LA CORÉE AU XXe SIÈCLE
Publié le 13/09/2020
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LA CORÉE AU XXe SIÈCLE
Bien que s’étant maintes fois déclaré garant de l’indé
pendance coréenne, le 17 novembre 1905, le Japon
instaure son « protectorat » sur la péninsule après avoir dé
fait militairement les Russes dans la guerre
russo-japonaise (1904-1905) et obtenu leur reddition par le traité
de Portsmouth.
Deux ans plus tard, le
roi Kojong (1864-1907) est écarté du pouvoir au profit de son fi
ls Sunjong (1907-1910), puis la Corée est
annexée en 1910.
Elle cesse d’exister comme entité étatique,
tous les traités signés sont abrogés et un
gouverneur général nippon s’installe à Séoul.
Le premier
à occuper ce poste, Terauchi Masiki (1852-
1919), interdit aux Coréens toute association et réunion.
Mais à
la faveur des funérailles du souverain
déchu, le 1er mars 1919, les oppositions se dévoilent.
Trente-troi
s lettrés signent alors une «
proclamation d’indépendance », un manifeste mobilisateur qui dé
chaîne immédiatement une terrible
répression (6 000 morts, 35 000 arrestations).
Au même moment, e
n avril 1919, un gouvernement
provisoire, exilé sur le territoire de la concession française de
Shanghai, est formé sous la direction de
Syngman Rhee (1875-1965).
Après cette épreuve sanglante, la tute
lle japonaise s’exprime avec une
moindre violence, les fonctionnaires nippons doivent renoncer au port de
l’épée dans lequel les Coréens
voyaient le symbole d’une humiliation quotidienne et, surtout, les jo
urnaux en langue coréenne, qui
avaient tous été interdits, reparaissent.
Cette accalmie n’est que de courte durée.
L’oppression s’int
ensifie après l’intervention japonaise en Chine
et durant la guerre du Pacifique.
La presse coréenne est interdite, l
es autorités prohibent le coréen en
public, japonisent les noms de famille et imposent les rites shinto.
Bie
n que, pendant la Seconde Guerre
mondiale, elle soit épargnée par les combats, la péninsule est
lourdement mise à contribution dans l’effort
de guerre nippon.
Par centaines de milliers, les Coréens sont soumis
au travail obligatoire dans les usines
de l’archipel, de nombreux étudiants sont enrôlés dans l’
armée impériale, tandis que des milliers de
Coréennes sont employées comme « femmes de réconfort » da
ns des bordels militaires de campagne.
À
la fin de la guerre, 4,1 millions de Coréens sont assignés à de
s emplois forcés en Corée et 1,2 million au
Japon.
La reddition du Japon le 2 septembre 1945 marque la fin de la col
onisation, mais coïncide avec
l’arrivée des troupes soviétiques au Nord et des troupes amé
ricaines au Sud, tel qu’en avaient convenu
les Alliés en 1943.
Vers la partition.
Pendant l’occupation nippone, les mouvements nationalistes ont prospé
ré à l’étranger.
Les communistes
coréens, constitués en unités de partisans, se sont aguerris au
x côtés des Chinois et de l’armée soviétique
d’Extrême-Orient, tandis que la fraction issue du premier gouverne
ment de Shanghai a trouvé refuge aux
États-Unis.
Washington et Moscou n’ayant pu trouver une solution n
égociée pour réunifier la péninsule,
les États-Unis en appellent à l’ONU (Organisation des Nations
unies).
En septembre 1947, celle-ci
recommande la création d’un État coréen indépendant et so
uverain, et suggère d’organiser des élections.
Moscou refuse aux Nations unies la responsabilité de superviser les é
lections au nord de la péninsule.
Les
élections ne se tiennent donc qu’au sud (10 mai 1948).
L’Asse
mblée élue adopte une Constitution et
proclame le 15 août 1948, trois ans jour pour jour après la déc
ision de cessez-le-feu du Japon, la
République de Corée (Taehan minguk), présidée par Syngman
Rhee.
Seul gouvernement légalement
reconnu, il représente la Corée lors de l’Assemblée géné
rale de l’ONU, en septembre 1948.
En réponse,
trois semaines plus tard, s’installe au Nord la République populai
re (Choson inmin konghwaguk).
Elle
adoptera ultérieurement le nom de République populaire démocrat
ique de Corée (RPDC) et Kim Il-sung
est élu président du gouvernement.
Pour la première fois depuis
la réunion des Trois Royaumes sous la
dynastie Shilla au viie siècle, la Corée est divisée en deux en
tités politiques antagonistes.
Dans l’année qui
suit la fondation des deux républiques, l’armée soviétique e
t l’armée américaine se retirent des deux
moitiés qu’elles occupent et laissent face à face les deux É
tats.
La guerre de Corée.
Forte de sa supériorité militaire et des déclarations du secré
taire d’État américain selon lesquelles la
Corée se trouve en dehors de la sphère d’intérêt améri
caine, la Corée du Nord lance une vaste offensive
militaire, le 25 juin 1950.
Le conflit qui s’ensuit jusqu’en 1953,
la guerre de Corée, est le premier de l’ère
du nucléaire.
Symbole des affrontements Est-Ouest de la Guerre froide
, le conflit coréen provoque des
critiques acerbes à l’encontre des États-Unis, « fauteurs de
guerre ».
On évoque même une guerre
bactériologique qui s’avérera n’avoir jamais existé.
La C
orée est au cœur des polémiques politiques et des
débats intellectuels.
Mais, sur le terrain, plus de 1,4 million de Co
réens perdent la vie.
À ce bilan, il faut.
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