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La conscience est-elle source de liberté ou de contrainte ?

Publié le 15/05/2020

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« Définition des termes du sujet La conscience est une faculté, caractéristique de l'homme, à avoir une connaissance de qu'il est et de ce qu'il fait,et donc à pouvoir penser le monde qui l'entoure et les rapports qu'il entretient avec lui.

La conscience est iciinterrogée en rapport avec la notion de liberté, puisqu'on nous demande de choisir entre deux affirmationspossibles : la conscience est source de liberté d'une part, la conscience est source de contrainte d'autre part. L'expression « source de », d'abord, renvoie à la fois à une cause et à une origine : la conscience rendrait possibleet provoquerait, au choix, la liberté ou la contrainte. Ces deux termes semblent opposés l'un à l'autre, mais il conviendra d'interroger cette opposition et peut-être de laremettre en question.

On définit en effet souvent la liberté comme un état d'absence de contrainte, un état danslequel je peux faire tout ce que je veux.

La contrainte est alors comprise à la fois comme une obligation et commeun empêchement, une entrave. Il faudra ici s'efforcer de mettre en relation les concepts de liberté et de contrainte en relation avec le concept deconscience, dont il faudra envisager les différents aspects : la conscience en effet permet à l'homme d'agir sur lemonde, de le transformer, mais aussi de se connaître et de connaître la peur, l'angoisse, le souci du futur parexemple, ainsi que de se sentir responsable du monde qui l'entoure, ce qui peut être compris comme une forme decontrainte. Comment penser alors le rapport de la conscience et de la liberté ? La conscience est-elle une condition de laliberté ? – peut-on ainsi dire d'un animal, qui n'a pas la conscience que l'homme a de lui-même, mais qui peut fairece qu'il veut quand il le veut parce qu'il n'est pris par aucune contrainte, qu'il est libre ? Mais la conscience pourraitêtre aussi comprise comme la condition d'existence de la contrainte : l'homme conscient peut s'organiser,commander ou obéir, imposer sa volonté, en un mot, contraindre le monde.

De la même manière, la conscience luipermet de connaître des affects comme la peur, l'angoisse, qui font qu'il peut considérer sa conscience comme unfardeau.

C'est cette articulation difficile entre les différents concepts en jeu qu'il faudra élucider. Proposition de plan I.

L'efficace de la conscience La faculté humaine de la conscience fonde le rapport que l'homme entretient avec le monde, et fonde donc aussison état de liberté ou de contrainte, en ce qu'elle lui permet de penser ces états.

Cette caractéristique de laconscience – celle de permettre la pensée – est une première manière d'aborder le problème des rapports de laconscience avec la liberté et la contrainte : grâce à elle, l'homme peut penser et agir en sachant comment il penseet agit.

La conscience est donc à la fois une garantie de liberté dans les actes, en ce qu'elle délivre l'homme del'automatisme animal, et une source de contrainte, en ce qu'elle rend l'homme responsable de ce qu'il fait. Epictète « Quand on ignore qui on est, pourquoi on est né, dans quel monde et avec quels compagnons on vit, ce qu'est lebien et le mal, le beau et le laid, quand on ne connaît rien à la démonstration ni au raisonnement ni à la nature duvrai et du faux, quand incapable de les distinguer, on ne se conforme à la nature ni dans ses désirs, ni dans sesaversions, ni dans sa volonté, ni dans ses intentions, ni dans ses assentiments, ses négations ou ses doutes, ontourne de tout côté comme un sourd et un aveugle, on croit être un homme et l'on n'est personne.

Depuis que larace humaine existe, toutes nos fautes, tous nos malheurs ne sont-ils pas nés d'une pareille ignorance ? » Rousseau, Profession de foi du vicaire savoyard « Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d'un être ignorant et borné,mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable à Dieu, c'est toi qui faisl'excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m'élève au-dessus desbêtes, que le triste privilège de m'égarer d'erreurs en erreurs à l'aide d'un entendement sans règle et d'une raisonsans principe. Grâce au ciel, nous voilà délivrés de tout cet effrayant appareil de philosophie : nous pouvons être hommes sansêtre savants ; dispensés de consumer notre vie à l'étude de la morale, nous avons à moindres frais un guide plusassuré dans ce dédale immense des opinions humaines.

Mais ce n'est pas assez que ce guide existe, il faut savoir lereconnaître et le suivre.

S'il parle à tous les coeurs, pourquoi donc y en a-t-il si peu qui l'entendent ? Eh ! c'est qu'ilnous parle la langue de la nature, que tout nous a fait oublier.

La conscience est timide, elle aime la retraite et lapaix ; le monde et le bruit l'épouvantent : les préjuges dont on la fait naître sont ses plus cruels ennemis ; elle fuitou se tait devant eux : leur voix bruyante étouffe la sienne et l'empêche de se faire entendre ; le fanatisme ose lacontrefaire, et dicter le crime en son nom.

Elle se rebute enfin à force d'être éconduite ; elle ne nous parle plus, ellene nous répond plus, et, après de si longs mépris pour elle, il en coûte autant de la rappeler qu'il en coûta de labannir.

» Transition : La singularité de l'efficace de la conscience permet de fonder l'idée d'un rapport du concept de. »

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