La conférence de Yalta

« La conférence de Yalta À la conférence de Yalta, du 4 au 11 février 1945, les Trois Grands - Churchill, Roosevelt et Staline - délibèrent sur le nouvel ordre européen à mettre en place après la guerre et divisent l'Allemagne en quatre zones d'occupation. Churchill, Premier ministre britannique, Roosevelt, président américain et Staline, chef de l'État soviétique, se rencontrent une première fois à Téhéran en novembre 1943.

En tant que représentants de la coalition anti-hitlérienne (Grande Alliance), ils limitent leurs décisions aux questions relatives aux opérations militaires, mais abordent cependant les problèmes liés à la réorganisation de l'Europe après la guerre. La référence commune des trois puissances alliées est d'abord la Charte de l'Atlantique de 1941.

Dès le 1er janvier 1942, vingt-six États se prononcent en faveur de ces objectifs et se déclarent "Nations Unies".

L'URSS suit le 24 sep-tembre de la même année. Les sujets principaux portent sur le désarmement des agresseurs, la libre autodétermination des peuples à disposer d'eux-mêmes et l'ouverture des marchés. Bien que les Alliés se soient mis d'accord sur ces trois points, leurs intérêts divergent considérablement: tandis que les États-Unis ne souhaitent aucune délimitation de sphères d'influence - car ils veulent garantir la liberté du commerce - les Britanniques et les Soviétiques sont partisans d'une telle solution.

En revanche, tous trois se retrouvent sur le fait qu'il faut impérativement éliminer l'Allemagne en tant que puissance hégémonique. Cette décision est entérinée par la conférence d'Anfa (Maroc) tenue en janvier 1943, au cours de laquelle Roosevelt et Churchill décident d'obtenir de l'Allemagne une capitulation sans condition, excluant ainsi tout armistice.

Il ne s'agit donc pas seulement d'une capitulation militaire, mais aussi d'une capitulation politique. À Yalta, en Ukraine, les Trois Grands décident de la division de l'Allemagne en quatre zones d'occupation pour la période d'après guerre, ainsi que sa démilitarisation et sa dénazification, et intègrent dans leurs projets le gouvernement français en exil à Londres.

La France obtient ainsi une zone d'occupation concédée sur celles qui reviennent aux Britanniques et aux Américains, et elle est invitée à devenir membre du conseil de contrôle des Alliés. En échange de concessions territoriales en Asie, l'Union soviétique s'engage, après la victoire sur l'Allemagne, à entrer en guerre contre le Japon aux côtés des Alliés.

Mais le grand succès de Staline est, sans conteste, de faire reconnaître ses ambitions sur la Pologne orientale.

Il demande en outre la reconnaissance de la ligne Oder-Neisse comme la nouvelle frontière polonaise à l'Ouest.

Les Alliés finissent par céder sur ce dernier point. Les déclarations de Yalta, visant à rétablir de façon commune l'ordre en Europe libérée afin de permettre à tous les États d'instaurer librement la démocratie, ne sont malheureusement pas suivies d'effet.

À l'issue de la conférence, l'URSS se trouve victorieuse sur tous les fronts.

Elle ne tarde pas à imposer sa loi aux États de l'Europe de l'Est, à les intégrer au système communiste et à les transformer en États satellites.. »