"La conscience est la dernière et la plus tardive évolution de la vie organique, et par conséquent ce qu 'il y a de moins accompli et de plus fragile en elle." Nietzsche, Le Gai Savoir. Commentez cette citation.
Publié le 16/05/2020
Extrait du document
«
Nietzsche est l'un des premiers à avoir conduit une critique systématique ettotale de la conscience ainsi que de ses valeurs psychologiques (sous sonaspect réflexif de la conscience de soi) et morales.
La conscience est uneformation dérivée, dépendante de forces beaucoup plus profondes, et ne sepréoccupe que de l'inessentiel et du futile.
Elle n'apparaît d'abord que dans lecadre du rapport entre dominants et dominés, et répond à la faiblessehumaine du besoin de communication.
Un solitaire ou une bête de proie s'endispensent aisément.
La conscience est d'abord langage, et celui-ci nerépond qu'à notre besoin d'autrui et de dialogue.
On peut admettre quel'homme pense toujours, mais il est néanmoins rarement conscient : il n'a àl'être que dans le cadre étroit et inessentiel de la communication de sespropres pensées.
Il n'y a donc pas lieu de diviniser la conscience, issue d'unefaiblesse du Moi incapable de supporter sa solitude.
Issue de la promiscuité etde l'instinct grégaire, elle est bête, plate, vulgaire, capable de n'exprimer quedes généralités, marque du troupeau.Le Moi individuel, au contraire, se définit et se saisit par des forces beaucoupplus intimes, profondes, riches et fécondes qui échappent à cette consciencequi n'est que faiblesse pour autrui.
Le véritable Soi est muet, profond, graveet silencieux.
Son essence est la force vitale, la volonté de puissance, venued'un fond obscur et chaotique, aux antipodes de la clarté futile de notreconscience.
Celle-ci ne serait que la surface, précaire dans son immobilité etson repos, d'un fond abyssal inconnu qui en serait la vérité.
Pur produit social et moral du "tu dois", la conscience est une aliénation et une servitude, l'erreur de chacun sur soi.
« La conscience n'est qu'un réseau de communications entre hommes ; c'est en cette seule qualité qu'elle a étéforcée de se développer: l'homme qui vivait solitaire, en bête de proie, aurait pu s'en passer.
Si nos actions,pensées, sentiments et mouvements parviennent du moins en partie à la surface de notre conscience, c'est lerésultat d'une terrible nécessité qui a longtemps dominé l'homme, le plus menacé des animaux : il avait besoin desecours et de protection, il avait besoin de son semblable, il était obligé de savoir dire ce besoin, de savoir serendre intelligible ; et pour tout cela, en premier lieu, il fallait qu'il eût une « conscience », qu'il « sût » lui même cequi lui manquait, qu'il « sût » ce qu'il sentait, qu'il « sût » ce qu'il pensait.
Car comme toute créature vivante,l'homme pense constamment, mais il l'ignore.
La pensée qui devient consciente ne représente que la partie la plusinfime, disons la plus superficielle, la plus mauvaise, de tout ce qu'il pense: car il n'y a que cette pensée quis'exprime en paroles, c'est à dire en signes d'échanges, ce qui révèle l'origine même de la conscience.
» NIETZSCHE.
"Je considère la mauvaise conscience comme le profond état morbide où l'homme devait tomber sous l'influence decette transformation, la plus radicale qu'il ait jamais subie – de cette transformation qui se produisit lorsqu'il setrouva définitive- ment enchaîné dans le carcan de la société et de la paix.
(...
) Tous les instincts qui n'ont pas dedébouché, que quelque force répressive empêche d'éclater au-dehors, retourne en dedans – c'est là ce que j'appellel'intériorisation de l'homme : de cette façon se développe en lui ce que plus tard on appellera son " âme ".
Tout lemonde intérieur, d'origine mince à tenir entre cuir et chair, s'est développé et amplifié, a gagné en profondeur, enlargeur, en hauteur, lorsque l'expansion de l'homme vers l'extérieur a été entravée.
Ces formidables bastions quel'organisation sociale a élevés pour se protéger contre les vieux instincts de liberté – et il faut placer le châtimentau premier rang de ces moyens de défense – ont réussi à faire se retourner tous les instincts de l'homme sauvage,libre et vagabond – contre l'homme lui-même.
La rancune, la cruauté, le besoin de persécution – tout cela sedirigeant contre le possesseur de tels instincts : c'est là l'origine de la " mauvaise conscience ".
(...) Mais alors futintroduite la plus grande et la plus inquiétante de toutes les maladies, dont l'humanité n'est pas encore guérieaujourd'hui, l'homme (...) malade de lui-même : conséquence d'un divorce violent avec le passé animal, (...) d'unedéclaration de guerre contre les anciens instincts qui jusqu'ici faisaient sa force, sa joie et son caractèreredoutable." La généalogie de la morale, Nietzsche
Devoir
Note : 12/20
L'objet est bien saisi mais l'enjeu n'est pas exhibé.
Commentaire qui ne prend pas assez en compte la lettre dutexte.
Mise en perspective au ton trop artificiel et jamais en prise avec notre objetConclusion passe-partout à éviter à l'avenir.
Décevant par rapport à ta première production..
»
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