La condamnation de Jan Hus 1415
Publié le 23/11/2021
Extrait du document
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Introduction:
Les documents étudiés sont des gravures sur taille douce visibles dans une édition des chroniques de
Constance d’Ulrich von Riechenthal datée de 1536 la direction de l’œuvre en question est attribuée à
l’imprimeur augsbourgeois Heinrich Steiner.
L’artiste qui a réalisé ces gravures est un habitant de la
ville d’Augsbourg nommé Jörg Breu l’ancien, les historiens de l’art le rattachent à un mouvement dit
« Ecole du Danube », mais le plus intéressant pour notre étude est sa réalisation d’une illustration de
la chronique d’Augsbourg (non achevée car il meurt en 1537) dans laquelle il affirme son
attachement à la Réforme Protestante.
En 1530, Augsbourg est le théâtre d’une querelle politico-théologique entre Luthériens et
catholiques : La confession d’Augsbourg rédigée par les penseurs du courant reformé le 25 juin 1530
et présenté à l’empereur du Saint empire romain germanique Charles Quint afin de régler le
problème de la soumission des princes protestants à l’autorité de l’empereur.
Une « Refutatio » est ensuite présentée par les princes catholiques contre ce texte de la confession
d’Augsbourg le 3 août.
L’empereur trancha l’affaire en refusant la réponse protestante et en
soumettant la question directement à la Diète d’Augsbourg, organe politique comprenant une
majorité catholique.
Enfin, en 1534, c’est à Augsbourg qu’est signée l’Alliance entre le roi de France, François 1 er
, avec les
Princes luthériens contre Charles Quint!
Le contexte de la création de la gravure de 1536 est, vous vous en doutez, très différent de celui de
l’œuvre Originale de Ulrich von Riechenthal, c’est ici que réside cependant un des intérêts de
l’analyse car elle peut mettre en évidence l’évolution historiographique d’un évènement à travers
l’évolution de ses représentations.
La chronique originale du Concile de Constance semble avoir été
achevée en 1420, mais elle a été perdue.
Cette chronique a l’avantage de comporter des textes en
Allemand et non en Latin : elle n’a donc pas été rédigée par un clerc mais par un observateur
Bourgeois et laïc de la ville de Constance, gage d’une extériorité du narrateur.
La gravure étudiée ainsi que son original représentent ainsi plus précisément l’évènement de la
dégradation et de l’exécution du théologien universitaire praguois Jan Huss, condamné pour Hérésie
et brûlé vif lors du Concile de Constance.
Sur la première Image, nous voyons donc deux évêques procédant à la dégradation de Jan Hus,
présumé au centre, au-dessus, un texte en Frühneuhochdeutsch (pré-nouvel haut allemand) : « Das
Concilium / Hie degradierten den Hussen zwei Erzbischof, hie gemalet und ihre Wappen » Et sur les
emblèmes est écrit « Pÿsencz » et « Maÿland ».
En français ça veut dire : Le Concile/ Ici deux archevêques ici peint ainsi que leurs emblèmes
dégradèrent Huss/ Pÿsencz (Pilsen) Maÿland (Milan) deux Sceaux héraldiques sont également
visibles dans les coins supérieurs de l’image.
La deuxième image représente Jean Hus, entièrement habillé de noir, les mains liées, accompagné de
deux gardes et suivi d’une foule composée de bourgeois de Constance et d’hommes armés.
La troisième Image représente Jean Huss le 7 juillet 1415 en train de brûler sur le bûcher attisé par
deux villageois, un personnage attire l’œil par son armure dorée.
La richesse de son armure témoigne
de l’importance de son porteur, dans la foule, un drapeau aux armes du Comte Palatin-rhénan est.
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