La conscience morale ne vient-elle que de l’éducation ?
Publié le 23/03/2025
Extrait du document
«
Dissertation
A la différence du français, qui ne dispose que d’un seul terme pour désigner
la conscience, d’autre langues utilise deux mots pour marquer la distinction entre la
conscience psychologique, c’est-à dire la faculté de se représenter à soi-même ses
états mentaux et la conscience morale, qui permet de juger si une conduite est
bonne ou mauvaise.
La question de savoir si la morale est relative ou universelle
divise la réflexion philosophique.
Deux écoles s’opposent : l’une affirme que les
notions de bien et de mal varient selon les sociétés.
Tandis que l’autre soutient l’idée
que la conscience morale est innée.
La conscience morale ne vient-elle que de
l’éducation ? Certes, la conscience morale semble être naturellement être influencée
par l’éducation.
Mais elle constitue aussi un intérieur et inné.
En fait la conscience
morale émanerait en partie de la raison.
Certes, la conscience morale semble être influencée par l’éducation.
La conscience morale permet à l’Homme de juger du bien et du mal.
Pour
avoir la capacité d’un tel jugement, l’individu doit recevoir une éducation ou un
modèle auquel se référer, un modèle qui vraisemblablement est dicté par la société.
Pour Emile Durkheim, sociologue du XXe siècle, la conscience morale est soumise à
des normes préétablies.
Elle est façonnée par l’éducation et le contexte.
Elle n’est
rien d’autre que l’intériorisation de la contrainte sociale et celle qui dicte les
comportements : « C’est la société, qui nous formant moralement, a mis en nous ces
sentiments qui nous dicte si impérativement notre conduite » (Emile Durkheim,
L’Education ,1903).
La morale est transmise travers l’éducation qui inculque de
valeurs que l’individu intègrent.
Pour Durkheim une voix parle en nous pour énoncer
les comportements à adopter et nos devoirs.
A ses yeux, cette voix n'est le produit
de la société, et non d’un être supérieur l’homme : « c’est la société qui parle en
nous » (Emile Durkheim, L’Education ,1903)
Quotidiennement, il semble vrai que notre conscience morale se construit
progressivement à travers les valeurs et règles que les autres nous inculquent,
notamment les parents qui enseignent aux enfants les comportements jugés
« bons » ou « mauvais » selon sa culture.
A titre d’exemple, un enfant qui entend
constamment répéter qu'un certain comportement est répréhensible finira par
intégrer cette idée.
Dans cette optique, Montaigne, dans ses Essais « De la
Coutume », tente de mettre en lumière l’influence de la coutume sur l’individu.
A son
sens, elle façonne le comportement et constitue le critère sur lequel se fonde la
morale humaine, il rejoint d’ailleurs le poète Pindare affirmant que la Coutume est
« La reine et l’impératrice du monde ».
Pour Montaigne, la morale est relative à la
société et au pays dans laquelle une personne vit.
Il donne d’ailleurs l’exemple
qu’une éducation morale dans un pays pourrait inculquer à un individu que « le bien
» consiste à « tuer son père lorsqu’il a atteint un certain âge ».
Ainsi, la conscience
morale d'un individu ne découle pas nécessairement d'un bien ou d'un mal universel
mais plutôt des normes culturelles et des stéréotypes.
La loi morale est le produit de
la collectivité, et il s’agit bien la société qui dicte l’ensemble des valeurs à suivre.
Mais, l’éducation n’est pas le seul facteur influençant la conscience morale.
L’Homme semble doté d’un instinct ou d’une d’intuition naturelle qui répugne au mal.
Rousseau s’oppose à l’école relativiste de Montaigne soutenant l’idée qu’il existe un
principe inné, une sorte d’instinct supérieur qui rend l’Homme au-dessus des « autres
bêtes »/ et qui les rend digne de respect.
La philosophie réaliste, qui se base
également sur l’observation, invite à examiner l’humain en se basant notamment sur
« l’induction générale » et non « sur quelque exemple obscur et connus d’eux seuls »
(J.J Rousseau, Emile).
Pour Rousseau, une conscience morale exclusivement
fondée sur l'éducation réduirait l'homme au statut « des autres bêtes », agissant par
obéissance sans jugement.
Or, l’Homme n’agit pas seulement par obéissance ; il
observe, évalue et peut, en usant de sa liberté, se détourner d’une chose qu’il a reçu
s’il la perçoit injuste.
Comme le montre l'Apologie de Socrate de Platon, Socrate, dès
l’Antiquité, soutient déjà cette indépendance morale : « Je ne sais peut-être pas
grand-chose, mais je sais reconnaître une injustice et refuser de la commettre.
».
L’Homme détiendrait une conscience morale qui refuse l’injustice indépendamment
de toute éducation ou « normes » inculquées par la société ou la famille.
Autre
exemple, le personnage d’Antigone dans la tragédie de Sophocle met en lumière la
dimension inée de la conscience.
Effectivement, elle refuse la loi de Créon
interdisant l’enterrement de son frère.
Si la conscience morale n’est pas innée, il est
difficile d’expliquer que des personnes s’opposent contre les valeurs de leur famille
ou de la société.
La société éduque l’individu mais cette education n’ets pas
forcément bonne.
Par ailleurs, Rousseau présente la conscience moral sous la forme
d’une voix intérieure, supérieure et infaillible, qui pousse l’individu vers le bien
indépendamment de toute règle sociale : « conscience ! conscience ! Instinct divin,
immortelle et céleste voix ».
A ses yeux, la conscience est ce qui rend l’Homme
véritablement libre puisqu‘elle....
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