La Convention
Publié le 16/05/2020
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La Convention (21 septembre 1792- 2 juin 1793)
La chute des Tuileries avait contraint l'Assemblée législative à se dissoudre.
Il fut décidé qu'une nouvelle Constituante, la «Convention»(ainsi nommée à l'exemple des Etats-Unis d'Amérique), prendrait en main les destinées de la nation.
Les élections se firent au suffrageuniversel à deux degrés: en fait, 10% des Français votèrent, les royalistes étant éliminés d'office, d'autres s'abstenant par crainte oupar indifférence.
La nouvelle Assemblée sortit des urnes en septembre 1792 dans un climat de passion surexcitée: la France étaitenvahie, les massacres dans les prisons ensanglantaient le pays.
A Paris, la tumultueuse Commune imposait ses candidats.
Les 749élus, presque tous d'origine «bourgeoise», se groupèrent selon leurs affinités: à droite se tenaient les Girondins (appelés alorsBrissotins, du nom d'un des plus connus, Brissot), élus de la province, au nombre d'environ 260; à gauche, les Montagnards, qui serontbientôt quelque 300, ainsi nommés parce qu'ils occupaient les gradins élevés de la salle et dont les principaux membres — tels Danton,Robespierre et Marat — avaient été élus par Paris; enfin, au centre, la Plaine comprenait une grande quantité de modérés oud'opportunistes.Réunie le 21 septembre 1792, au lendemain de la victoire de Valmy, la Convention proclame aussitôt l'abolition de la royauté et décidede dater ses décrets de l'an I de la République.
En réalité, cette République sera une dictature d'Assemblée où les plus faibles serontéliminés par les plus forts.
Dès les premières séances, le duel s'engage entre Montagne et Gironde, et les discussions sont violentes.En décembre commence le procès de Louis XVI.
L'exécution du roi comme la politique de conquêtes de la République amènent laformation de la première coalition contre la France.
La situation s'aggrave lorsque, en mars, à l'annonce de la levée de 300000hommes, la Vendée se soulève contre la Convention et que Dumouriez, battu à Neerwinden, passe à l'ennemi (5 avril).
A l'intérieur,renchérissement et la raréfaction des denrées provoquent des émeutes.
Devant tant de dangers, l'Assemblée prend des mesuressévères: elle crée successivement le Tribunal révolutionnaire (mars) et le Comité de Salut public (avril) bientôt revêtu de pouvoirsdictatoriaux.
Mais l'antagonisme s'accentue entre les partis.
La Gironde, qui, au début, a tenu les leviers de commande, les a peu à peuperdus.
Incapable de faire face aux périls, elle accumule toutes les maladresses et se voit éliminée de la Convention par un coup deforce, au cours des deux journées des 31 mai et 2 juin 1793.
Assemblée révolutionnaire qui succède le 21 septembre 1792 à l'Assemblée législative.La première Constitution de 1791 était celle d'une monarchie constitutionnelle.
En juin 1792, le roi Louis XVI tente de quitter la Franceavec sa famille.
Arrêté à Varennes, il est ramené à Paris.
Son image et sa crédibilité sont alors irrémédiablement sapées, si bien quedes appels pour une nouvelle Constitution, républicaine cette fois, se font entendre tant du côté des Girondins que des Jacobins.
Débutseptembre ont lieu des élections qui donnent à la France une deuxième assemblée constituante.
Elle s'accompagnent des massacres deseptembre dans les prisons parisiennes.
La nouvelle assemblée est appelée "Convention nationale" et prend ses fonctions le 21septembre.
Le jour même, la royauté est abolie, la Ire République proclamée et un calendrier républicain instauré.
Contrairement à lapremière assemblée constituante, la Convention ne sera pas dissoute après l'accomplissement de sa tâche constitutionnelle.
LaConstitution élaborée en 1793 n'entrera jamais en vigueur.
La Convention durera jusqu'au 26 octobre 1795.La nouvelle assemblée est composée de 749 membres, élus au suffrage quasi-universel et répartis en trois groupes principaux :- les Girondins, ou "Brissotins", qui représentent la droite ;- les Montagnards ou "Jacobins", qui représentent la gauche ;- la Plaine ou le "Marais".On peut distinguer trois grandes périodes de la Convention :- la Convention girondine, à tendance royaliste (22 septembre 1792-1er juin 1793) ;- la Convention montagnarde, qui deviendra le régime de la Terreur (2 juin 1793-26 juillet 1794) ;- la Convention thermidorienne, de tendance républicaine (27 juillet 1794-26 octobre 1795).
La Convention girondine
Elle vote la Constitution de l'an I, crée entre autres le Tribunal révolutionnaire, le Comité de salut public et abolit tous les privilèges etdroits féodaux.Elle doit affronter de nombreux problèmes : sur le plan intérieur, la France est en crise économique (inflation), politique et sociale (laguerre de Vendée se déclenche en 1793).
Elle a également à lutter contre les guerres extérieures (voir première coalition).
C'est souscette première Convention qu'a lieu le procès du roi, en décembre et janvier.Le conflit s'accentue avec les Montagnards.
Ceux-ci s'appuient sur les sans-culottes et provoquent l'insurrection des 31 mai et 2 juin1793, qui se solde par l'exclusion des Girondins et l'arrestation de leur principaux représentants.
La Convention montagnarde
Au départ, les Montagnards tentent de mener une politique modérée, avec l'aide de la bourgeoisie.
Ils proclament les Droits del'homme et du citoyen en 1793.
Cependant, en France, les crises s'accentuent et le régime se durcit : le Tribunal révolutionnaire et leComité de salut public sont rétablis et le régime tourne à la dictature.
La levée en masse est décrétée en août.
La Terreur s'organise.Des dissensions apparaissent au sein du groupe des Montagnards entre les hébertistes radicaux et les modérés, appelés "indulgents".La Terreur culmine avec l'élimination des deux factions par Robespierre, et s'achève avec la chute de ce dernier, le 9 Thermidor an II(27 août 1794).
La Convention thermidorienne
Elle vote la Constitution de l'an III, instaure la séparation des Eglises et de l'Etat le 18 septembre 1794 et proclame la liberté des cultesle 21 février 1795.
C'est sous la Convention thermidorienne que l'enseignement connaît un nouvel essor, avec la création de nombreuxétablissements, ainsi que du musée du Louvre, des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale.En mai 1795, le Tribunal révolutionnaire est supprimé, et la France retrouve un semblant de stabilité, malgré une tentative de coupd'Etat des royalistes vite réprimée (voir 13 Vendémiaire), ce qui permet aux députés de préparer les bases d'un nouveaugouvernement : le Directoire.
La Convention nationale est remplacée par deux assemblées législatives, le Conseil des Cinq-Cents et leConseil des Anciens..
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