la conscience notion philosophique
Publié le 28/05/2024
Extrait du document
«
L’INCONSCIENT
• On ne peut manquer de remarquer que la notion d’inconscient est
structurée comme la négation de ce qui est conscient : in- conscient.
• On peut ainsi tout d’abord penser que l’inconscient est le non conscient.
• Toutefois, le préfixe indique une relation au conscient : contrairement au
préfixe a- qui signifierait plus radicalement sans conscience.
L’inconscient
n’est ainsi pas simplement ce qui n’a pas de conscience : ce n’est pas
l’autre de la conscience comme le serait par exemple les choses, la matière
ou le corps.
• On ne voit pas d’ailleurs la raison d’être d’une telle notion (L’Inconscient)
pour qualifier les choses, la matière ou le corps, soit ce qui est l’autre de la
conscience, et la notion d’un « a-conscient » n’existe pas.
• L’inconscient, c’est donc semble-t-il ce qui n’est pas conscient mais
est lié au conscient : il s’agit de déterminer la nature de ce lien.
L’inconscient : un concept problématique
• On peut donc tout d’abord définir, conformément à ce que nous venons de dire un
sens de la notion qui voit l’inconscient dans le corps :
non pas donc le corps pris en lui-même et en tant qu’il est dénué de conscience
mais le corps en ce qu’il produit des effets qui déterminent le comportement à l’insu
du sujet.
Mais, qu’appelle-t-on ici inconscient ? Est-ce ce qui est organique ou bien est-ce ce
qui tout en n’étant pas conscient devrait pouvoir l’être ou même devrait l’être ?
// De même que l’illisible devrait pouvoir être lu mais ne l’est pas,
de même l’inconscient devrait pouvoir être conscient mais ne l’est pas.
• En d’autres termes, l’inconscient est-il du côté du corps ou du côté du psychisme et
de la conscience?
• Dans ce dernier cas n’y a-t-il pas là une difficulté voire une contradiction pure et
simple ? En effet comment allons nous donc penser la négation de ce qui est
conscient tout en devant maintenir le lien à ce qui est conscient sans par là
même contredire notre entreprise ?
• Dès lors que l’on ramène l’inconscient au conscient ne perd-il perd sa qualité
essentielle ? Le concept d’inconscient est-il même alors possible ?
Une hypothèse nécessaire …
• La négation que comporte le concept nous fournirait une piste
:
elle dit en un sens que le concept se joue dans les manques
de la conscience.
L’inconscient fait en effet l’objet d’une reconnaissance par
défaut
dans la mesure où nous devons en supposer l’existence
pour
expliquer ce qui relève de la vie consciente.
• Nous devons ainsi penser un inconscient qui relève du
psychisme définir l’inconscient dans le registre de la
conscience, c’est-à-dire de la représentation.
•
Vers une positivité de l’inconscient….
• Mais si nous nous référons à l’usage, il nous semble que l’inconscient désigne
plus que cela :
il désigne une partie ou une force dans le sujet.
Et de fait « l’inconscient », peut se lire comme un adjectif ou un substantif.
• Nécessaire de nuancer notre définition pour nous prononcer sur la nature de
l’inconscient
L’usage du terme comme adjectif suppose-t-il par ex.
que l’inconscient soit le
nom de quelque chose ou des représentations dont le sujet n’a pas conscience
et qui ont pour qualité relative d’être non conscientes ?
• Enfin, l’inconscient n’a-t-il donc de sens que comme négation du
conscient ? N’est-il rien de positif ?
• Ne faut-il pas pour en penser l’action présumée le définir comme une
partie du psychisme ?
• Et si tel est le cas, cela a-t-il un sens de le désigner par une négation ?
PROBLÉMATIQUE
Cette négation ne jette-t-elle pas, au fond, un
doute sur l’existence de ce que prétend
désigner le concept d’inconscient ? Mais, alors
peut-on légitimement parler d’une connaissance,
d’une théorie scientifique de l’inconscient ?
DONC : LA PSYCHANALYSE EST-ELLE UNE
SCIENCE ?
CINQ LECONS
SUR LA
PSYCHANALYSE,
Clark University, 1909
Cette photo de Auteur inconnu est fournie sous licence CC BY-
• 1.
L’INVENTION DE LA PSYCHANALYSE
1.1.
Les débuts de la psychanalyse : l’HYSTÉRIE
• Freud est né en 1856, mort en 1939, et a suivi des études médicales.
• La psychanalyse = une thérapeutique qu'il a découverte en assistant à des
séances thérapeutiques sur l'hystérie.
• L'hystérie =
• historiquement, a un contenu péjoratif (vient étymologiquement du mot, utérus) :
• c’est une maladie propre aux femmes, maladies imaginaires, rapprocher des
phénomènes de sorcellerie, de possession démoniaque, en laquelle
prédominerait la simulation.
(//Contexte historique, moment où les femmes
éprouvent le désir de s'émanciper et rencontrent l'obstacle moral et social…)
• Freud va montrer par ses découvertes, que nous faisons tous des hystéries de
conversion, et qu'elles font parti de la norme comme de la maladie.
PREMIERE LEÇON
• 1.
