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La création de l'euro modifie le fonctionnement du Système monétaire international

Publié le 09/09/2020

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« La création de l’euro modifie le fonctionnement du Système monétaire international La création de l’euro en janvier 1999 a constitué une innovation importante pour le fonctionnement du Système monétaire international (SMI).

En terme de PIB, les douze pays de la zone euro représentaient fin 2000 65 % de celui des États-Unis et le double de celui du Japon.

Leur ouverture commerciale sur l’extérieur de la zone était de l’ordre de 14 % du PIB, soit sensiblement la même que celle des États-Unis et moitié moins que celle de la France ou de l’Allemagne avant janvier 1999. Après quelques années d’expérience, de nombreux doutes continuaient de planer sur la place de l’euro dans le SMI.

Serait-il en mesure de concurrencer le dollar en provoquant une recomposition en sa faveur des portefeuilles privés et des réserves des banques centrales ? D’un point de vue normatif, rien n’est moins sûr.

Dans des marchés financiers liquides et en relations étroites (globalisés), les grandes fonctions de la monnaie (unité de compte, intermédiaire des échanges et réserve de valeur) peuvent être remplies par des monnaies différentes.

Ainsi, rien n’oblige un pays échangeant des biens avec des pays européens à régler ses transactions en euros.

En général, cependant, les pays qui ancrent leur monnaie sur une devise (les monnaies asiatiques ancrées sur le dollar avant la crise des années 1997-1998, par exemple) sont aussi incités à l’utiliser comme réserve de valeur, voire comme moyen d’échange. L’euro face au dollar Pour ébranler l’hégémonie du dollar, il faudrait donc que des pays décident d’ancrer leur monnaie non plus sur le dollar mais sur l’euro.

Cela apparaissait peu probable.

Si l’ancrage des monnaies des pays d’Europe centrale et orientale (PECO) sur l’euro était vraisemblable du fait de leur entrée programmée dans l’Union européenne (UE), la Russie restait liée au dollar au travers de ses échanges commerciaux importants avec les États-Unis et les pays d’Asie.

Les monnaies de ces pays, majoritairement ancrées sur le dollar, devaient en toute logique s’arrimer au yen.

Les pays d’Amérique latine restaient, pour leur part, fortement liés à la devise américaine.

Quelques pays d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient (Maroc, Turquie) auraient pu accorder plus de poids à l’euro dans leurs transactions internationales ; les refus essuyés par ces deux pays concernant leur demande d’entrée dans l’UE remettaient en question cette évolution. Cinq éléments sont susceptibles de provoquer l’attrait des investisseurs pour une devise : son rendement, sa liquidité, le souci de diversification du portefeuille, le risque de change et les moyens de se couvrir contre lui.

Le problème du rendement d’une devise ne se distingue pas de celui de la politique menée par la Banque centrale européenne (BCE) ; il dépend cependant aussi du déséquilibre entre les offres et les demandes pour cette devise, donc en quelque sorte de la liquidité du marché.

La liquidité du marché de l’euro était assurée dès sa naissance : en mars 1999, 36 % des émissions nettes d’obligations étaient libellées en euros et 58 % en dollars (ces taux s’établissaient respectivement à 32 % et 50 % en 2001).

En outre, dès la fin 1996, 34 % des encours de prêts internationaux et des avoirs extérieurs des banques et 24 % des réserves de change des banques centrales étaient libellés dans les devises des pays de la future zone euro.

Ces deux dernières proportions étaient cependant supposées diminuer jusqu’aux environs de 15 % après le passage à l’euro.

En effet, la partie des réserves des banques centrales européennes qui était constituée de devises européennes devait rejoindre les contreparties internes de la masse monétaire européenne.

La BCE n’avait donc pas de raison de réduire un peu plus ses réserves en vendant les dollars détenus.

Ainsi, il n’y avait pas lieu de s’attendre à un afflux d’euros sur les marchés : sa liquidité avait précédé sa. »

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