La création de l'Académie française (1635)
Publié le 09/12/2021
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La littérature nationalisée. Le 2 janvier 1635, des lettres patentes annoncèrent «la création d'un corps chargé de rendre le langage français non seulement élégant, mais capable de traiter tous les arts et toutes les sciences». Vaste et noble programme! Les hommes chargés de former ce nouveau corps exerçaient depuis longtemps leur sens critique dans un même effort linguistique et littéraire. Depuis 1629, quelques amateurs de belles-lettres, parmi lesquels le poète Gombauld, le traducteur Louis Giry, Germain Habert, abbé de Cerisy, et son frère, Habert de Montmort, Chapelain, futur auteur vilipendé de La Pucelle, le romancier Desmarets de Saint-Sorlin, l'abbé Godeau, familier de l'hôtel de Rambouillet, se réunissaient chaque semaine rue Saint-Martin chez leur confrère Valentin Conrart, mécène à ses heures, pour discuter de grammaire et d'esthétique. Le seul désir du groupe était de demeurer ignoré: nul ne songeait à former un corps officiel. Richelieu fut pourtant mis au courant de ces réunions par un de ses fidèles, Boisrobert. L'autoritaire cardinal ne prisait guère les assemblées qu'il ne dominait pas. Il désira tenir sous sa houlette ces amis des lettres françaises et tirer ainsi un nouveau prestige de l'appui officiel qu'il leur accorderait.
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La création de l'Académie française (1635)
La littérature nationalisée.
Le 2 janvier 1635, des lettres patentes annoncèrent «la création d'un corps chargé derendre le langage français non seulement élégant, mais capable de traiter tous les arts et toutes les sciences».Vaste et noble programme! Les hommes chargés de former ce nouveau corps exerçaient depuis longtemps leur senscritique dans un même effort linguistique et littéraire.
Depuis 1629, quelques amateurs de belles-lettres, parmilesquels le poète Gombauld, le traducteur Louis Giry, Germain Habert, abbé de Cerisy, et son frère, Habert deMontmort, Chapelain, futur auteur vilipendé de La Pucelle, le romancier Desmarets de Saint-Sorlin, l'abbé Godeau,familier de l'hôtel de Rambouillet, se réunissaient chaque semaine rue Saint-Martin chez leur confrère ValentinConrart, mécène à ses heures, pour discuter de grammaire et d'esthétique.
Le seul désir du groupe était dedemeurer ignoré: nul ne songeait à former un corps officiel.
Richelieu fut pourtant mis au courant de ces réunionspar un de ses fidèles, Boisrobert.
L'autoritaire cardinal ne prisait guère les assemblées qu'il ne dominait pas.
Il désiratenir sous sa houlette ces amis des lettres françaises et tirer ainsi un nouveau prestige de l'appui officiel qu'il leuraccorderait.
Il proposa donc à Conrart d'ériger le petit groupe en une académie dont il deviendrait le protecteur.
Lesécrivains, d'abord consternés, comprirent vite qu'il n'était pas question d'éluder l'invitation d'un homme «qui nevoulait pas médiocrement ce qu'il voulait».
En cette année 1634, ils étaient une vingtaine.
Il fallut trouver denouvelles recrues pour arriver au chiffre de quarante auquel on s'était arrêté.
Les candidatures affluèrent.
Richelieuimposa quelques noms, accepta certains autres, parmi lesquels le grammairien Vaugelas, Guez de Balzac, l'épistolier,les poètes Racan et Voiture, ainsi que le chancelier Pierre Séguier.
En 1635, ils n'étaient encore que trente-six.
Ilsne furent au complet qu'en 1639.
Il fut entendu que les académiciens travailleraient à l'élaboration d'un dictionnaire,d'une grammaire, d'une rhétorique et d'une poétique.
Conrart prépara les statuts qui furent soumis au cardinal.Comment allait-on appeler la nouvelle assemblée? On hésita entre «Académie des beaux esprits», «Académie despolis», «Académie de l'éloquence».
Finalement, la majorité se rallia au nom plus simple d'«Académie française».Les ennemis de Richelieu ridiculisaient la jeune institution.
Le parlement ne montrait aucune chaleur pour la créationde l'Eminentissime protecteur et il fallut attendre le 10 juillet 1637 pour que les lettres patentes fussentenregistrées.
L'Académie commençait sa carrière, avec la ferme volonté d'ignorer critiques, satires et brocards.
Elleest toujours vivante..
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