La consience chez Descartes
Publié le 14/11/2023
Extrait du document
«
Distinction conscience psychologique et conscience morale
Conscience immédiate et conscience réflexive: interrogation sur le temps et l'existence.
La conscience est ce qui met un sujet en relation avec un objet.
La conscience met le sujet en relation :
- avec lui-même (question de l'identité personnelle et définition de l'être humain comme existant)
- avec le monde (question de la réalité du monde, s'il n'est qu'une représentation de la conscience.)
- avec les autres (les autres sont-ils des aides ou des obstacles à la constitution de mon existence? /
Le sujet peut-il exister sans les autres ?
Trois problèmes dégagéq:
- La conscience de soi est-elle une connaissance de soi?
- Le temps a-t-il une existence immuable en dehors de la conscience?
- Peut-on définir la conscience sans la réifier?
Repères définis: en fait/en droit ou fait/valeur.
Le fait est ce qui est/ La valeur est ce qui doit être.
Problématique : Peut-on définir l’âme sans la réifier ? Ou
tenter de définir l’âme n’est-ce pas perdre son caractère
immatériel ?
Cette première partie du cours sera consacrée à la définition
métaphysique de la conscience, encore désignée par le terme d’âme.
Nous
traiterons le problème de la définition de l’âme, comme conscience, c’està-dire comme caractéristique spécifique de l’être pensant.
Une telle
entreprise de définition de l’âme s’accompagne nécessairement d’une
réflexion métaphysique, c’est-à-dire d’une conception plus globale qui
insère le problème de l’âme au sein d’une théorie de l’Être.
Cette entreprise de définition de l’âme comme liée essentiellement à
la pensée a été faite par Descartes dans Les Méditations Métaphysiques.
Cette
première
définition
de
la
conscience
comme
caractéristique
fondamentale de l’être pensant sera développée par les successeurs de
Descartes pour mieux cerner le psychisme dans sa totalité et pour préciser
la nature et les fonctions de la conscience.
A.
Conscience, pensée et âme chez Descartes
La découverte de la conscience chez Descartes est le résultat d’une
démarche de doute méthodique : cherchant le fondement indubitable de
la connaissance humaine, Descartes va mettre à jour le « Je pense »
comme première vérité fondamentale.
L’entreprise
du
doute
dans
la
première
méditation
métaphysique :
Prenant conscience du manque de fondement de ses connaissances,
Descartes entreprend de déconstruire l’édifice de la connaissance afin de
le reconstruire sur des fondements indubitables, si ceux-ci existent.
Il
décide d’examiner toutes ses connaissances pour en éprouver la vérité.
La
seule certitude immédiate ne suffit pas à fonder une connaissance en
raison, il faut un fondement indubitable.
Comme l’entreprise d’examen des
connaissances serait trop long s’il fallait parcourir les connaissances une à
une, Descartes décide de classer les connaissances en fonction de leur
source et de considérer comme fausse toute connaissance sur laquelle il
pourrait y avoir le moindre doute (doute radical).
Les connaissances peuvent être alors classées selon trois sources :
les sens qui sont à l’origine de la connaissance sensible et qui
sont la source de la connaissance la plus immédiate.
Cette connaissance
sensible est douteuse dans la mesure où les sens peuvent nous tromper
comme par exemple dans les illusions d’optique (par exemple, le bâton
droit qui paraît cassé quand je le plonge dans l’eau).
Pour
mettre
définitivement
en
doute
les
connaissances
sensibles et les déclarer fausses, Descartes avance l’argument du
sommeil.
Il observe que, dans le sommeil, il peut avoir des
sensations qui paraissent tout aussi vraies que dans la veille et rien
ne permet de les distinguer des sensations que nous avons dans la
veille.
Dès lors, il va considérer que tout ce qu’il ressent relève d’un
rêve et refuser de croire à tout ce que les sens lui montrent.
En
mettant en doute la connaissance sensible, Descartes met en
suspend l’existence de son corps et du monde.
Que reste-t-il ?
L’imagination qui est à l’origine des images.
Ces images sont
des composés de sensations que nous avons isolées du tout auxquelles
elles appartenaient (par exemple, la licorne qui est composé de l’image du
cheval et de l’image de la corne d’un narval).
Si l’imagination a pour
source la sensibilité, les connaissances qu’elle m’apporte sont tout aussi
douteuses que les connaissances sensibles.
Enfin, la dernière source de la connaissance est la raison qui
est à l’origine des connaissances rationnelles qui ne sont ni sensibles, ni
imaginatives.
Les mathématiques, par exemple, sont des connaissances
purement conceptuelles qui ne s’appuient pas sur l’expérience sensible.
Ces connaissances rationnelles peuvent-elles être douteuses ? oui car il
m’est au moins une fois arrivé de me tromper dans la résolution d’un
exercice de mathématiques.
Si je me suis trompé une fois, je peux me
tromper toujours.
Les connaissances rationnelles ne sont pas indubitables,
par conséquent Descartes les déclare fausses et doit renoncer à y croire.
Pour se maintenir dans le doute, Descartes va convoquer un
dernier argument, l’argument du malin génie.
Il serait la créature d’un
malin génie qui le tromperait toujours.
Ainsi quoiqu’il sente, pense ou
imagine, ses sensations, ses images ou ses pensées seraient fausses.
A la fin de la première méditation, Descartes est dans un doute
radical et ne peut plus se fier à rien.
1.
Découverte du « cogito »
Le texte de la découverte du « Je pense » (ou « cogito » en latin) se
trouve au début de la deuxième méditation métaphysique.
C’est le texte
1 des photocopies.
La méthode de Descartes dans la deuxième méditation est une
démarche réflexive.
C’est comme si l’on était en présence d’un
dédoublement de la conscience : d’un côté il y a le moi qui doute et d’un
autre côté le moi qui observe ce moi qui doute.
Comme le doute est construit de façon méthodique, Descartes sait
que s’il conduit sa démarche à son terme, il pourra au moins aboutir à la
certitude que l’homme ne peut rien connaître, certitude négative mais
certitude tout de même (contrairement au sceptique qui doutant du bienfondé du doute lui-même se garde d’affirmer que l’homme ne peut rien
connaître mais se contente comme Montaigne de poser la question : Que
sais-je ?).
Ainsi Descartes n’abandonne pas sa démarche mais compte la
poursuivre jusqu’à son terme.
Cependant tout en continuant ce chemin, il conserve en même
temps l’espoir d’aboutir à une certitude positive s’il pouvait lever le doute
comme on lève....
»
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