'est saisi d'un projet de loi déposé par l'administration Johnson et dont l'article le plus important vise à abolir ces pratiques. Mais après la discussion en séance publique les dispositions prévues ont vu leur aire d'application réduite des deux tiers... ...»

« La cnse raciale dans les grandes villes américaines Pour qui a eu l'occasion de regarder d'un peu près, au cours des derniers mois, les quartiers noirs des concentrations urbaines de New York, de Houston, de Chicago et de la côte californienne, la question qui se pose n'est pas de savoir pourquoi des émeutes éclatent dans les ghettos où sont parqués les habitants de couleur.

Ce qui intri gue bien davantage l'obser­ vateur européen, c'est l'espèce de miracle qui fait que ces troubles ne débordent jamais sur les quartiers blancs.

Quel ouvrier turc travaillant sur un chantier dé Cologne accepterait le. »

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