Qui est à l’origine réelle de la
psychanalyse, peut-on parler
d’une expérience inaugurale ?
• Dr Joseph Breuer qui a soigné une jeune
femme atteinte d'hystérie (Anna O, i.e Bertha
Pappenheim), série de troubles non
organiques et reconnus comme tels.
Il a
entrepris une nouvelle méthode, sous forme
d'un "nettoyage de l'âme" faisant disparaître
momentanément les troubles.
Une expérience
sous hypnose lui permit d'aller encore plus
loin puisque un souvenir évoqué a permis de
faire disparaître le trouble pour toujours.
L’invention de la psychanalyse (
• Traitement cathartique qui a permis de voir
Roudinesco,
l'hystérie
sous un 1997)
jour nouveau.
https://youtu.be/M8bT4Jgqswk
(Les 15 à 20 premières minutes)
2.
Comment définir l’hystérie ?
Quelles en sont les différentes
manifestations
?
• "Arrêtons-nous
un instant à cette expérience.
Personne n'avait encore fait disparaître
un
symptôme hystérique de cette manière et n'avait pénétré si profondément dans la compréhension
de ses causes.
Quelle découverte grosse de conséquences, si la plupart de ces symptômes
pouvaient être supprimés de cette manière! Breuer n'épargna aucun effort pour en faire la preuve.
Il étudia systématiquement la pathogénèse d'autres symptômes morbides plus graves.
Dans
presque chaque cas, il constata que les symptômes étaient, pour ainsi dire, comme des
résidus d'expériences émotives que, pour cette raison, nous avons appelées plus
tard traumatismes psychiques ; leur caractère particulier s'apparentait à la scène
traumatique qui les avait provoqués.
Selon l'expression consacrée, les symptômes
étaient déterminés par les scènes dont ils formaient les résidus mnésiques, et il n'était
plus nécessaire de voir en eux des effets arbitraires et énigmatiques de la névrose.
Cependant, contrairement à ce que l'on attendait, ce n'était pas toujours d'un seul événement que
le symptôme résultait, mais, la plupart du temps, de multiples traumatismes souvent analogues et
répétés.
Par conséquent, il fallait reproduire chronologiquement toute cette chaîne de souvenirs
pathogènes, mais dans l'ordre inverse, le dernier d'abord et le premier à la fin; impossible de
pénétrer jusqu'au premier traumatisme, souvent le plus profond, si l'on sautait les
intermédiaires.
»
Les symptômes peuvent être très variables : paralysies, phobies, obsessions, contractures,
troubles corporels, divers états de conscience, etc..., en somme des troubles physiques et
psychologiques sans lésions organiques.
Une origine
grecque : hystera
(utérus)
• « La matrice est un animal qui désire
ardemment engendrer des enfants ; lorsqu'elle
reste longtemps stérile après l'époque de la
puberté, elle a peine à se supporter, elle
s'indigne, elle parcourt tout le corps, obstruant
les issues de l'air, arrêtant la respiration, jetant
le corps dans des dangers extrêmes, et
occasionnant diverses maladies, jusqu'à ce que
le désir et l'amour, réunissant l'homme et la
femme, fassent naître un fruit et le cueillent
comme sur un arbre ».
• Platon, Timée
• Image : Hippocrate de Cos, Vè-IVè s av JC
• 3.
Peut-on en établir une théorie globale ?
"Nous
pouvons grosso
modo résumer tout
ce qui précède dans
la formule suivante :
les hystériques
souffrent de
réminiscences.
Leurs
symptômes sont les
résidus et les
symboles de certains
événements
(traumatiques).
Symboles
commémoratifs, à
vrai dire."
• Les symptômes hystériques sont liés à des traumas, et
les affects ainsi coincés ont une double destinée :
"Tantôt ils persistent tels quels et font sentir leur poids sur
toute la vie psychique, pour laquelle ils sont une source
d'irritation perpétuelle.
Tantôt ils se transforment en processus physiques
anormaux, processus d'innervation ou
d'inhibition (paralysie), qui ne sont pas autre chose que les
symptômes physiques de la névrose.
C'est ce que nous avons appelé l'hystérie de conversion.
Dans la vie normale, une certaine quantité de notre énergie
affective est employée à l'innervation corporelle et produit
le phénomène de l'expression des émotions, que nous
connaissons tous.
L'hystérie de conversion n'est pas autre chose qu'une
expression des émotions exagérée et qui se traduit par des
moyens inaccoutumés.
Si un fleuve s'écoule dans deux
canaux, l'un d'eux se trouvera plein à déborder aussitôt
que, dans l'autre, le courant rencontrera un obstacle."
SECONDE LEÇON
4.
Freud s’est-il éloigné de
ses maîtres ? Pourquoi ?
• a.
De Charcot : Freud fut son élève à la
Salpêtrière en 1885-1886, "était peu enclin
aux conceptions psychologiques".
• b.
De son disciple Pierre Janet : sa théorie
de la faiblesse mentale soutenant que "les
hystériques....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La conscience (cours de la notion)
- LA CONSCIENCE (résumé de cours de philosophie)
- Cours de philo sur la conscience - Chapitre 1 : Que-ce qu’un sujet ?
- Notion santé et social
- Cour sur la notion de Devoir