La connaissance de la nature peut-elle nous aider à vaincre nos superstitions ?
Publié le 10/12/2021
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2 Les limites du savoir laissent la place à la croyance. « Il me fallait donc mettre de côté le savoir afin d'obtenir de la place pour la croyance. » KANT, Critique de la raison pure, préface à la deuxième édition. Transition : La connaissance de la nature certes nous permet de vaincre en partie ce que l'on jugeait surnaturel auparavant mais cependant elle n'est pas illimitée et en dehors d'elle subsiste la croyance. La science est-elle remise en cause par sa limitation ? Troisième partie : Les superstitions comme croyances recherchent comme la science à comprendre la nature et peuvent lui venir en aide. 3.1 La magie n'est pas à opposer à la science. « Entre magie et science, la différence première serait donc, de ce point de vue, que l'une postule un déterminisme global et intégral, tandis que l'autre opère en distinguant des niveaux dont certains, seulement admettent des formes de déterminisme tenues pour inapplicables à d'autres niveaux. Mais ne pourrait-on pas aller plus loin, et considérer la rigueur et la précision dont témoignent la pensée magique et les pratiques rituelles comme traduisant une appréhension inconsciente de la vérité du déterminisme en tant que mode d'existence des phénomènes scientifiques, de sorte que le déterminisme serait globalement soupçonné et joué, avant d'être connu et respecté ?
Connaître la nature c'est savoir ce qu'elle est, autrement dit savoir quelles sont ses propriétés essentielles. Or la nature est un concept large. Elle peut signifier le monde (la faune, la flore,...) dans son entier et les êtres qui y habitent à la différence de la nature dans le sens d'essence (la nature humaine). La nature comme totalité des êtres et ce qui les entoure est ce dans quoi se situe l'homme, qui pour s'orienter a besoin de progresser dans sa connaissance. Les données qu'il acquiert à propos de son milieu ne sont donc pas à sa portée immédiate mais c'est par un effort de son esprit qu'il arrive à comprendre la nature. Or au fur et à mesure de cette progression l'homme découvre des régularités (les lois de la nature) qui lui permettent de mieux comprendre son fonctionnement, ce qu'il croyait incompréhensible, surnaturel, extraordinaire, s'explique par ces régularités. La connaissance de la nature contraste donc avec ce qui est de l'ordre du miracle, de la superstition, en tant que ceux-ci dénotent quelque chose de mystérieux tandis que la connaissance de la nature réduit progressivement le mystérieux au rationnel. En ce sens il semble aller de soi que le progrès dans la connaissance de ce qui nous entoure nous délivre des préjugés, des croyances à propos de la nature. Pour autant ne faut-il pas supposer que cette connaissance de la nature étant en progrès, donc non achevée, ne détruit pas toutes nos croyances ? En effet des domaines de la nature restent incompréhensibles à l'homme et il ne peut convoquer la raison pour résoudre ces obscurités. (par exemple Dieu ou la question de l'origine de l'univers). La question soulevée par ce sujet réside dans le rapport du savoir à la croyance : le savoir peut-il exclure toute croyance ou la croyance, malgré la restriction de son domaine devra-t-elle perdurer, en raison de la limitation de l'esprit humain ? Pour déployer tout ce qui est en jeu dans ce sujet il ne faut pas restreindre la superstition aux croyances fantasques (ne pas passer sous une échelle parce que cela porte malheur...) mais d'y comprendre aussi la foi religieuse et plus largement relier la croyance à l'assentiment.
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- LUCRÈCE (v. -98 -55 av. J.-C.) De la nature, livre IV.