La condition ouvrière12 à 16 heures de travail par jour XIXe-XXe siècle.
Publié le 17/05/2020
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1 / 2 La condition ouvrière
12 à 16 heures de travail par jour XIXe- xxe siècle
A bien des égards, le XIX• siècle s'iden
tifie avec la question sociale née de la ré
volution industrielle et de la dégradation
de la condition ouvrière.
C'est au milieu du siècle que cette dégradation atteint
son maximum, dans les mines et surtout
dans l'industrie textile, même
si la gran
de entreprise est encore exceptionnelle.
Dans les fabriques, la journée de travail
est interminable; les salaires sont insuffi
sants en raison de la concurrence achar
née que se font les patrons, concurrence
qui contribue encore
à réduire à la misè
re les derniers tisserands à domicile qui
travaillent dans des caves humides
pour une rétribution dérisoire.
Parlant des
courées de Lille, Victor Hugo s'écrie:
«Ün meurt sous vos caves de pierre!» A partir du second Empire, la condition
ouvrière commence à se modifier sous
l'influence du machinisme et des premiè
res lois sociales.
Les ouvriers, qui ne
constituent encore que
20% de la popu
lation totale, travaillent dans des établis
sements de plus en plus grands.
A
Paris, sur 550000 salariés, on ne compte plus
que 40000 patrons.
Si la journée de tra
vail reste très longue, de douze à seize
heures, les salaires, qui varient de 50 centimes pour une ouvrière en chambre à 6 ou 7 francs pour un ouvrier qualifié,
s'élèvent plus vite que le coût de la vie.
Le logement s'améliore, notamment à
Paris, et nombre d'ouvriers de la métal
lurgie ou du bâtiment connaissent une
véritable aisance.
Mais
il reste toujours
l'obsession du chômage, de la vieillesse
et, surtout, de la maladie ou de l'acci-dent
qui, en l'absence de toute sécurité
sociale, risquent de déboucher sur la
misère et sur la déchéance, comme
Zola l'a admirablement démontré dans L'Assommoir.
Sous la m• République, les améliora
tions se poursuivent.
L'alimentation
devient plus variée.
L'ouvrier renonce
à la blouse et s'habille comme l'employé
ou le petit fonctionnaire.
Il commence à tirer parti des premières lois d'assurance
sociale encore bien timides, du droit de
grève parcimonieusement accordé en
1864, du droit d'association, à l'origine
des syndicats.
Mais ces améliorations
vont de pair avec une autre source de
mécontentement:
le travail artisanal
cède la place au travail d'usine, parcel
laire, rigoureux, monotone.
Les ouvriers
perdent
le contact avec le patron, incar
né de plus en plus par un conseil d'admi
nistration anonyme.
Cette mutation
s'accompagne d'une prise de conscience
sociale et explique les progrès
du socia
lisme et du syndicalisme révolutionnai
re.
A la veille de la guerre, des grèves
violentes éclatent et l'on constate une
recrudescence de l'agitation sociale.
L'ouvrier a
le sentiment de sa force et
hésite entre la réforme et la révolution.
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