La conversion d'Henri IV«Paris vaut bien une messe».
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 La conversion d'Henri IV
«Paris vaut bien une messe»
Le 25 juillet 1593, dans la vieille basi
lique de Saint-Denis, sous les murs de Paris assiégé, se déroule une cérémonie
fastueuse, une fête à la fois militaire,
populaire et religieuse: Henri
de Navar
re, jusqu'ici chef du parti protestant,
abjure solennellement
le protestantisme
et rentre dans le giron de l'Eglise romai
ne.
Ainsi prend fin une crise dynastique
ouverte le 1•r août 1589 par l'assassinat
d'Henri III.
Avant de mourir, ce dernier,
respectant la volonté générale, avait
reconnu son cousin comme son succes
seur légitime, pourvu qu'il se fit catholi
que.
La conversion du Béarnais répond à un
double but: neutraliser les armées espa
gnoles qui, poussées par
le nouveau
pape Grégoire XIV, appuient celles des
Ligueurs qui dominent la province;
ensuite, profiter de la division de ces
derniers; en effet, en janvier 1593, aux
états généraux réunis au Louvre, plu
sieurs d'entre eux, bien que réclamant
toujours
un roi catholique, ont manifes
té leur désir de paix.
Et cette paix, le Béarnais, sensible aux souffrances du
peuple, la souhaite plus que tout autre.
Entre
les deux archevêques de Lyon et de Bourges, l'un ligueur, l'autre royalis
te, les conversations se nouent; le 31 juillet, une trêve est signée à La Villette.
Le roi a accepté de se laisser instruire:
en aucune manière, la conversion ne
doit paraître imposée par
le peuple,
même si elle correspond à son vœu évi
dent.
La préparation psychologique
assurée, la cérémonie de Saint-Denis
peut avoir lieu.
Les conséquences ne se font pas atten
dre et Henri IV peut mesurer la force de
1593
la foi catholique dans la nation.
Le 27 février 1594, l'évêque de Chartres admi
nistre au roi l'onction du sacre dans sa
propre cathédrale, celle de Reims étant
aux mains des Ligueurs; les pairs ecclé
siastiques et laïques sont présents, ainsi
qu'un grand nombre de gens du peuple.
Chef militaire, héritier du trône, oint du
Seigneur,
le roi fait son entrée dans sa
capitale le 22 mars; puis il se rend à
Notre-Dame pour faire chanter le Te Deum.
Très rapidement, la France se regroupe
autour de son roi: par d'habiles négocia
tions, Henri IV détruit la féodalité mer
cenaire qui s'était constituée sous
le couvert de l'intransigeance religieuse; il y ajoute quelques opérations militaires
décisives qui portent le coup de grâce à
la Ligue agonisante; il contraint Mayen
ne, son rival, à se soumettre et oblige les
Espagnols, qui ont quitté Paris alors
même qu'il y entrait, à signer, en mai
1598, la paix de Vervins.
C'est la
fin de la guerre étrangère: Henri
IV n'a plus désormais qu'à «faire le roi
de France», c'est-à-dire panser les plaies
ouvertes par les guerres civiles, rassem
bler les cœurs français autour de lui et
rendre à la monarchie son prestige tradi
tionnel auprès des nations étrangères.
Après tout,
Paris valait bien une messe.
2 / 2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La conversion d'Henri IV«Paris vaut bien une messe».
- La conversion d'Henri IV«Paris vaut bien une messe».
- Otton Ier le Grand par Karl Ferdinand WernerDirecteur de l'Institut Historique Allemand, Paris Quand Otton, fils d'Henri Ier, naquit, le 23 novembre 912, son père étaitdux, non pas roi.
- Camille Saint-Saëns par Henri ColletDe l'Académie des Beaux-Arts et de l'Académie d'Histoire de Madrid Camille Saint-Saëns né à Paris en 1835, était Normand d'origine, d'unefamille de cultivateurs, fixée à une lieue et quart de Dieppe.
- Littératures arabe et persane par Henri MasséMembre de l'institut Administrateur de l'École Nationale des Langues Orientales, Paris A partir du XIe siècle, les littératures arabe et persane progressèrent suivantune évolution parallèle qui n'a guère été considérée d'ensemble.